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Calendrier de l’Avent – Jour 3 – Les films où il pleut

Il faut le dire, le temps n’est pas vraiment au beau fixe. Il faut s’y résoudre, on est loin de l’été indien. Il pleut, il vente, il fait humide… On a tendance à ne pas aimer la pluie. Mais pourquoi ? Car elle évoque la tristesse ? Parce que ça mouille et que c’est désagréable ? Chacun a son propre rapport avec la pluie, et au cinéma, elle a souvent beaucoup d’importance.

Calendrier de l’Avent – Jour 3 : Les films où il pleut

La pluie peut avoir beaucoup de sens. Elle est là pour accompagner une ambiance, une scène, casser un rythme, invoquer une humeur ou une émotion… Au cinéma, elle est très souvent présente, et rarement en vain.

Naturellement, la pluie s’associe souvent au désespoir. Elle accompagne la noirceur et la détresse ambiante des protagonistes de Sin City et de Sin City : J’ai tué pour elle, où la pluie s’associe à la mélancolie qui habite cette ville de vices et de malheurs.

Une pluie qui accompagne souvent Batman dans sa croisade contre le crime à Gotham City, ville anxiogène et triste par excellence, au cinéma ou dans les films/séries d’animation.

Dans Seven, elle nourrit le climat désespéré et anxiogène qui entoure cette sombre affaire, et où l’étau ne fait que se resserrer davantage au fil de l’intrigue.

Memories of Murder (2003)
Memories of Murder (2003)

Dans une Corée exsangue, où la justice semble s’être envolée, Memories of Murder fait également la part belle à la pluie, accompagnant la morosité ambiante, et la difficulté des enquêteurs à résoudre de sordides mystères.

Abrité sous un couvercle de poubelle, Carlito observe, pathétique et esseulé, l’amour impossible qui le lie à la vie et à l’espoir, mais qui lui échappe à cause du monde dans lequel il s’est embourbé dans L’Impasse.

C’est sous la pluie que se scellent les destins, comme dans la superbe scène des Sentiers de la Perdition, symbole d’une rédemption impossible.

C’est aussi sous une pluie battante, dans une ambiance quasi-apocalyptique, qu’a lieu le dénouement de Rush, point d’orgue d’une rivalité mythique de la Formule 1.

N’oublions pas non plus, évidemment, l’affrontement dantesque entre Neo et l’Agent Smith, bouquet final de la saga Matrix, un des combats les plus mémorables du cinéma.

Et, forcément, la mythique scène du monologue de Roy Batty dans Blade Runner, se déroulant sous une pluie perpétuelle semblable à un Déluge, moment de grâce et de poésie intense, gravé à jamais dans les mémoires.

La pluie, c’est également un élément qui permet de rythmer de grandes batailles et de grands moments de spectacle. Elle brise un silence pesant dans Les Deux Tours en se mettant à tomber sur les armures métalliques des protagonistes de la bataille du Gouffre de Helm.

Elle accompagne aussi les immenses Jaegers face aux Kaiju dans Pacific Rim, sous un déluge à l’échelle de ces combats titanesques.

On la voit aussi accompagner un autre monstre, resté dans bien des mémoires, l’impressionnant T-Rex dans Jurassic Park.

Mais la pluie, c’est surtout une image du temps qui passe. Le temps qui passe dans Rashomon, d’Akira Kurosawa, alors que le bûcheron et le prêtre attendent à la porte d’entrée de la ville, sous une pluie battante…

Et les combattants dans Les Sept Samouraïs.

La pluie qui, aussi, réserve de beaux moments de poésie dans une nature originelle chez Alexandre Dovjenko dans La Terre. Un cinéaste figurant parmi les références d’un de ses successeurs russes, Andreï Tarkovski, qu’il était impossible de ne pas citer en parlant de la pluie.

Andrei Roublev (1966)
Andrei Roublev (1966)

Une pluie salvatrice dans Andreï Roublev, amenant le jeune Boriska à une révélation qui lui permettra enfin de construire la cloche qui lui vaudra son salut.

Une pluie qui enveloppe, avant un voyage vers l’inconnu dans Solaris

Une pluie qui se mêle au feu dans Le Miroir

Rompant le silence dans Stalker

Ou accompagnant la mélancolie et la solitude du personnage principal dans Nostalghia.

En d’autres termes, la pluie c’est le temps qui passe, une amie qui accompagne un moment d’allégresse dans Chantons sous la Pluie

Mais aussi parfois une ennemie qui peut faire encourir les pires périls, notamment à l’équipage d’En Pleine Tempête.

Dans tous les cas, soyez prudents, munissez-vous d’un parapluie si besoin, mais n’ayez pas peur de la pluie. Ce n’est pas Buster Keaton qui vous dira le contraire !

Et vous, à quels films pensez-vous lorsque l’on parle de la pluie ?


Précédentes entrées :

Jour 1 : Les films où il fait froid

Jour 2 : Les films qui rendent heureux

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

2 réflexions sur “Calendrier de l’Avent – Jour 3 – Les films où il pleut

  • Blade Runner. Cela me renvoie également à mes débuts de projectionniste. Il pleuvait à verse et je devais aller me chercher à manger au chinois du bout de la rue. Je me sentais comme Deckard dans Blade Runner.
    Je pense également à Seven de Fincher, Pluie Noire d’Imamura. Et au mauvais film Black Rain. Plus récemment, Une pluie sans fin de Dong Yue.

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