Highlander (Russell Mulcahy, 1986) – Critique & Analyse
Highlander, c’est un univers que beaucoup connaissent aujourd’hui, probablement notamment grâce à la série des années 90 qui a connu un beau succès. Ce sont aussi plusieurs films et diverses œuvres qui ont cherché à décrire cet univers fait d’Immortels et d’aventures à travers l’Histoire. Mais il fallait un point de départ, qui se situe en 1986 avec la sortie d’Highlander premier du nom.
Fiche du film
- Genre : Action, Aventure, Fantastique
- Réalisateur(s) : Russell Mulcahy
- Distribution : Christophe Lambert, Roxanne Hart, Clancy Brown, Sean Connery
- Année de sortie : 1986
- Synopsis : En 1536, deux clans écossais s’affrontent dans une guerre sanglante. Au cours des combats, Connor MacLeod est mortellement blessé par le cruel Kurgan. Il survit pourtant. Il comprend alors qu’il fait partie de la race des élus, celle des Immortels. Il lui faut résister et traverser les siècles afin conquérir le « prix », un pouvoir dont personne ne sait rien. Pour y parvenir, MacLeod doit décapiter tous les Immortels… (SensCritique)
Critique et Analyse
Quand on imagine cet Highlander d’après tout ce qu’il a pu engendrer, on se fait l’idée d’une grosse et impressionnante production, tant ce film s’est ancré dans la culture populaire. Ce n’est pas loin d’être faux, à l’exception près que Highlander fut loin d’être un immense succès à sa sortie. Au contraire même, ce fut un échec commercial retentissant, sauvant un minimum les meubles en France grâce à la présence de Christophe Lambert au casting, avant de connaître une belle carrière sur le marché de la vidéo, que ce soit dans les vidéoclubs ou à travers la vente de VHS. Un succès que l’on comprend tant le film avait tout pour plaire à ce marché.
« Highlander montre rapidement des maladresses, au niveau du montage et du jeu d’acteurs notamment, tout en laissant présager un grand potentiel en matière d’univers et de possibilités scénaristiques. »
En effet, Highlander est une surprise à bien des niveaux. On est directement placés dans l’ambiance en assistant aux premiers instants d’un match de catch auquel Connor assiste, avant d’aller rejoindre un autre Immortel dans le parking du stade pour l’affronter. Tout de suite, on illustre l’image d’un combat de l’ombre lors duquel se joue le destin du monde. La première partie du film va chercher à introduire le personnage de Connor et le fonctionnement des Immortels, en alternant entre l’époque moderne et l’an 1536, quand tout le village de Connor, et lui-même, découvrirent son secret. S’ensuit un périple initiatique avec un autre Immortel, Ramirez, campé par Sean Connery, qui lui donne les clés pour comprendre quelle est sa destinée, et comment lutter pour sa survie. Highlander montre rapidement des maladresses, au niveau du montage et du jeu d’acteurs notamment, tout en laissant présager un grand potentiel en matière d’univers et de possibilités scénaristiques.
Ainsi, dans sa première moitié, Highlander cherche ses marques et tâtonne, ayant du mal à jongler entre les époques, avec un montage souvent hasardeux et des transitions surprenantes qui ont tendance à interroger le spectateur. Mais la deuxième moitié du film se montre plus équilibrée, se laissant aller plus naturellement au divertissement que l’on attend. Car le film a tous les ingrédients pour cela, avec son esthétique très 80s, un méchant charismatique incarné par un Clancy Brown imposant, Christophe Lambert bien sûr, Sean Connery dans le rôle du mentor, et la musique de Queen, bien sûr. Un côté très daté qui pourrait lui porter préjudice, mais qui fait aussi son charme. Autant d’ingrédients qui purent mener à la catastrophe (le comportement de Sean Connery sur le tournage, les difficultés rencontrées par Christophe Lambert à parler anglais, les allergies au maquillage de Clancy Brown), mais le film tient bon.
Capable de déployer un univers riche et intéressant, dans de beaux décors et avec des amorces scénaristiques permettant d’entrevoir tout son potentiel, tout en se montrant souvent fébrile sur la forme, Highlander est un curieux objet cinématographique. Vrai divertissement fantastique estampillé eighties, il nous entraîne dans son dispositif tout en étant sans cesse à la limite du nanar, parvenant à être suffisamment kitsch sans être ridicule pour autant. Ses suites s’avèreront bien plus dispensables, devant laisser à Highlander premier du nom le mérite d’avoir su se faire une petite place dans le cœur de nombreux cinéphiles malgré tous les obstacles qu’il a pu rencontrer.