Le Questionnaire Blow-Up – 21 Questions, 21 Réponses sur le Cinéma
A plusieurs reprises, j’ai vu circuler des propositions de réponses à un questionnaire diffusé par l’équipe de la très bonne émission Blow-Up. Son format permet à chacun et chacune d’exprimer sa vision du cinéma à travers environ une vingtaine de notions ayant attrait à des éléments-clé de notre cinéphilie. J’en ai retenu 21, basées sur différentes versions que j’ai pu trouver, et je propose ainsi mes réponses, en quelque sorte, une vision du cinéma.
1 – Une scène d’ouverture : 2001 : L’Odyssée de l’Espace
Un choix peut-être peu surprenant voire complaisant, mais bien sincère. Plus de trois minutes dans le noir, avant cette arrivée dans la lumière, accompagnée du légendaire Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss. Saisissant et inoubliable.
2 – Une performance d’acteur : Kirk Douglas dans Le Gouffre aux Chimères
Il est extrêmement difficile de ne garder qu’une seule performance d’acteur ou d’actrice en tête, tellement il y en a eu et tant méritent d’être cités et reconnus. Je retiendrai celle de Kirk Douglas dans Le Gouffre aux Chimères de Billy Wilder, où il incarne un parfait salaud envers lequel on arrive pourtant à éprouver une certaine sympathie. Un jeu parfaitement maîtrisé qui confère une ambiguïté rare au personnage, superbement retranscrite par son interprète.
3 – Une voix : Christopher Lee
Qui d’autre ? Cette voix puissante et caverneuse aura hanté les esprits pendant des décennies, distribuant les répliques de méchants mythiques du cinéma, et allant même jusqu’à se faire entendre dans des morceaux de metal symphonique à la fin de la vie de ce légendaire acteur.
4 -Une Bande Originale : Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi
Howard Shore a su composer la BO épique par excellence, avec des thèmes à jamais gravés dans la mémoire, donnant des frissons à chaque écoute. Impossible de s’en lasser.
5 – Une danse : Le Guépard
Il y en a eu de belles danses, mais j’ai forcément en mémoire l’une de celles qui se tient lors d’une de mes dernières claques cinématographiques en date. Burt Lancaster, Claudia Cardinale, deux générations, une séquence pleine de symboles, une dernière danse et la disparition dans l’oubli.
6 – Une réplique : « Frankly my dear, I don’t give a damn »
Une des répliques qui m’a le plus marqué, par son côté inattendu, sa force, son aspect presque satisfaisant, où Clark « Rhett Butler » Gable déborde de virilité pour laisser Scarlett O’Hara à ses vieux fantômes dans Autant en emporte le vent.
7 – Une affiche : Night Call
Un peu vintage, parfaite dans sa composition, crépusculaire… J’aime toujours autant contempler cette affiche.
8 – Un premier émoi érotique : Rose dans Titanic
On parle de « premier émoi érotique », et ayant vu Titanic jeune, la scène du dessin avait forcément cette particularité de présenter cette nudité évidemment toute en élégance et en grâce, quelque chose de peu habituel à mes yeux.
9 – Une frayeur : Samara dans Le Cercle
Je n’ai pas spécialement peur devant des films, mais je me rappelle que la petite fille du remake américain de The Ring m’a longtemps traumatisé.
10 – Une larme : Le Seigneur des Anneaux
Cela peut paraître idiot, mais à chaque fois que je regarde la trilogie, la scène du départ à Fondcombe à la fin du Retour du Roi m’arrache une larme. C’est la fin d’une aventure, d’une amitié, d’une compagnie soudée et à la loyauté indéfectible. Toujours la même histoire, toujours le même dénouement, mais toujours la même émotion.
11 – Un détail dans un film : Les chaises, les chiens et la pluie de Tarkovski
Les réalisateurs ont souvent des éléments communs à tous leurs films, voire des totems. Andreï Tarkovski, l’un de mes cinéastes favoris, que je profite de citer ici, avait l’habitude de placer des chaises dans plusieurs plans dans chacun de ses films, de montrer des chiens ainsi que de faire appel à la pluie, contact direct avec l’eau et le ciel. Des éléments qui s’intègrent parfaitement dans la démarche du réalisateur d’offrir des œuvres contemplatives et chargées d’émotion.
12 – Un gros plan : Metropolis
Encore un choix biaisé par le fait que j’en profite pour citer un de mes films préférés. Les gros plans étaient particulièrement beaux dans le muet, embellis par ce flou ambiant, et par l’absence de paroles audibles qui donnaient à ces gros plans un rôle prépondérant dans la poésie des films de l’époque.
13 – Un classique du cinéma qui vous ennuie profondément : Pulp Fiction
Je le choisis un peu par défaut et, peut-être, un brin par provocation. Mais ma découverte de Pulp Fiction, ce film tant adulé, s’est soldée par un échec certain, ne parvenant pas à m’émouvoir outre mesure pour ce film objectivement de qualité, mais qui, personnellement, n’a pas su me laisser un souvenir impérissable.
14 – Une scène que vous adorez dans un film que vous n’aimez pas du tout : Le piano dans Cinquante Nuances de Grey
Inutile de dire, à nouveau, que Cinquante Nuances de Grey n’a, lui, pas su me décevoir dans sa médiocrité. Pourtant, une de ses scènes, celles où Christian joue du piano dans une grande pièce vitrée et de nuit, m’a surpris par sa beauté et sa composition. Comme quoi, rien n’est jamais totalement désespéré.
15 – Une scène que vous n’aimez pas du tout dans un film que vous adorez : La mort de Mace Windu dans La Revanche des Sith
L’épisode III de Star Wars figure parmi mes films préférés, mais la mort du personnage de Mace Windu, que j’apprécie beaucoup malgré son côté relativement en retrait, me frustre toujours. Non pas par la manière dont ça se déroule, mais parce que je ne voulais pas qu’il meure, à chaque fois j’ai envie d’empêcher Anakin de lui couper le bras. Mais si Mace Windu était allé jusqu’au bout de son geste, il n’y aurait pas eu d’épisodes IV, V et VI non plus. Alors on accepte et on vit avec !
16 – Un travelling : L’Aurore
Un peu de cinéma muet ne fera pas de mal ! Et ce n’est pas la principale motivation m’ayant guidé vers ce choix. Simplement, Murnau avait un sens de la composition et de l’esthétique extrêmement avant-gardiste pour l’époque, et ce travelling dans L’Aurore, où l’homme s’aventure dans des marécages sous un clair de lune est d’une splendeur rare et intemporelle.
17 – Une scène de fin : L’Enfer est à Lui
Mon admiration pour James Cagney est sans failles. Et ce qu’on peut largement reconnaître aux films des années 30/40, c’est leur capacité à proposer des fins marquantes et percutantes. Ici, en plus de livrer une superbe prestation, James Cagney s’illustre dans un final surpuissant et hautement symbolique.
18 – Un générique de film : Skyfall / Lost Highway / Drive
Je choisis ici trois films. Le premier, car les James Bond sont réputés pour leur générique, marque de fabrique de la saga, et celui de Skyfall est purement exceptionnel et embelli par la puissante chanson d’Adele. Je retiens également Lost Highway, dont le générique, très simple sur la forme, voit son effet décuplé par la chanson « I’m Deranged » de David Bowie, un morceau collant parfaitement à l’ambiance du film et plongeant le spectateur d’emblée dans cette atmosphère anxiogène pour le placer dans les meilleures conditions de visionnage. Enfin, Drive reprend le principe du précédent, en plongeant le spectateur dans cette ambiance nocturne envoûtante et magnifique.
19 – Un plan, un seul : Barry Lyndon
Ici, je ne retiens pas un seul plan, mais tout un film. Barry Lyndon représente à mes yeux l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma, et quasiment chacun de ses plans mérite d’être cité en exemple.
20 – Un fou rire : La Cité de la Peur / The Room
La Cité de la Peur représente ma comédie favorite, avec ses répliques devenues cultes, son histoire invraisemblable et son côté absurde et grotesque. The Room, c’est différent, c’est le parfait nanar, faisant rire malgré lui, mais idéal à regarder entre amis et permettant de partager un bon moment, notamment lors de la séance de cinéma la plus incroyable que j’ai pu vivre.
21 – Un monologue : Laura
Je termine par ce qui constitue, à mes yeux, l’un des monologues les plus mémorables du cinéma. Evidemment, il y a Le Dictateur de Chaplin, ou encore Roy Batty dans Blade Runner, mais je souhaite ici mettre en avant le monologue d’introduction de Laura, magnifiquement dicté par Clifton Webb, avec beaucoup d’élégance et d’émotion. Une des meilleures ouvertures de l’histoire du cinéma en passant.
Voilà qui conclut donc ce petit jeu de question/réponses qui m’a permis de mettre en avant diverses oeuvres qui m’ont marqué en bien ou en mal, et qui font aujourd’hui partie intégrante de ma culture ciné. Alors, que pensez-vous de ces choix ? Quelle aurait été votre sélection ? N’hésitez pas à la partager en commentaires !
Questionnaire des copains :
Super ! J’ai encore des films (classiques) à voir :p :p