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Sixième Sens (M. Night Shyamalan, 1999) – Critique & Analyse

Comment aborder un film aussi connu que Sixième Sens, notamment réputé pour un twist mémorable dont le secret a été soufflé à toutes les oreilles, y compris celles de ceux qui n’auraient pas encore découvert le film en question ? Cela peut-il complètement gâcher notre expérience ? Ou un tel film peut-il y survivre ?


Fiche du film

Affiche de Sixième Sens (1999)
Affiche de Sixième Sens (1999)
  • Genre : Drame, Fantastique, Thriller
  • Réalisateur(s) : M. Night Shyamalan
  • Distribution : Bruce Willis, Haley Joel Osment, Toni Collette, Olivia Williams
  • Année de sortie : 1999
  • Synopsis : À Philadelphie, un brillant psychologue pour enfants, Malcolm Crowe, consacre tout son temps à ses jeunes patients, au risque de délaisser sa femme Anna. Un jour, Malcolm fait la connaissance de Cole Sear, un petit garçon de 8 ans, hanté par un terrible secret. (SensCritique)

Critique et Analyse

Bruce Willis et Haley Joel Osment dans Sixième Sens (1999)
Bruce Willis et Haley Joel Osment dans Sixième Sens (1999)

C’est sûrement l’un des principaux enjeux des films à twist, dont est si friand M. Night Shyamalan. Nous aurions à dire, très simplement, que l’on différencie un bon film à twist d’un moins bon lorsque tout ne réside pas dans l’effet du twist en lui-même. C’est-à-dire que, l’effet de surprise passé, une nouvelle manière d’approcher l’œuvre est possible, et que celle-ci survit à la redécouverte. Ainsi, un premier niveau de lecture est proposé lorsque l’on découvre le film, puis un second quand le rebondissement nous fait remettre en question lorsque l’on y est confronté, puis un troisième lorsque nous retraçons l’intrigue en ayant connaissance de tous ces éléments. Et force est de constater que, malgré la percée du mystère qu’il renferme, Sixième Sens n’a pas perdu de son intérêt.

« Dans Sixième Sens, les teintes sont souvent décolorées, et les jeux de lumière prononcés, donnant plus de places aux ombres et, par conséquent, au mystère et à l’idée d’une présence mystérieuse. »

Pour que le film fonctionne, il faut installer une atmosphère qui plonge le spectateur dans le bon état d’esprit. Dans Sixième Sens, les teintes sont souvent décolorées, et les jeux de lumière prononcés, donnant plus de places aux ombres et, par conséquent, au mystère et à l’idée d’une présence mystérieuse. Comme le personnage de Cole, campé par un remarquable Haley Joel Osment, le film est hanté par les morts, et par la mort elle-même. D’abord suggérée, cette présence se fait de plus en plus réelle et palpable, opérant une transition progressive du monde des vivants vers le monde des morts, faisant de Cole une sorte de passeur aidant les morts à trouver la paix.

Haley Joel Osment dans Sixième Sens (1999)
Haley Joel Osment dans Sixième Sens (1999)

Un passage qui n’est possible qu’à travers la résolution du deuil, que ce soit en faisant face à la solitude d’une mère célibataire, ou en aidant une famille à élucider le mystère de la mort d’une jeune fille pourtant supposée être en bonne santé. La révélation finale prend son sens grâce au processus que suit Sixième Sens, Shyamalan n’hésitant pas à donner, en route, de gros indices permettant de la deviner à l’avance. C’est ainsi que le film est, avant tout et surtout, une proposition de représentation très intéressante de notre rapport à la mort, notre peur de celle-ci, nos questionnements sur une éventuelle vie après la mort, et le manque des êtres perdus.

Quelque part sur les traces de Hitchcock, Shyamalan développe, avec Sixième Sens, l’un de ses premiers grands mystères. Un voyage aux frontières de la vie et de la mort, au-delà de la réalité. Un film émouvant qui réussit à entretenir un suspense constant sans lourdeur, une première pièce majeure dans le grand puzzle que Shyamalan nous propose depuis ving-cinq ans maintenant.

Note et avis
En résumé
Film à mystères et à twist par excellence, Sixième Sens explore remarquablement bien la frontière entre la vie et la mort.
3.7
Note

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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