Les Nouveaux Sauvages, Damián Szifrón, 2015 : Défouloir
Les Nouveaux Sauvages était l’un des films les plus attendus cette semaine. Co-produit par Pedro Almodóvar, ce film s’annonçait comme une véritable ode au craquage de nerfs et à la bestialité. Alors, i Vamos, Relatos Salvajes !
Les Nouveaux Sauvages s’apparente à un Pulp Movie, c’est-à-dire un film dans lequel s’alternent différentes histoires parallèles mettant en vedette différents personnages. C’est un genre qui a été popularisé notamment par Quentin Tarantino, avec Pulp Fiction. Ce Pulp Movie à la sauce argentine met en scène plusieurs personnages lambda confrontés à des injustices courantes de la vie : la serveuse qui retrouve par hasard un homme qui a harcelé sa famille, le conducteur gêné par un autre automobiliste peu scrupuleux sur la route, le père de famille qui rencontre des difficultés avec l’administration qui demeure sourde face à ses demandes, la femme bafouée, le père de famille qui doit composer avec les erreurs de son fils… Voilà qui permet donc de résumer le film sans aller dans les détails.
Le film était comme je l’attendais et comme je l’espérais : déjanté et décomplexé. Pour être honnête je n’ai pas regardé la bande-annonce, je me suis contenté de lire le synopsis et quelques avis qui m’ont, je l’avoue, plutôt plu et incité à aller voir le film. Celui-ci doit son succès à des successions de gags à l’humour décapant, misant sur le grotesque des situations et, avant tout, l’exagération de situations de la vie quotidienne.
Chaque histoire a son propre intérêt. « Les Nouveaux Sauvages » fait référence au fait que, bien que les humains se revendiquent comme étant civilisés, ils ne peuvent totalement refouler leurs instincts bestiaux, notamment lorsqu’ils sont confrontés à des situations les mettant à bout de nerfs. Ainsi, le choix de prendre pour référence des scènes de la vie courante permet au spectateur de rentrer dans la peau du personnage et de transposer sa réaction par rapport à celle du personnage du film.
Bien sûr, Les Nouveaux Sauvages ne fait absolument pas dans la demi-mesure en poussant ses personnages littéralement à bout. Et c’est cela qui permet à ce film d’être jouissif, car il permet également aux spectateurs de voir ce que l’on pourrait qualifier de « juste retour des choses » à travers les actions de ces personnages. Ainsi cette fiction, au-delà de n’être qu’une simple comédie burlesque, représente un véritable exutoire dans une société qui vit à 100 à l’heure et où stress et pression envahissent notre quotidien.
Chaque histoire apporte son lot de rires et de surprises. Je dois dire que j’ai préféré la troisième et la quatrième, mais cela reste mon point de vue, et je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler davantage l’intrigue. J’ai passé un bon moment de divertissement dans ce film, et je vous le conseille ! Un bon 8/10 pour ma part.
Bande-annonce des Nouveaux Sauvages (attention je la trouve un peu trop évocatrice de l’intrigue alors libre à vous de la regarder !) :