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Règlement de comptes à O.K. Corral (John Sturges, 1957) – Critique & Analyse

Gunfight at the O.K. Corral… Longtemps après avoir vu le film, la chanson de Ned Washington et Dimitri Tiomkin et chantée par Frankie Lane nous reste en tête, accompagnant le souvenir d’un film dont le titre résonne dans la mémoire collective.


Fiche du film

Affiche de Règlement de comptes à OK Corral (1957)
Affiche de Règlement de comptes à O.K. Corral (1957)
  • Genre : Western
  • Réalisateur(s) : John Sturges
  • Distribution : Burt Lancaster, Kirk Douglas, Rhonda Fleming, Jo Van Fleet, Dennis Hopper
  • Année de sortie : 1957
  • Synopsis : Après une longue carrière au service de la loi, Wyatt Earp décide de se ranger et de se mettre en ménage avec Laura Denbow. Mais ses plans de retraites sont contrariés par le clan Clanton qui s’attaque à son frère, également shérif. (SensCritique)

Critique et Analyse

Kirk Douglas et Jo Van Fleet dans Règlement de comptes à OK Corral (1957)
Kirk Douglas et Jo Van Fleet dans Règlement de comptes à O.K. Corral (1957)

Pour son film, John Sturges se base sur les événements survenus en 1881 à Tombstone en Arizona, moment marquant de l’histoire de la conquête de l’Ouest, qui virent s’affronter les frères Earp, accompagnés de Doc Holliday, et le clan Clanton. Ce n’est pas la première fois que cet événement est relaté au cinéma, puisque John Ford le mettait déjà en scène et le racontait à sa manière dans La Poursuite infernale (1946), et le personnage de Wyatt Earp apparaissait également dans Winchester 73 (1950), d’Anthony Mann. C’est donc dans une sorte de mythologie que vient s’inscrire Règlement de comptes à O.K. Corral, qui annonce certes sa volonté de faire de la fameuse fusillade le point d’orgue de son intrigue, mais qui va raconter sa mise en place et son déroulement à sa manière.

« A travers la vision proposée de ces deux personnages marquants de l’histoire de la conquête de l’Ouest, Règlement de comptes à O.K. Corral établit le portrait d’une Amérique à deux visages, entre ordre et chaos. »

Règlement de comptes à O.K. Corral se concentre sur le développement de deux personnages : Wyatt Earp (incarné par Burt Lancaster) et Doc Holliday (incarné par Kirk Douglas). Le film montre, assez rapidement, les différences qui opposent les deux hommes. Le premier est calme, impassible, représentant l’ordre et la loi, quand le second est bien plus sanguin, à fleur de peau et torturé. L’idée sera surtout de mettre en place cette alliance inattendue entre deux personnalités a priori incompatibles, mais dont le respect grandissant qu’ils vont se témoigner va permettre la construction d’une amitié touchante et infaillible. C’est ainsi que le film va notamment se scinder en deux parties, focalisant sa première heure sur le développement du personnage de Holliday, et la seconde sur celui d’Earp. A travers la vision proposée de ces deux personnages marquants de l’histoire de la conquête de l’Ouest, Règlement de comptes à O.K. Corral établit le portrait d’une Amérique à deux visages, entre ordre et chaos.

Kirk Douglas et Burt Lancaster dans Règlement de comptes à OK Corral (1957)
Kirk Douglas et Burt Lancaster dans Règlement de comptes à O.K. Corral (1957)

Holliday est un homme sans cesse pourchassé par son passé et ses démons, réagissant beaucoup à l’instinct, se contrôlant très peu, incarnant une facette de la société que nous pourrions qualifier de « sauvage », quand Earp, homme de loi rigoureux et toujours sur la retenue, incarne la facette plus civilisée et ordonnée. Deux facettes parfois en conflit, parfois en accord, mais dont l’union peut tout vaincre. Et la qualité du développement de cette relation doit beaucoup au choix des acteurs, avec un Burt Lancaster parfaitement choisi dans son rôle, sa prestance et son allure allant de pair avec l’écriture du personnage de Wyatt Earp ici proposée. Le film doit aussi énormément à Kirk Douglas, bien sûr, toujours impeccable, brillant dans ce rôle complexe et à fleur de peau, un registre dans lequel il a toujours excellé, lui permettant d’endosser le rôle le plus intéressant du film, sans aucun doute.

En effet, l’histoire et le destin de Doc Holliday auraient pu faire l’objet d’un film en lui-même, mais ce n’était pas l’objet de Règlement de comptes à O.K. Corral, qui offre une réalisation et un scénario efficaces, lui permettant d’être plaisant et de montrer des qualités, sans briller outre mesure. Sans parvenir à atteindre l’intensité et à développer la dramaturgie de La Poursuite infernale, par exemple, Règlement de comptes à O.K. Corral vaut notamment pour ce superbe duo d’acteurs portant de bon western, alors que la chanson-titre continue de nous accompagner dans ces vastes étendues sauvages.

Note et avis

En résumé

D’un côté l’instinct et la nature, et, de l’autre, la loi et l’ordre. Règlement de comptes à O.K. Corral montre deux aspects d’un monde en pleins bouleversements incarnés par deux personnages et deux très grands acteurs, notamment Kirk Douglas, qui a le plus beau rôle du film.

Note globale
7/10
7/10

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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