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1 jour, 3 films à découvrir #20

En ces temps troublés, le cinéma n’a jamais autant paru être un exutoire. Alors que, pour la plupart, nous sommes confinés chez nous, en télétravail, voire au chômage forcé, voir des films semble être un choix d’occupation privilégié. Pour tenter de penser un peu à autre chose qu’à l’actualité sinistre, j’ai eu l’idée de vous parler, tous les jours, de trois films, sortis de ma « filmothèque ». Trois films pas forcément connus, pour changer un peu de ce qu’on pourrait voir d’habitude, et sans véritable logique dans les choix, l’objectif de cette petite rubrique étant, surtout, de vous parler de cinéma, et de faire du septième art notre principal allié !

Affiche du Brasier Ardent (1923)
Affiche du Brasier Ardent (1923)

Le Brasier Ardent (Ivan Mosjoukine, 1923)

Synopsis : Une jeune femme rêve qu’un inconnu tente de la jeter dans un brasier et ne parvient pas à se libérer de cette image. Son mari engage le détective Z dans l’espoir de comprendre d’où vient ce cauchemar.

Après Le Brasier Ardent, Ivan Mosjoukine ne repassera malheureusement plus derrière la caméra, laissant ce film comme étant son seul et grand coup d’éclat. Un de ces films incompris par le public d’époque et qui, avec le temps, s’est avéré être un film visionnaire et en avance sur son temps. Par chance pour nous, il a été préservé dans des copies de bonne qualité, pour parvenir jusqu’à nous et nous montrer l’audace et la richesse artistique de l’époque. Il représente parfaitement cette époque, mettant en lumière le Paris des Années Folles, son audace, son envie de découvrir de nouvelles choses, sa modernité et l’évolution des mentalités. Ivan Mosjoukine nous régale en jouant les caméléons devant la caméra, continuant de confirmer ses grands talents d’acteur, tout en projetant sa vision du cinéma, incroyablement moderne et surprenante. Sa notoriété n’est pas des plus grandes de nos jours, mais le cinéma muet français tient ici un de ses films les plus audacieux et les plus intéressants.

📺 Disponible sur YouTube


Affiche de Quand passent les cigognes (1957)
Affiche de Quand passent les cigognes (1957)

Quand passent les cigognes (Mikhail Kalatozov, 1957)

Synopsis : A Moscou, en 1941. Boris et Veronika sont épris l’un de l’autre. Ils se promènent, le soir, tendrement enlacés, au bord de la Volga. Ces amours juvéniles sont bientôt interrompues par la déclaration de guerre. Boris s’engage, malgré la violente réprobation de son père, Fiodor Borozdine, médecin à Moscou.

Superbement mis en scène, Quand passent les cigognes est une nouvelle preuve du talent des réalisateurs russes dans la maîtrise de l’image, du montage et de la caméra pour faire de leurs films des chefs d’oeuvre d’un point de vue visuel, mais aussi de transcender les images pour leur donner un sens bien particulier et permettre au spectateur de vivre une expérience unique et durablement marquante. Quand passent les cigognes est un exemple en termes mise en scène, c’est un film qui raconte une histoire prenante, pleine beauté et de tristesse, au message résolument pacifique et plein d’espoir. Un grand film.

📺 Disponible sur UniversCiné et LaCinetek


Affiche du Prix du Danger (1983)
Affiche du Prix du Danger (1983)

Le Prix du Danger (Yves Boisset, 1983)

Synopsis : Dans une société futuriste, « le prix du danger » est le nouveau jeu d’une chaîne de télévision. Un homme doit rejoindre un endroit secret en évitant cinq hommes venus pour le tuer. S’il réussit, il empoche beaucoup d’argent, mais François Jacquemard, nouveau participant, réalise très vite que le jeu est truqué…

Le Prix du Danger parvient à s’articuler d’une manière suffisamment judicieuse pour, d’abord, exposer un média devenu surpuissant et totalement déraisonnable puis, ensuite, en seconde partie, suivre un rythme totalement effréné pour symboliser l’explosion de violence émanant du programme, mais faisant également écho à toutes les pulsions refoulées d’une horde de téléspectateurs insatiables. Le Prix du Danger est de ces films qui, sur la forme, ne révolutionnent pas le genre, mais ont pour mérite de proposer un discours puissant, prémonitoire, et qui nous fait également réfléchir sur notre propre condition.

📺 Disponible sur Canal VOD, Orange VOD, et MyTF1 VOD

Retrouvez la sélection d’hier ici !

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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