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Mark Dixon, Détective (Otto Preminger, 1950) – Critique & Analyse

Beaucoup de polars d’époque sont devenus de vrais incontournables, à cette époque où le « film noir » est en plein essor. A la longue liste de grands films affiliés à ce sous-genre, Mark Dixon, Détective s’est constitué une belle place, à défaut d’être le plus connu en la matière.


Fiche du film

Affiche de Mark Dixon, Détective (1950)
Affiche de Mark Dixon, Détective (1950)
  • Genre : Drame, Film noir, Policier
  • Réalisateur(s) : Otto Preminger
  • Distribution : Dana Andrews, Gene Tierney, Gary Merrill, Bert Freed, Tom Tully
  • Année de sortie : 1950
  • Synopsis : Mark Dixon est détective à New York. Réputé pour sa brutalité envers les criminels, il mène une enquête sur le meurtre d’un riche texan poignardé après avoir gagné 19 000 $ aux jeux. Au cours de son investigation, Dixon interroge le suspect principal, Ken Payne. Le truand l’agresse et, pendant la bagarre, ce dernier reçoit un coup de poing meurtrier. (SensCritique)

Critique et Analyse

Mark Dixon, Détective (1950)
Mark Dixon, Détective (1950)

Il n’y a pas besoin d’aller plus loin que la lecture de l’affiche pour espérer assister à un grand moment devant Mark Dixon, Détective. Réalisé par Otto Preminger et avec Dana Andrews et Gene Tierney, nous retrouvons le trio qui était au cœur de Laura, autre inestimable film noir. Le ténébreux Mark Dixon sera donc le personnage principal de cette histoire, un inspecteur aux méthodes souvent expéditives, qui ne lésine pas sur la violence et l’expression de ses ressentiments, se mettant à dos sa hiérarchie qui voit cela d’un très mauvais œil. Rétrogradé, Dixon doit faire ses preuves, et quand une affaire de meurtre vient potentiellement éclabousser une frappe qu’il connaît bien pour de mauvaises raisons, cela ne va arranger en rien ses griefs contre ses ennemis.

« Mark Dixon, Détective crée un suspense allant crescendo, montrant sans cesse que si le héros semble toujours avoir un coup d’avance, tout peut s’effondrer en un rien de temps, et qu’une catastrophe évitée ne peut en cacher qu’une plus grande. »

Nous aurions pu nous trouver face à une intrigue policière relativement classique, et c’est ce que le premier quart d’heure du film, à peu près, semble annoncer. Mais quand le hasard s’en mêle, de toutes nouvelles perspectives s’ouvrent soudainement. En effet, l’enquêteur se retrouve meurtrier malgré lui, et sa volonté d’éclipser sa responsabilité va devoir l’amener à ruser et à être confronté à plus d’un cas de conscience. Mark Dixon, Détective crée un suspense allant crescendo, montrant sans cesse que si le héros semble toujours avoir un coup d’avance, tout peut s’effondrer en un rien de temps, et qu’une catastrophe évitée ne peut en cacher qu’une plus grande.

Mark Dixon, Détective (1950)
Mark Dixon, Détective (1950)

Mark Dixon, Détective fonctionne car tous les éléments qui le composent sont en harmonie. Bien sûr, nous avons Dana Andrews qui campe un inspecteur taciturne, jouant un double jeu dangereux, pendant que Gene Tierney vient apporter une touche de bonté et de beauté dans ce monde de brute, alors qu’elle est guidée par l’espoir et le fait de voir le meilleur en chacun. Gary Merrill fait aussi un bon gangster, adversaire attitré de Dixon, mais dont il ne diffère finalement pas tant, et dont la culpabilité supposée n’est que le fruit de vieilles tensions. Au fur et à mesure que le film avance, l’intrigue policière se mue en prétexte pour sonder davantage la personnalité des personnages et, comme souvent dans les films noirs, les opposer de prime abord pour trouver des similitudes entre eux.

Finalement, ce sont des personnages profondément humains que décrit Otto Preminger dans Mark Dixon, Détective, les plongeants dans leurs tourments pour arriver à leur montrer la voie de la rédemption. Mise en scène soignée, acteurs au diapason, rythme bien dosé, on ne peut qu’apprécier un film aussi maîtrisé. Un film à la hauteur de son affiche, qui ne peut qu’être recommandé en vue d’une belle découverte.

Note et avis
En résumé
Mark Dixon, Détective commençait comme un film noir assez classique, pour rapidement prendre un tournure inattendue qui va lui permettre de confronter un homme à ses démons. Une enquête sous tension et surtout sous pression.
4
Note

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

1 réflexion sur “Mark Dixon, Détective (Otto Preminger, 1950) – Critique & Analyse

  • J’aime beaucoup ce film. Émouvantes retrouvailles en effet entre Gene, Andrews et Preminger. Avec Dana, c’était déjà la quatrième et avec Preminger ce ne sera pas la dernière. Il y a une alchimie particulière me semble-t-il entre ces trois artistes.

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