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Le Grand Sommeil (Howard Hawks, 1946) – Critique & Analyse

Il est toujours bon de se replonger dans un bon film noir de temps en temps, surtout pendant le fameux « Noirvember ». Alors retrouvons cette ambiance si particulière, ces histoires pleines de mystère, en commençant par Le Grand Sommeil.


Fiche du film

Affiche de Le Grand Sommeil (1946)
Affiche de Le Grand Sommeil (1946)
  • Genre : Drame, Film Noir, Policier, Thriller
  • Réalisateur(s) : Howard Hawks
  • Distribution : Humphrey Bogart, Lauren Bacall, John Ridgely
  • Année de sortie : 1946
  • Synopsis : Le général Sternwood engage le détective privé Philip Marlowe pour régler une affaire de chantage dont il est victime. Un dénommé Geiger posséderait des photos compromettantes de sa fille cadette, Carmen. Mais Marlowe découvre que le maître chanteur a été assassiné. Rapidement, les cadavres s’accumulent et l’intrigue se complique. (SensCritique)

Critique et Analyse

Lauren Bacall et Humphrey Bogart dans Le Grand Sommeil (1946)
Lauren Bacall et Humphrey Bogart dans Le Grand Sommeil (1946)

Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Pourrait-on imaginer un duo plus légendaire ? Le Grand Sommeil débute, comme beaucoup de films du genre, avec l’arrivée d’un détective chez un nouveau client, qui lui expose une sombre affaire de chantage sur laquelle il faut lever le voile. Marlowe, le détective incarné par Humphrey Bogart, fait rapidement la rencontre des deux filles du vieux général. L’une n’a pas froid aux yeux, séduisant ouvertement le détective, quand l’autre est davantage sur la défensive. Ces quelques premiers instants vont donner le ton de ce Grand Sommeil, avec des dialogues riches et rythmés, développant les personnages et introduisant le spectateur dans cet environnement où règne le doute.

« Le Grand Sommeil immerge le spectateur dans une enquête où règnent confusion et incertitude, gangsters et vamps, avec une esthétique typique des grands films noirs de l’époque. »

Le Grand Sommeil nous fait tenir compagnie au détective Marlowe, un personnage auquel on s’attache très rapidement, grâce au charisme de Bogart, mais aussi pour sa perspicacité et son tempérament, au côté très authentique et détendu. Peu importent les dangers qui le guettent, il leur fait face, s’il ne les provoque pas, et on sait qu’il trouvera forcément une issue pour s’en sortir. Un personnage avec lequel on évolue en confiance, et qu’on apprécie particulièrement suivre au fil de son enquête. Le Grand Sommeil immerge le spectateur dans une enquête où règnent confusion et incertitude, gangsters et vamps, avec une esthétique typique des grands films noirs de l’époque.

Le Grand Sommeil (1946)
Le Grand Sommeil (1946)

Il est difficile de suivre facilement l’intrigue du Grand Sommeil, qui mentionne et fait intervenir différents personnages aux relations souvent troubles. Le film est très rythmé, notamment grâce aux dialogues, souvent denses, et demandant beaucoup d’attention de la part du spectateur. Une habitude chez Hawks, qui aimait faire parler ses personnages rapidement. De son propre aveu, Hawks disait qu’il n’avait jamais vraiment compris l’histoire, qui a gagné en complexité à cause de la censure qui empêcha également d’intégrer des éléments qui amélioraient la compréhension du film. Mais si Hawks ne s’y retrouvait plus dans le scénario, il ne s’est jamais perdu en termes de cinéma, dirigeant à merveille ses acteurs, insufflant un rythme soutenu au film pour ne jamais perdre notre attention, et parvenant à offrir un film superbe sur le plan visuel.

C’est ce qui fait que Le Grand Sommeil s’apprécie en se laissant porter par le film. Il est suffisamment bien rythmé et bien filmé pour être grandement apprécié sans que l’on parvienne toujours à capter tous les éléments d’information, grâce à ses personnages et son ambiance. Toujours doué pour varier les registres, Hawks confirme, après Le Port de l’Angoisse, en réalisant un nouveau classique du film noir.

Note et avis

En résumé

Il est certain que l’intrigue retorse du Grand Sommeil a de quoi égarer le spectateur. Mais ce n’est pas un problème tant on prend plaisir à suivre cette enquête en compagnie d’un Bogart charismatique et goguenard à souhait, le tout si bien filmé par Hawks.

Note globale
8/10
8/10

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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