TOP FILMS 2021
2021 a été une année assez particulière pour le cinéma, avec des salles fermées plusieurs mois, des festivals perturbés, des sorties décalées… On peut en effet dire que ça n’a pas été une année comme une autre. Cela ne l’a pas empêchée de nous offrir de belles découvertes, et ce petit Top permettra d’en souligner quelques unes. Un petit Top qui arrive assez tard, mais si l’on suit la même règle selon laquelle on peut souhaiter la bonne année jusqu’au 31 janvier, on peut considérer qu’on arrive juste à temps ! Un Top qui se veut modeste autant que fut mon année cinématographique, et sans véritable classement, car départager ces films me paraissait trop compliqué. Par ailleurs, l’absence de certains films souvent salués cette année (Annette, Julie en 12 chapitres, etc.) s’expliquera notamment par le fait que je n’aurai pas pu les rattraper à temps ! Assez parlé, intéressons-nous à ces fameux films qui ont marqué mon année 2021 au cinéma.
A l’abordage
L’académie des César l’ont laissé tombé, il n’a bénéficié que d’une sortie cinéma marginale, mais A l’abordage, malgré la visibilité relativement restreinte dont il a bénéficié, était sans aucun doute l’un des films à ne pas rater cette année. Encore plus lorsque l’on pense à l’ambiance générale qui a régné en 2021 ! A l’abordage est un très beau conte d’été, beau et touchant, drôle et mélancolique, avec une riche palette de personnages souvent attachants, qu’on apprécie voir évoluer dans ce cadre solaire et chaleureux. Une parenthèse estivale qui donne envie de s’évader mais, surtout, qui nous offre le parfait film d’été.
Le Dernier Duel
L’inépuisable Ridley Scott nous a offert deux films cette année, mais c’est certainement celui-ci qu’il ne fallait pas manquer. Le Dernier Duel est un grand film froid et rugueux illustrant la quête très masculine de pouvoir, notamment vis-à-vis des femmes, dans un XIVe siècle hélas pas si éloigné du nôtre. L’enchaînement des points de vue, s’il n’est pas une nouveauté dans l’histoire du cinéma, s’avère pertinent, bien amené, et met très bien en perspective ces problématiques.
Nomadland
Après le déjà très beau The Rider, Chloé Zhao confirmait avec Nomadland, film qui lui a d’ailleurs valu une belle consécration auprès de l’académie des Oscar. Une reconnaissance méritée pour ce très beau film qui les idéaux d’un monde à la réalité, offrant une vision presque documentaire d’une société et d’une génération dont le monde n’est plus fait que de désert et de souvenirs. Un film riche en rencontres et en portraits émouvants.
Illusions Perdues
Retour en France avec un autre film racontant une époque dans le but de raconter la nôtre. Ambitions, faux-semblants, hypocrisie, vengeance, Illusions Perdues nous fait suivre tout un parcours entre grandeur et décadence, mené tambour battant. La voix-off insuffle du rythme et rapproche le film du livre d’origine. Une grande réussite.
Le Sommet des Dieux
Il est également rare de passer une année sans découvrir au moins un grand film d’animation, pour peu qu’on s’y intéresse un minimum. Cette année, l’un d’entre eux nous menait aux plus hautes cimes du monde. Quête de l’impossible, fascination envers l’exploit, l’atteinte des limites pour toujours les repousser… Le Sommet des dieux offre un remarquable voyage visuellement magnifique, émouvant et impressionnant, où il ne s’agit pas de savoir, mais de vivre et ressentir avant tout.
Onoda
Comment un fait historique devenu insolite est devenu à l’origine de l’un des meilleurs films français de l’année ? C’est le pari réussi par Arthur Harari, qui parvient à nous embarquer dans cette histoire incroyable et à explorer de nombreux sentiers à partir de celle-ci. Onoda propose un moment hors du temps, jouant avec ce dernier pour le distendre et supprimer tous repères. Retour aux sources, emprisonnement dans un esprit conditionné et égaré, c’est un film à l’universalité manifeste, créant un certain vertige qui croît au fil du film.
Matrix Resurrections
Il est certain que, autant qu’il a pu susciter d’attentes, ce nouveau Matrix, sorti presque vingt ans après les trois autres, a largement divisé. Trop détaché de l’esprit de la trilogie originale, trop axé sur son discours meta (terme dont la lecture en a agacé plus d’un au sujet de ce film même s’il est difficile de l’éviter), les reproches ne manquent pas à l’égard de ce nouveau film. Et ces défauts peuvent se muer en qualités pour d’autres qui salueront justement ce que certains auront critiqué. En résulte un film très inattendu et étonnant, Matrix Resurrections prenant un recul inédit sur l’œuvre qu’est Matrix pour confronter la vision de ce qu’elle est devenue aux yeux du public à ce qu’elle est dans son essence. Le tout demeure toujours aussi spectaculaire et de grande qualité.
Don’t Look Up
Adam McKay, le retour. Déjà emballé par ses deux précédents films, son nouveau n’a pas fait exception. Ne cherchant pas à jouer la carte de la subtilité, se moquant ouvertement de la société qu’il décrit, Don’t look up ne fait certes pas dans la finesse, mais il est difficile de ne pas le trouver un minimum pertinent sur les sujets qu’il aborde. Et au-delà du sujet, il y a aussi la forme. Avec ce postulat très intéressant, Don’t look up est un film oscillant parfaitement entre premier et second degré pour évoquer une société devenue souvent très absurde dans sa manière de fonctionner. Encore une très belle réussite de la part d’Adam McKay.
The Power of the Dog
Encore un film tout à fait digne d’intérêt qui n’aura pas trouvé le chemin de nos salles. The Power of the Dog est une vraie réussite, illustrant l’emprise d’un homme sur son environnement, comme un fantôme du passé qui refuse de voir son monde évoluer. La photo est d’une grande qualité (ces décors !) et Benedict Cumberbatch est vraiment parfait dans son rôle.
West Side Story
On a beau être toujours dubitatif lorsque l’on découvre la mise en place d’un projet de remake, on n’est jamais à l’abri d’une belle surprise, même lorsque c’est un très grand réalisateur qui s’y attelle. Steven Spielberg revisite avec succès West Side Story, renouant avec l’esprit du film original tout en y insufflant un sentiment de gravité et de désespoir encore plus prégnant, toujours avec d’impressionnantes chorégraphies et les chansons incontournables de Leonard Bernstein.
Mentions honorables
Boîte Noire
Après Un homme idéal, Yann Gozlan retrouve Pierre Niney dans un thriller tout à fait convaincant, qui ne bouleverse pas les codes mais qui séduit grâce à son intrigue bien ficelée et à son rythme soutenu.
The Father
The Father avait lancé l’année 2021 sur une bonne tendance. C’est notamment dans sa mise en scène que le film s’avère réussi, extériorisant le mal accablant le père et le faisant vivre au spectateur, créant un climat oppressant et lorgnant vers le thriller. Un parti pris qui fonctionne très bien. Et pour ne rien gâcher, les acteurs sont excellents évidemment.
Mourir peut attendre
Lui aussi était attendu, surtout après tous ces décalages, et lui aussi a divisé. Surprenant, exhaustif, varié, inattendu, Mourir peut attendre n’est pas un James Bond comme les autres. Promesse d’une conclusion pour passer à autre chose, c’est un film à l’atmosphère nostalgique et au ton unique parmi tous les films de la franchise. Il est certain que le film a divisé, et il s’avère tout à fait adapté aux visionnages multiples et à la réflexion sur le long terme. La preuve étant qu’un second visionnage m’a permis d’y déceler de nouvelles choses et de mieux discerner la profondeur dont peut faire preuve le film.
Gagarine
Confrontation entre rêves et réalité, vision poétique d’un monde qui touche à sa fin, source d’incompréhension et de perte de repères, Gagarine touche par sa douce mélancolie qui ne manque pas d’âpreté, où une cité en ruine devient un sanctuaire, voire un refuge.
Voilà pour moi ! Et vous, quels films ont marqué votre année 2021 ?
Très bons choix (« Illusions perdues », « The last Duel », « West Side Story », « Power of the Dog »), même si je ne sauverais pas le Bond. Je préfère, de loin, louer les qualités du « Dune » de Villeneuve.
Top passionnant, parce que très différent du mien et parce qu’il y a pas mal de films que je n’ai pas vus. Comme quoi le cinéma reste très subjectif. Les critiques sont intéressantes…
Salut,
J’ai eu l’occasion de regarder quelques-uns de ces films, notamment « Nomadland », « Matrix Resurrections » et « The Father ». J’ajoute « West Side Story » sur ma liste de longs-métrages à voir cette semaine. Merci pour ces écrits.