Bons baisers de Russie (Terence Young, 1963) – Critique & Analyse
A peine le Dr. No mis hors d’état de nuire, voilà que James Bond doit déjà se plonger dans une nouvelle mission. Un an après James Bond contre Dr. No, Bons baisers de Russie signe le retour de l’agent secret pour le deuxième opus de la saga.
Fiche du film
- Genre : Action, Aventure, Espionnage
- Réalisateur(s) : Terence Young
- Distribution : Sean Connery, Daniela Bianchi, Pedro Armendariz, Robert Shaw
- Année de sortie : 1963
- Synopsis : Le MI6 reçoit un message d’une secrétaire russe du consulat soviétique à Istanbul, Tatiana Romanova, leur proposant de leur apporter un décodeur top secret appelé Lektor, à condition qu’on l’aide à fuir à l’ouest. En réalité, elle a été engagée sans le savoir par Rosa Klebb, membre important du SPECTRE et ancien colonel du KGB, afin d’éliminer James Bond, qui est la cause de la chute d’un de leurs meilleurs éléments, le docteur No. (SensCritique)
Critique et Analyse
Comme nous avions pu le voir, James Bond contre Dr. No était le film des bases, composant avec des moyens modestes pour proposer un film d’espionnage et d’action efficace. Avec Bons baisers de Russie, les choses évoluent déjà. Tout d’abord, le générique, avec une musique originale, prenant la place du thème principal de James Bond, faisant office de musique du générique du premier film. Mais pas trop non plus, le célèbre thème revenant à la fin du générique, comme pour signifier un pas en avant mais, toujours, une attache à ces fameuses bases présentes dans le premier film.
« Les composantes récurrentes des films James Bond commencent réellement à se démarquer dans Bons baisers de Russie, où à l’aspect « aventure » de Dr No succède un aspect plus « espionnage », plus grave et tentaculaire. »
On parle souvent de Goldfinger comme d’un tournant majeur dans la saga James Bond, mais Bons baisers de Russie opère déjà un premier virage. James Bond se voit offrir ses premiers gadgets par Q, déjà incarné par Desmond Llewelyn, qui réalisé ici sa première de ses dix-sept (!) apparitions dans la saga. C’est également l’introduction de la figure de l’ « homme de main », ce personnage imposant et impitoyable, agissant pour un cerveau et offrant à 007 une opposition, notamment physique, spectaculaire. Les composantes récurrentes des films James Bond commencent réellement à se démarquer dans Bons baisers de Russie, où à l’aspect « aventure » de Dr No succède un aspect plus « espionnage », plus grave et tentaculaire.
Dans James Bond contre Dr. No, nous nous concentrions sur un principal antagoniste, qui paraissait finalement être l’arbre qui cachait la forêt. Ici, les parties prenantes sont plus nombreuses, tout comme les pièges et les rebondissements, ne facilitant pas la tâche à James Bond. A ce jeu, Bons baisers de Russie convainc, en suivant une organisation et un montage clairs, en ne s’éloignant jamais trop de son fil directeur. C’est aussi un film réussi en termes de mise en scène, notamment dans celle des scènes d’action, comme l’attaque du village et, surtout, l’affrontement dans le train, lisible, éclairé de manière très intéressante, faisant preuve d’une modernité certaine.
James Bond, ce sont également les femmes, avec, ici, en tête, la sublime Daniela Bianchi, plus présente que ne l’était Ursula Andress dans le prochain film, mais étant encore présentée comme fragile et quelque peu soumise au viril agent britannique. Question d’époque, ce qui fait aussi la particularité de cette saga qui les a traversées. Avec Bons baisers de Russie, la saga en est toujours à ses débuts, mais elle affiche déjà de grandes ambitions, au point de déjà annoncer le prochain film à la fin du générique. Car ce qui est un début prometteur va toucher à la légende très rapidement avec Goldfinger.
Bande-annonce du film
Note et avis
En résumé
L’intrigue d’espionnage s’étoffe dans ce second opus qui sillonne l’Europe, toujours sous la menace du mystérieux SPECTRE. Bons baisers de Russie réussit notamment dans ses scènes d’action, entretenant la lignée du premier film et continuant d’ouvrir la voie pour les suivants.
Effectivement, un épisode plus « espionnage », moins extravagant. Je l’aime beaucoup. Le roman source de Fleming que je me suis plu à lire en est le reflet, d’ailleurs très largement dirigé contre les Russes. C’est d’ailleurs grâce à celui-là que le mythe Bond prit de l’ampleur, un coup de boost dû au président Kennedy qui l’avait classé parmi ses dix romans préférés. La légende veut aussi qu’il s’agisse du dernier film vu par le Président avant son assassinat à Dallas. Pas le meilleur coup de pub pour 007 cette fois ci.
Je ne connaissais pas cette anecdote, tiens ! Merci. :)