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Top et Rétrospective – John Carpenter

Maître de l’horreur, amateur du mélange des genres, créateur d’univers mémorables, capable de porter plusieurs casquettes à la fois, John Carpenter est un artiste aux talents multiples et plein d’imagination. Une imagination qui l’a souvent mené à être en avance sur son temps, incompris du public, et rejeté par les studios. Loup solitaire qui a parfois du laisser un peu de sa liberté de côté pour assurer la pérennité de sa carrière, il nous a légué de nombreux films et téléfilms au long de ses cinquante ans de carrière. L’article suivant se focalisera uniquement sur les dix-huit films qu’il a sorti pour le cinéma, de Dark Star en 1974 à The Ward en 2011. Le classement ci-dessous a surtout pour objectif de proposer un tour d’horizon de sa filmographie. L’ordre dans lequel ont été classés les films est purement personnel et n’engage que moi.

Affiche de Dark Star (1974)
Affiche de Dark Star (1974)

18 – Dark Star (1974)

Synopsis : Le Dark Star est un vaisseau spatial dont les membres d’équipage ont pour mission de détruire des planètes lointaines instables dont l’orbite risque de dévier vers leur étoile et déclencher des supernovae. Exerçant cette activité depuis vingt ans, l’équipage a basculé lentement dans l’ennui. Une avarie se produit alors…

Dark Star est à la fois un film d’hommages et un film précurseur. Manifeste de ce qui sera le cinéma de John Carpenter, il est certes plein de défauts, mais a une âme tout à fait particulière, et est une vraie curiosité. Il va sans dire que Dark Star est une oeuvre tout à fait inégale dans sa qualité et son ton. D’abord réalisé pour durer quarante minutes, il a été rallongé et remanié pour durer une heure et quart. En conséquence, l’intrigue a une certaine propension à être alourdie par des longueurs qui empêchent le scénario d’être exploité avec une intensité suffisante. Naturellement, certains effets spéciaux ont de quoi faire sourire aujourd’hui, mais ils parviennent à exploiter les limites de ce qui se faisait à l’époque, le tout avec des moyens dérisoires. Dan O’Bannon disait de Dark Star qu’il pouvait être « le plus impressionnant des films d’étudiants » et qu’il est devenu « le moins impressionnant des films de professionnels » . Cette petite tirade illustre bien l’écart entre les intentions et le résultat final, mais expose bien tout le potentiel des deux hommes, et, entre autres, de John Carpenter, qui est ici à l’orée d’une carrière riche en œuvres marquantes et en rebondissements.

Note personnelle : 5/10. Lire ma critique

Affiche de The Ward (2011)
Affiche de The Ward (2011)

17 – The Ward (2011)

Synopsis : Kristen, une jeune femme internée dans un asile psychiatrique est prise à partie par un fantôme qui hante les lieux.

Plus sage que la plupart des films de Carpenter, moins rusé, The Ward a des atouts, mais il capitalise trop sur un effet de surprise artificiel. Loin d’être inintéressant, dans la lignée de la filmographie de Carpenter, il reste un essai qui a de bonnes intentions. Tout de même bien pensé, il reste dans une véritable cohérence vis-à-vis du reste de la filmographie du cinéaste, avec ce mal latent qui menace, l’instabilité de l’humain, les dangers qui le guettent… où, cette fois, il s’intéresse à un mal plus intérieur qu’extérieur. Cependant, là où la plupart des films de Carpenter étaient équilibrés, constants et bien construits, The Ward fait davantage appel à un effet de surprise assez habituel et artificiel qui, certes, lui donne un certain crédit quant au message qu’il délivre et à la consistance de son scénario, mais qui lui donne aussi un côté plus artificiel et poudre aux yeux. John Carpenter s’est assagi, semblant moins enclin à consacrer son temps au cinéma, car le monde du cinéma l’a aussi peut-être trop laissé de côté.

Note personnelle : 5/10. Lire ma critique

Affiche de Ghosts of Mars (2001)
Affiche de Ghosts of Mars (2001)

16 – Ghosts of Mars (2001)

Synopsis : En 2176, la Terre a fait de Mars une colonie minière où 640 000 personnes tentent de vivre dans un environnement hostile. A Chryse, la capitale de la vallée sud, le lieutenant Melanie Ballard et son équipe reçoivent l’ordre de transférer James « Desolation » Williams, un criminel de la pire espèce, à la Cour de justice. Ils débarquent alors dans la ville abandonnée de Shining Canyon. Seuls Desolation et une poignée de détenus, enfermés dans leur cellule, semblent être les rescapés d’une terrible catastrophe. Des cadavres mutilés jonchent les couloirs de la prison. Au même moment, au fond du cratère de la mine à ciel ouvert, un étrange rituel se déroule. Des milliers de guerriers en transe s’adonnent à des rites barbares et sanglants. Le Bien va s’allier au Mal pour combattre le Pire.

Film bis par excellence, Ghosts of Mars est loin d’être la meilleure réalisation de John Carpenter, mais il est au carrefour de ses thématiques, puisant dans sa filmographie pour soulever divers points dignes d’intérêt. C’est là que Ghost of Mars, à défaut d’être un grand film, se présente comme un film intéressant à analyser. Il souffre d’un casting assez bancal et d’une intrigue pas toujours bien rythmée, mais il se base surtout sur un scénario vraiment digne d’intérêt. Le souci étant que Carpenter semble être vraiment en roue libre, et que cela a tendance à porter préjudice à son scénario, ce qui était moins choquant dans Vampires. Je comprends les personnes qui peuvent y voir un nanar, mais c’est un bien un film estampillé John Carpenter, qui parle ici de ses propres fantômes. Ghosts of Mars est un film qui a beaucoup de défauts, loin des chefs d’oeuvre du grand cinéaste, mais qui a le mérite d’exposer des choses intéressantes et de continuer à laisser le cinéaste s’exprimer sur la manière dont notre humanité avance (ou recule) avec le temps.

Note personnelle : 5,5/10. Lire ma critique

Affiche des Aventures d'un homme invisible (1992)
Affiche des Aventures d’un homme invisible (1992)

15 – Les Aventures d’un homme invisible (1992)

Synopsis : A la suite d’un accident au laboratoire de recherche Magnascopics, où il travaille, Nick Halloway devient invisible. Cette nouvelle propriété de sa personne lui fait découvrir les étranges expériences du laboratoire. Mais cette nouvelle qualité ne l’empeche pas d’être en danger. Une seule personne peut l’aider, Alice, sa dernière conquête amoureuse.

Intéressant pour ses fulgurances sur le plan technique et pour son ton tragicomique qui rend cette histoire divertissante et touchante, Les Aventures d’un homme invisible est loin d’être le Carpenter le plus abouti, mais a de beaux atouts. Les Aventures d’un homme invisible est moins empreint de l’essence du cinéma de Carpenter que la plupart des films du cinéaste, le rendant moins personnel, mais pas bâclé pour autant. Le film propose de bons moments et quelques fulgurances qui en font un film tout à fait divertissant et sympathique. Encore une fois, le cinéaste n’avait pas les mains libres, et bien que ce soit un Carpenter « mineur », il se regarde avec plaisir.

Note personnelle : 6/10. Lire ma critique

Affiche du Village des Damnés (1995)
Affiche du Village des Damnés (1995)

14 – Le Village des Damnés (1995)

Synopsis : Un jour d’automne, une force invisible et mystérieuse endort les habitants du modeste village de Midwich. Quelques semaines plus tard, le docteur Alan Chaffee découvre qu’une dizaine de ses patientes attendent un heureux événement.

Globalement, l’ambiance du film est bonne, même s’il a tendance à s’appesantir dans quelques longueurs et répétitions qui le rendent imparfait. Néanmoins, l’horreur et l’épouvante restent bien les genres de prédilection de Carpenter, sans aucun doute. Avec cette atmosphère fantastique et horrifique aussi particulière, le cinéaste nous embarque dans ses histoires tout en étant capable d’en tirer profit pour nous parler de problématiques bien réelles, une constante de sa filmographie qui en fait sa qualité. Le Village des Damnés ne trône peut-être pas à côté de ses chefs-d’œuvre, mais mérite qu’on lui donne du crédit. John Carpenter s’essaie à nouveau à l’exercice du remake dans un film dont l’atmosphère rappelle aux grandes heures du cinéaste, même si Le Village des Damnés s’avère être moins abouti que ses grands classiques. Cependant, les amateurs du cinéma de Carpenter y trouveront sans aucun doute leur compte.

Note personnelle : 6/10. Lire ma critique

Affiche de Vampires (1998)

13 – Vampires (1998)

Synopsis : Un chasseur de vampires rancunier part à la recherche d’une relique catholique. S’il échoue, les vampires pourront survivre à la lumière du soleil.

Carpenter s’exprime ici sur son terrain de jeu favori, étant à la fois dans le registre de la parodie et dans une volonté de réaliser un divertissement décomplexé et assumé, sans se trahir. On est loin d’être face à un mauvais film, car si Vampires n’est pas un Carpenter « majeur », il propose des choses intéressantes avec ce curieux mix vampires/western. Ce film montre surtout que Carpenter, au-delà d’être un grand auteur et homme de cinéma, savait aussi se faire plaisir, et être plus décomplexé, mais jamais en vain, n’hésitant même pas à se montrer un brin taquin et moqueur. Un bon divertissement, où le cinéaste se livre totalement dans un film généreux et assumé.

Note personnelle : 6,5/10. Lire ma critique

Affiche d'Halloween, la nuit des masques (1978)
Affiche d’Halloween, la nuit des masques (1978)

12 – Halloween, la nuit des masques (1978)

Synopsis : L’histoire se déroule dans la ville d’Haddonfield, dans l’Illinois. Le soir d’Halloween, Michael Myers, âgé de six ans, assassine sa sœur à coups de couteau de cuisine. Il est interné jusqu’à sa majorité pour ensuite être jugé. Cependant, à l’âge de vingt-et-un ans, alors qu’il est transféré pour son procès, il réussit à s’échapper, et prend la route de sa ville natale. Se produisent alors une succession de meurtres. Son psychiatre, le docteur Loomis, se lance à sa poursuite…

Halloween est devenu un modèle du slasher et du cinéma d’horreur, érigeant John Carpenter parmi les maîtres du genre. L’exploration de nos peurs à travers la silhouette inquiétante de Michael Myers, devenu lui aussi l’un des antagonistes les plus célèbres du cinéma. Avec Halloween, John Carpenter s’est érigé parmi les maîtres de l’épouvante et de l’horreur. Avec une réalisation épurée, il parvient à jouer avec les nerfs de son spectateur, induisant sans cesse la menace, en jouant avec le cadre et des mouvements de caméra qui n’ont de cesse de suggérer la présence éventuelle de Michael Myers. Comme souvent dans ses films, il suggère et sonde l’indicible, il va au-delà de ce que dévoile notre regard. C’est l’effet d’une magie malicieuse, qui s’est répandue dans de nombreux films par la suite, pas toujours avec la même efficacité, mais qui a définitivement érigé Halloween au rang de film culte, et en a fait un rendez-vous immanquable et périodique des amateurs de films d’horreur. Mais gare à vous, ne vous aventurez pas trop loin, car, quelque part, il vous a peut-être déjà repéré…

Note personnelle : 7/10. Lire ma critique

Affiche de Starman (1984)
Affiche de Starman (1984)

11 – Starman (1984)

Synopsis : Échoué sur la planète Terre, un extra-terrestre est poursuivi par l’armée américaine. Il se réfugie chez une jeune veuve et prend l’apparence de son mari défunt.

De par son aspect grand public, et de part le fait qu’il ait été conçu comme tel, Starman s’avère bien plus positif dans son approche des choses que les précédents films de Carpenter, souvent incompris et boudés car, justement, trop négatifs. Plus de scènes de jour, une morale humaniste plus présente, Starman éclaire de sa bienveillance plus qu’il ne tourmente par son obscurité, comme pouvaient le faire The Thing et Christine. Pour autant, John Carpenter ne nous propose pas une romance à l’eau de rose servie par une réalisation à la guimauve. Le cinéaste reste fidèle à son minimalisme et à son efficacité habituels, ce qui permet, comme toujours avec lui, de laisser plus d’espace au scénario pour s’exprimer et révéler ses atouts. Empreint de mélancolie, de poésie et de beauté, Starman est une invitation à reconsidérer notre place dans l’Univers, à faire preuve d’humilité, à respecter ce qui est différent de nous, autant que ce qui nous définit en tant qu’êtres humains.

Note personnelle : 7/10. Lire ma critique

Affiche de New York 1997 (1981)
Affiche de New York 1997 (1981)

10 – New York 1997 (1981)

Synopsis : 1997. Manhattan est une prison où sont enfermés 3 millions de prisonniers. Victime d’un attentat, l’avion du président s’écrase dans ce lieu mal famé.

Largement empreint de l’influence du western, genre fétiche de Carpenter, New York 1997 nous immerge dans un futur désolé, dénonçant l’incapacité du pouvoir à éradiquer le crime, autant que ce dernier est inhérent à l’humain. L’image d’un futur où la volonté d’établir un ordre inébranlable est rapidement rejetée par l’imperméabilité des humains quant au respect des lois. Une oeuvre loin d’être manichéenne cependant, illustrant une volonté de liberté, autant mise à mal par les institutions que par les groupuscules qui prônent la liberté à travers la terreur. Au milieu de ce chaos, Snake Plissken, personnage devenu légendaire, emblème d’une renonciation généralisée vis-à-vis du monde qui l’entoure.

Note personnelle : 7,5/10. Lire ma critique

Affiche de Los Angeles 2013 (1996)
Affiche de Los Angeles 2013 (1996)

9 – Los Angeles 2013 (1996)

Synopsis : 1997. Manhattan est une prison où sont enfermés 3 millions de prisonniers. Victime d’un attentat, l’avion du président s’écrase dans ce lieu mal famé.

Remake de New York 1997, Los Angeles 2013 a un côté plus libéré, relâché. On sent que le réalisateur a tenté de faire quelque chose de neuf avec une idée déjà exploitée. En réalité, il s’agit davantage de s’auto-parodier, de répondre à l’appel des studios cherchant à exploiter l’aura de Snake Plissken et le poussant vers le grotesque. Car Big John ne doit rien aux studios, et il n’a aucun remords. On contraste largement avec le côté très sombre de New York 1997, où les dialogues n’étaient pas légion, et les présences humaines assez rares. Ici, on voit davantage comment la société captive de Los Angeles s’est formée, ses gangs, ses dérives… Et on a un Snake plus badass que jamais , qui a toujours autant de gueule, qui dézingue des méchants et nous sort de bonnes répliques à l’haleine bourrée de testostérone.

Note personnelle : 7,5/10. Lire ma critique

Affiche des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986)
Affiche des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986)

8 – Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986)

Synopsis : Jack Burton, un simple camionneur américain se retrouve à Chinatown. Il est alors témoin d’un combat mystique entre les forces du bien et du mal.

Avec Jack Burton, John Carpenter pastiche les 80s alors qu’on est encore en plein milieu des 80s. Une nouvelle preuve que « Big John » avait toujours un coup d’avance. Evidemment, le public ne le lui rendra pas et il se prendra une vilaine claque qui l’obligera à de nouveau devoir se débrouiller tout seul. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Mais si Jack Burton est un film à part dans la filmographie de John Carpenter, il est intéressant de constater une certaine continuité avec son film suivant, le futur Prince des Ténèbres, avec cette opposition entre forces du Bien et du Mal, parfois irrationnelles, et le retour de Victor Wong, qui passe de sorcier à professeur de physique quantique. Encore un clin d’oeil ? En tout cas, Jack Burton demeure un divertissement bigarré et explosif qui se regarde avec plaisir, avec un Kurt Russell décomplexé, et, une nouvelle fois, l’illustration de l’imagination prolifique de John Carpenter. « I was born ready ! »

Note personnelle : 7,5/10. Lire ma critique

Affiche de Christine (1983)
Affiche de Christine (1983)

7 – Christine (1983)

Synopsis : Jack Burton, un simple camionneur américain se retrouve à Chinatown. Il est alors témoin d’un combat mystique entre les forces du bien et du mal.

Christine n’est  pas juste un divertissement horrifique avec une voiture tueuse, mais bien un thriller fantastique intelligent et efficace où Carpenter explore des thématiques qui lui sont chères. Le western n’est non plus jamais très loin, toujours présent dans les inspirations principales du cinéaste. Quand John Carpenter rencontre Stephen King, le résultat est au rendez-vous, Christine s’est avéré être l’un des films les plus cultes et les plus célèbres de John Carpenter, et n’a pas volé sa réputation. Rien ne dit qu’aujourd’hui, quelque part, elle ne s’est pas mise en quête d’une nouvelle âme à séduire…

Note personnelle : 8/10. Lire ma critique

Affiche de Fog (1980)
Affiche de Fog (1980)

6 – Fog (1980)

Synopsis : Une légende persiste dans une petite ville du Pacifique, Antonio Bay. On raconte aux enfants qu’un naufrage a eu lieu il y a une centaine d’années, que tous les passagers sont morts et que, à chaque fois que le brouillard se lève, les victimes surgissent des flots pour se montrer aux vivants.

Fog est, à mes yeux, un des films de John Carpenter les plus réussis et les plus prenants. Le cinéaste poursuit sur sa lancée, continuant à affirmer l’identité de son cinéma, à travers les images, mais aussi son casting, qui reprend des acteurs et actrices étant déjà intervenus dans ses films précédents, comme Jamie Lee Curtis et Nancy Kyes, sans oublier la présence au casting de Janet Leigh, restée dans la légende pour le Psychose d’Alfred Hitchcock. De cette manière, Carpenter parvient, en quelque sorte, à créer un univers particulier autour de ses films, pour ne pas en faire que des histoires distinctes les unes des autres, mais bien les composantes d’un ensemble plus grand. Parfait film d’ambiance, Fog est complètement estampillé de l’empreinte du cinéaste, qui ne réalise peut-être pas ici son film le plus célèbre, mes à mes yeux l’un de ses plus caractéristiques et l’un de ses plus réussis.

Note personnelle : 8/10. Lire ma critique

Affiche de Prince des Ténèbres (1987)
Affiche de Prince des Ténèbres (1987)

5 – Prince des Ténèbres (1987)

Synopsis : Une équipe de chercheurs part étudier un mystérieux cylindre dans une église. Mais cette relique renferme le fils de Satan, prêt à apporter la fin du monde.

Avec Prince des Ténèbres, c’est encore une fois la magie du cinéma de Carpenter qui s’empare de nous. C’est cette singulière capacité à nous offrir un divertissement efficace, qui peut très bien se regarder comme une perle du cinéma « bis », mais qui ne mise pas juste sur la volonté d’avoir du cachet, d’un réalisateur qui ne fait que s’amuser. Le cinéma est un art autant capable de chercher à sonder notre réalité que de chercher à sonder l’indicible, la constante étant que tout le monde n’est pas capable de faire l’un, l’autre, ou les deux. Et Carpenter est un maître dans l’art de sonder l’indicible, tout en se raccrochant toujours à une réalité plus fondamentale et plus brute. Prince des Ténèbres est, sans aucun doute, l’un de ses meilleurs exemples en la matière.

Note personnelle : 8/10. Lire ma critique

Affiche d'Assaut (1976)
Affiche d’Assaut (1976)

4 – Assaut (1976)

Synopsis : Dans un commissariat où téléphone et électricité ont été coupés, deux policiers et une femme doivent défendre le poste contre les assauts de truands.

Une femme, un prisonnier, et un policier. Ce sont donc les protagonistes d’un film aux allures de fable visant à ramener l’humanité à ses origines, mais aussi à son présent et à son futur car, malgré ses évolutions, elle demeure confrontée à l’adversité et doit être solidaire pour survivre. Le film de John Carpenter, à la mise en scène brillante et efficace, construit une ambiance remarquablement prenante. C’est son film, il y a quasiment tout fait, et tout fonctionne parfaitement. Assaut n’est pas juste un film d’action, c’est un film au rayonnement très large, offrant une vision certes peu élogieuse de la civilisation humaine, mais pourtant loin d’être fantasmée ou pessimiste. Le terrain est désormais prêt pour que « Big John » apporte son génie au septième art comme il se doit.

Note personnelle : 8,5/10. Lire ma critique

Affiche de L'Antre de la Folie (1995)
Affiche de L’Antre de la Folie (1995)

3 – L’Antre de la Folie (1995)

Synopsis : Pour retrouver un auteur de best-sellers d’épouvante disparu, un détective va pénétrer dans l’univers romanesque et épouvantable de l’écrivain.

L’Antre de la folie n’est pas le film le plus connu de John Carpenter, mais il est sans aucun doute l’un de ses plus aboutis. Très personnel, multipliant les références à Lovecraft, son romancier fétiche, il permet à « Big John » d’utiliser toute sa palette de talents pour mettre en abyme son oeuvre dans ce film torturé, complexe et retors. Le cinéaste prend un malin plaisir à jouer avec son spectateur, et avec John Trent, ici parfaitement campé par Sam Neill, pour semer le doute et nous faire sombrer dans la fameuse antre de la folie. Un film qui gagnerait à être davantage connu, qui nécessite une connaissance minimale du cinéma de Carpenter au préalable, mais dont le visionnage ne peut qu’être conseillé.

Note personnelle : 8,5/10. Lire ma critique

Affiche de The Thing (1982)
Affiche de The Thing (1982)

2 – The Thing (1982)

Synopsis : Au cœur de l’Antarctique, une équipe de scientifiques découvre une créature gelée. Ramené à la vie, le monstre décime les membres de l’expédition.

Le cinéaste récite ici ses gammes avec maîtrise, dans un film mêlant performances techniques impressionnantes et un sens de la débrouillardise remarquable. Carpenter fait avec ses moyens, lesquels sont modestes, mais il le fait toujours bien. The Thing est un film à l’ambiance très prenante, avec un suspense parfois difficilement soutenable, mais aussi mémorable pour ses transformations et ses créatures horriblement dégoûtantes. Sa capacité est d’utiliser un matériau convaincant sur la forme, rendant hommage au film d’Howard Hawks, mais puisant également dans les thématiques développées dans les grands westerns américains, savamment reprises par John Carpenter pour apporter à son film le fond nécessaire au raisonnement de sa puissance cinématographique. Après plus de trente-cinq ans, le film n’a pas pris une ride, son effet est demeuré intact, et si à l’époque le public l’a boudé, il peut compter, aujourd’hui, sur de nombreux admirateurs, et ce à juste titre.

Note personnelle : 9/10. Lire ma critique

Affiche d'Invasion Los Angeles (1988)
Affiche d’Invasion Los Angeles (1988)

1 – Invasion Los Angeles (1988)

Synopsis : John erre à travers Los Angeles. Il obtient une paire de lunettes qui lui permet de voir le monde tel qu’il est : entièrement contrôlé par des aliens.

Invasion Los Angeles est un film parfaitement dosé, toujours dans la même association entre un divertissement efficace en surface, et un discours puissant derrière. Il y a, peut-être, quelques facilités scénaristiques, des petits défauts, mais c’est un des Carpenter les plus complets, les plus efficaces, tout en étant jouissif. C’est dans ce genre de registre, en étant dans la débrouille, libre de ses mains, que Carpenter est le plus performant. Invasion Los Angeles est, sans aucun doute, un de ses films qui me parlent le plus, un de mes préférés du cinéaste, si ce n’est mon préféré. Il parvient à synthétiser la vision du monde du cinéaste, tant dans le cadre du cinéma, qu’il a pu aborder, entre autres, dans Jack Burton, que de la société, comme dans Assaut et The Thing, que de forces supérieures et insoupçonnées, comme dans Halloween et Prince des Ténèbres. Son discours est on ne peut plus d’actualité alors, faites bien attention à ce que vous regardez, car ce n’est pas forcément ce que vous voyez.

Note personnelle : 9/10. Lire ma critique


Je reviendrai très probablement, à l’avenir, de manière plus exhaustive sur les principales thématiques de Carpenter et les liens qui unissent ses différents films et créant une véritable cohérence dans sa filmographie. Carpenter demeure, en tout cas, un cinéaste inclassable qui a su marquer le septième art de son empreinte. Et vous, quels sont vos films favoris de Carpenter ?

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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