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Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973) – Critique & Analyse

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Affiche de Soleil Vert (1973)
Affiche de Soleil Vert (1973)

  • Genre : Anticipation/Science-Fiction
  • Réalisateur : Richard Fleischer
  • Année de sortie : 1973
  • Casting : Charlton Heston, Edward G. Robinson, Chuck Connors
  • Synopsis : En 2022, les hommes ont épuisé les ressources naturelles. Seul le soleil vert peut nourrir une population qui ne sait comment créer de tels aliments. (senscritique.com)

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Anticipation et Science-Fiction sont des genres qui ont donné naissance à de grands films, j’en parlais récemment dans ma chronique sur Dark City (1998). Soleil Vert est également un modèle du genre. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, de nouvelles préoccupations se soulèvent au sein de la société. Population à la croissance galopante, ressources limitées, protection de la planète, des mouvements émergent et mettent en lumière des problématiques politiques et sociales aujourd’hui bien présentes dans les débats. Soleil Vert s’inscrit en plein dans cette mouvance.

Charlton Heston et Edward G. Robinson dans Soleil Vert (1973)
Charlton Heston et Edward G. Robinson dans Soleil Vert (1973)

En écho aux mouvements de crainte qui se manifestent à propos de l’avenir de la planète, Soleil Vert dépeint un tableau des plus alarmants. Dans des villes surpeuplées et miséreuses, la population s’agglutine et subsiste tant bien que mal en se nourrissant de produits de synthèse qui leur sont distribués par de grandes firmes qui produisent ces aliments. Ce monde, exacerbant volontairement les risques auxquels est confronté l’Homme, est dépourvu de toute morale, et le lien social entre les hommes est presque totalement rompu, réduisant la civilisation à un macrocosme hostile et primaire.

Comme beaucoup de films d’époque, Soleil Vert adopte un mouvement assez lent et va à l’essentiel. L’objectif n’est pas d’impressionner le spectateur avec des scènes de destruction spectaculaires, mais de créer une atmosphère oppressante qui dérange le spectateur et le fait plus penser avec le cerveau qu’avec les yeux. Cet aspect très « cru » qu’adopte Soleil Vert sert son message avec brio en ne le détournant jamais de son propos volontairement alarmiste. Tout doit être réaliste, car cette vision du futur est, hélas, réaliste tant elle est plausible compte tenu des nombreuses alertes concernant le sujet de l’écologie, notamment.

Charlton Heston dans Soleil Vert (1973)
Charlton Heston dans Soleil Vert (1973)

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Soleil Vert ne sert pas un propos purement écologiste mais il met en lumière les dangers de la surpopulation poussée à l’extrême dans un discours quasi-malthusien. L’Homme, créateur de la société de consommation dans laquelle il est bien installé à l’époque où sort ce film, devient un esclave et l’objet de sa propre industrialisation dans ce futur cauchemardesque. Capitalisme, surconsommation et dérèglement sociaux se mélangent et créent cette mixture apocalyptique, menant l’humanité à sa perte. Film de science fiction sombre et sobre, exempté d’effets spéciaux grandiloquents, Soleil Vert est engagé et tient son propos de bout en bout avec une belle maîtrise et une fin marquante.

Note : 8/10.

Bande-annonce de Soleil Vert

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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