Calendrier de l’Avent – Jour 10 – Les films étranges
Ah, le cinéma, cet art aussi vaste qu’il est parfois facile à cerner. On peut passer un moment de détente devant nos films cultes favoris, et il y a aussi ces drôles de films, qui nous font tourner en bourrique, mais qui nous marquent grâce à leur étrangeté singulière. Étranges car bizarres, étranges car difficilement compréhensibles, étranges à cause des sensations qu’ils provoquent chez nous, il y a plein de films et de types de films que l’on peut qualifier d' »étranges ». Tentons d’y voir un peu plus clair avec cette petite sélection.
Calendrier de l’Avent – Jour 10 : Les films étranges
L’étrangeté, c’est ce qui définit ces films. Une étrangeté parfois rebutante, parfois hypnotique, mais toujours marquante.
C’est le souvenir impérissable d’un long écran noir, d’une envolée contemplative dans l’espace, et d’un dernier acte fou et hors des lois du temps et de l’espace dans 2001 l’odyssée de l’espace…
Ou d’un autre moment de contemplation, sans acteurs ni dialogues, avec Koyaanisqatsi, accompagné de la puissante musique de Philip Glass.
La contemplation est probablement l’une des principales composantes du cinéma de Tarkovski, et ce n’est pas son Stalker, avec son aspect minimaliste et ses longues conversations philosophiques qui nous fera dire le contraire…
Et il en va de même avec Le Miroir, le film le plus personnel du cinéaste, très difficile d’accès, très particulier, à l’apparence très complexe mais traitant de sujets pourtant parfaitement fondamentaux et ordinaires.
Forcément, impossible de parler de films étranges sans évoquer le cinéma de David Lynch, en commençant par Blue Velvet, cette oreille par terre et cette errance dans les limbes de la société…
Prendre le volant sur l’autoroute de la folie, ne plus faire la différence entre la réalité et l’imaginaire dans Lost Highway…
Embarquer pour un autre rêve bien étrange et déroutant dans Mulholland Drive…
Ou s’aventurer dans Eraserhead, cauchemar le plus brut réalisé par David Lynch.
Il y a ces films étranges par leur apparence, leur démarche expérimentale, comme le très obscur Begotten (de 1999, je tiens à préciser)…
Et ces films a priori étranges mais surtout poétiques, comme Les ailes du désir de Wim Wenders.
Il y a l’ambiguïté de Donnie Darko…
Et celle d’Enemy, plus visible, mais toujours avec Jake Gyllenhaal.
Alejandro Jodorowsky a également apporté sa pierre à l’édifice, avec La Montagne Sacrée…
Ainsi qu’avec El Topo, qui trouva son public parmi les curieux s’aventurant au cinéma pour les séances de minuit…
Ces mêmes séances qui virent la consécration du bigarré et musical Rocky Horror Picture Show, devenu culte…
Tout comme Phantom of The Paradise, moins obscur et moins confidentiel à l’origine, plus délicieusement bizarre qu’il n’est véritablement étrange.
Et l’étrangeté n’a pas d’âge, trouvant déjà des représentants de choix dès le cinéma muet, comme le surréaliste Un chien andalou de Luis Buñuel de 1929…
Une page folle, film expérimental de 1926, un des plus vieux représentants du cinéma japonais qui nous soit parvenu…
Ou encore La Sorcellerie à travers les âges (Haxan), film suédois de 1922.
Mais, bien entendu, des films plus récents se distinguent, comme Swiss Army Man, avec ce duo singulier entre un homme esseulé et un cadavre vivant…
Ou bien Under The Skin, avec une Scarlett Johansson en extra-terrestre humanoïde…
Bien entendu, on pense également au cinéma de Quentin Dupieux, qui a appris sur le tas et a su créer un cinéma à part entière, imbriquant et associant des histoires entre elles dans Réalité…
Ou faisant rouler un pneu tueur dans Rubber.
L’étrangeté n’a pas de nationalité, elle est polonaise avec La Clepsydre…
Ou encore japonaise avec Tetsuo…
Dans tous les cas, l’étrangeté est une porte vers d’autres horizons, hors des limites et du temps, comme The Fountain…
Gare, toutefois, à rester sur vos gardes et à ne pas vous laisser happer comme dans Videodrome…
Et vous, que pensez-vous de cette liste ? Quels sont vos films « étranges » par excellence ?
Précédentes entrées :
Jour 1 : Les films où il fait froid
Jour 2 : Les films qui rendent heureux
Jour 3 : Les films où il pleut
Jour 4 : Les films à huis clos
Jour 5 : Les films sur la nature
Jour 6 : Les films sur le voyage dans le temps
Jour 7 : Les films sur l’auto-justice
Jour 8 : Les films à voir entre amis
Jour 9 : Les plaisirs coupables
Excellente idée ce calendrier de l’avent, j’adore :-)
Pour moi c’est bel et bien David Lynch le roi de l’étrange, sans conteste !
Merci beaucoup pour ton retour ! Content que l’idée puisse plaire :)
En effet, David Lynch devait avoir une place centrale dans l’évocation de cette thématique !