Années 1930 - 1960CritiquesUne année, un film

Soupçons, 1941 – Critique & Analyse

Affiche de Soupçons (1941)
Affiche de Soupçons (1941)

« Une année, un film » : Soupçons, réalisé par Alfred Hitchcock et sorti le 14 novembre 1941.

Devenu un cinéaste confirmé, et douze ans après la sortie de son premier parlant, Chantage, Alfred Hitchcock, le « maître du suspense », signe l’une de ses pièces maîtresses : Soupçons. Un film qui marque la première collaboration entre le réalisateur et Cary Grant.

Cary Grant et Joan Fontaine dans Soupçons (1941)
Cary Grant et Joan Fontaine dans Soupçons (1941)

Johnnie est un homme séduisant, un joueur qui vit une vie frivole, se servant de son charme comme façade pour attirer les femmes, et camoufler son oisiveté. Il rencontre Lina par hasard, dans un train, entrant dans un compartiment de première classe avec un billet de troisième classe. A force de tourner autour de la jeune femme, il parvient à la séduire, et, quelques temps après, ils se marient. Le tableau semble idyllique, pourtant, au retour de leur lune de miel, Lina s’inquiète. L’existence de Johnnie est pleine de zones d’ombres, qui est-il, que fait-il vraiment ? Rapidement, Lina va être envahie par l’inquiétude, voire la paranoïa.

Avec Soupçons, Hitchcock parvient à captiver le spectateur grâce à son extraordinaire maîtrise du suspense, et à son aptitude à faire monter la tension au cours de ses films. Notre discernement est usé par les nombreuses fausses pistes proposées, et le point de vue choisi, qui est celui de la femme, tantôt rassurée et séduite par ce gentleman quelque peu immature, et tantôt inquiétée par les mystères qu’il peut cacher. Pourtant, Lina est habitée par une volonté et un espoir irrésistibles de pouvoir laver son mari de tout soupçon.

Le spectateur est directement impliqué dans cette quête de vérité, et Hitchock ne laisse rien au hasard. Gros plans pour mettre en avant les réactions des personnages, contre-champs, jeux de lumière (dont la célèbre montée d’escaliers de Cary Grant, dont le haut du corps est plongé dans l’ombre, masquant son visage, et symbolisant le mystère qui l’entoure), tous les moyens sont mis en œuvre pour tenir le spectateur en haleine et nourrir le suspense.

Nous plongeant dans le doute jusqu’au bout, Hitchcock parvient une nouvelle fois à montrer l’étendue de son talent dans un film qui fait aujourd’hui partie des références parmi la filmographie du réalisateur.

Note : 8/10.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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