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Princesse Mononoké (Hayao Miyazaki, 1997) ★★★★½ – Critique & Analyse

Nous avons déjà pu explorer en partie la filmographie d’Hayao Miyazaki, à travers quelques unes de ses premières œuvres, déjà de grande qualité. Mais aussi sage le réalisateur japonais soit-il, il y a toujours un chemin à entreprendre avant d’atteindre la maturité. Et, pour lui, celle-ci se dessine définitivement au détour de certaines de ses œuvres de la fin des années 90 et du début des années 2000, époque où il réalise, notamment, Princesse Mononoké.


Fiche du film

Affiche de Princesse Mononoké (1997)
Affiche de Princesse Mononoké (1997)
  • Genre : Aventure, Fantastique
  • Réalisateur : Hayao Miyazaki
  • Année de sortie : 1997
  • Synopsis : Ashitaka est à la recherche d’un remède à la malédiction de Tatarigami. Il se retrouve au milieu d’une guerre entre les dieux de la Forêt et Tatara. (SensCritique)

Critique et Analyse

Princesse Mononoké (1997)
Princesse Mononoké (1997)

Sans forcément être spécialiste ou même amateur de Miyazaki, nous avons forcément déjà entendu ou lu ce nom quelque part. Cette œuvre est devenue, sans aucun doute, l’une des plus célèbres et reconnues de Miyazaki. Le cinéaste a désormais une grande expérience, une aura, et Princesse Mononoké va pouvoir devenir une des clés de voûte de sa filmographie. Nous projetant dans un monde fantastique qui a tout d’un Japon médiéval, Miyazaki vient associer chevalerie et mysticisme, comme dans un conte légendaire. C’est la destinée du jeune prince Ashikata, qui va découvrir les grandes forces qui régissent la nature, mais aussi celles qui régissent l’humanité. C’est la rencontre avec San, aussi appelée la « princesse Mononoké », et, avec elle, d’un autre monde, peuplé d’arbres, d’animaux et d’esprits.

« Princesse Mononoké incarne un aboutissement dans la représentation de ces thématiques chez Miyazaki, faisant preuve d’une très grande beauté, aussi poétique que brutale. »

D’une certaine manière, Princesse Mononoké partage une base commune avec Nausicaä de la vallée du vent. On y retrouve ces mêmes discours écologistes et pacifistes, une volonté de comprendre les choses, et de ne pas faire preuve de manichéisme. Ashikata et San sont comme les deux facettes de Nausicaä, le premier suivant un parcours initiatique, faisant preuve de courage et de sagesse, et la seconde étant intimement rattachée à la nature, sachant la comprendre et vivre avec. Mais Princesse Mononoké incarne un aboutissement dans la représentation de ces thématiques chez Miyazaki, faisant preuve d’une très grande beauté, aussi poétique que brutale.

Princesse Mononoké (1997)
Princesse Mononoké (1997)

Car Princesse Mononoké n’a rien du conte pour enfants, n’hésitant pas à être explicite en termes de violence, mais ayant, à côté, de nombreux aspects enchanteurs. Il y a, en effet, beaucoup de magie dans ce film qui nous fait voyager dans de superbes décors, accompagnés d’airs musicaux d’une grande beauté, signés Joe Hisaishi, compositeur fétiche de Miyazaki, qui nous transportent instantanément. C’est l’image d’une rêverie aussi belle qu’elle peut devenir cauchemardesque, s’appuyant sur un imaginaire d’une incroyable richesse, qu’il s’agisse des animaux, ou des créatures fantastiques comme le Dieu-Cerf ou les sylvains. C’est la promesse d’instants de grâce et de chutes dramatiques, un conte, une histoire universelle sur l’Homme et la nature, éloignant tout manichéisme en donnant vie à une palette de personnages nuancés qui ne sont pas juste « bons » ou « mauvais », ce qui est une des grandes forces des films de Miyazaki.

Princesse Mononoké est sûrement un des films les plus aboutis du cinéaste japonais, qu’il s’agisse de la richesse de l’univers auquel il donne naissance ici, que de l’écriture de ses personnages, ou de la manière dont il parvient à développer ses thématiques et à faire passer des messages. Miyazaki touche ici au sublime, avec une histoire belle et prenante à souhait, qui invite le spectateur, une nouvelle fois, à faire preuve d’humilité. Un chef d’oeuvre ? Très probablement.


Note et avis

4.5/5

Princesse Mononoké est l’un des grands coups d’éclat de Miyazaki, l’une de ses plus belles et de ses plus puissantes œuvres.


Bande-annonce du film (en anglais)

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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