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1 jour, 3 films à découvrir #21

En ces temps troublés, le cinéma n’a jamais autant paru être un exutoire. Alors que, pour la plupart, nous sommes confinés chez nous, en télétravail, voire au chômage forcé, voir des films semble être un choix d’occupation privilégié. Pour tenter de penser un peu à autre chose qu’à l’actualité sinistre, j’ai eu l’idée de vous parler, tous les jours, de trois films, sortis de ma « filmothèque ». Trois films pas forcément connus, pour changer un peu de ce qu’on pourrait voir d’habitude, et sans véritable logique dans les choix, l’objectif de cette petite rubrique étant, surtout, de vous parler de cinéma, et de faire du septième art notre principal allié !

Affiche de Le Voleur de Bicyclette (1948)
Affiche de Le Voleur de Bicyclette (1948)

Le Voleur de bicyclette (Vittorio de Sica, 1948)

Synopsis : Antonio Ricci part à la recherche de celui qui a volé sa bicyclette, son seul espoir pour retrouver du travail et nourrir sa famille.

Le Voleur de bicyclette dresse le tableau triste et émouvant d’une Italie d’après-guerre à genoux. C’est une escapade mélancolique, triste et révoltante dans les rues d’une Rome acculée et pauvre, qui offre au spectateur d’aujourd’hui un regard sur une époque, qui peut également se transposer hors de son contexte pour proposer une vision plus globale de l’humanité. Vittorio de Sica donne ici naissance à son chef d’oeuvre, un classique du cinéma italien, un instant de tristesse qui met l’humanité dos au mur, mais qui se permet de susciter l’espoir, même quand tout semble avoir été définitivement perdu.

📺 Disponible sur Canal VOD, la Boutique ARTE et La Cinetek


Affiche de L'Homme des Hautes Plaines (1973)
Affiche de L’Homme des Hautes Plaines (1973)

L’Homme des Hautes Plaines (Clint Eastwood, 1973)

Synopsis : Un étranger, tout de noir vêtu, arrive dans une petite ville frontalière du sud-ouest américain. Trois jeunes cow boys le provoquent. Il les abat tous les trois. Les habitants lui demandent alors de les sauver de l’attaque de trois bandits qui ont juré la destruction de la communauté. Il accepte mais à des conditions qui vont bouleverser le conformisme de la bourgade.

L’Homme des Hautes Plaines est un film plein de maîtrise, non sans quelques longueurs, lesquelles sont compensées par des passages beaucoup plus intenses, notamment vers la fin. Clint Eastwood montre ici déjà de très belles qualités de réalisation, tant en termes de photographie que dans le développement de son sujet. Il montre ici l’humanité sous ses aspects les plus repoussants et les plus cruels pour littéralement la condamner et la mettre face à ses responsabilités. L’union fait la force, mais ce n’est pas ainsi que Clint l’entendait. Mettant en avant un héros qui n’en est pas réellement un, il montre déjà ce qui le caractérisera plus tard : la démythification du héros pour une cause plus grande. Clint Eastwood propose ici un western sociologique fort, sombre, vengeur, mais aussi révélateur. Une belle réussite.

📺 Disponible sur CanalVOD


Affiche de Moon, la face cachée (2009)
Affiche de Moon, la face cachée (2009)

Moon (Duncan Jones, 2009)

Synopsis : Sam Bell vit depuis plus de trois ans dans la station lunaire de Selene, où il gère l’extraction de l’hélium 3, seule solution à la crise de l’énergie sur Terre. Souffrant en silence de son isolement et de la distance le séparant de sa femme et de sa fille, il passe sont temps à imaginer leurs retrouvailles. Mais quelques semaines avant la fin de son contrat pour l’entreprise Lunar, Sam se met à voir et à entendre des choses étranges…

Duncan Jones parvient à réaliser ici un film intimiste et empreint de solitude et de mélancolie, parvenant, sans superflu, à exposer une vision réaliste et intelligente d’un futur où l’humain se déshumanise, où l’on quitte nos racines pour d’autres contrées, où la survie a pris le pas sur notre condition d’être humains. C’est le schéma d’une régression ici illustré avec simplicité mais beaucoup de maîtrise. Certains y sont aussi très bien arrivés avec de gros moyens, mais Duncan Jones y parvient avec un film discret mais au message clair et intelligent, parfaitement véhiculé ici par son acolyte Sam Rockwell, que je continue de découvrir, et qui, ici encore, impressionne par son interprétation multiple et remarquable. Un film à découvrir donc, en dépit de sa petite popularité !

📺 Disponible sur Orange VOD

Retrouvez la sélection d’hier ici !

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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