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Inception (Christopher Nolan, 2010) ★★★½ : Labyrinthe mental

Bienvenue dans la machine à rêves. Cela faisait bien longtemps qu’Inception figurait parmi ces films à voir, étant toujours tombé dessus au cours d’une diffusion à la télé, sans avoir eu l’occasion de le voir en intégralité. Cette fois, j’ai enfin pu rattraper ce film réputé pour sa complexité, et faire un voyage dans la conscience et ses mécanismes.


Fiche du film

Affiche d'Inception (2010)
Affiche d’Inception (2010)
  • Genre : Action, Science-fiction
  • Réalisateur : Christopher Nolan
  • Année de sortie : 2010
  • Distribution : Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page
  • Synopsis : Dom Cobb est un voleur expérimenté, le meilleur dans l’art dangereux de l’extraction : spécialité qui consiste à voler les secrets les plus intimes enfouis au plus profond du subconscient durant une phase de rêve. Très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier. Une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie passée, accomplir une « inception ». (SensCritique)

Critique et Analyse

Inception (2010)

Inception se base sur l’invention d’une machine capable de s’immiscer dans la conscience de quelqu’un et, surtout, d’y interagir comme dans la réalité. Un vieux fantasme permettant d’atteindre l’inaccessible, l’inconnu, qui se retrouve pourtant renfermé dans notre propre crâne. La conscience, souvent irrationnelle et malléable, a déjà été traitée de nombreuses et de différentes manières au cinéma, que ce soit chez Tarkovski dans Le Miroir, chez Fellini dans 8 1/2, ou chez Gondry dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, pour ne citer qu’eux. Cependant, comme souvent chez Nolan, le processus suit une mécanique construite, se basant sur des explications plus ou moins réalistes. Peu importe, quelque part, leur niveau de véracité, le principal est que l’on puisse y croire.

« La complexité d’Inception est une complexité de forme, avec ce jeu d’étages et l’élaboration de cette sorte de labyrinthe mental, quand le fond se concentre sur des choses essentielles comme le deuil et les croyances. »

Et c’est, certainement, là que Nolan sollicite particulièrement l’attention du spectateur, mais qu’il peut, aussi, le perdre. Les explications vont très vite, tout doit être rapidement compris. C’est sans aucun doute la limite de la cohabitation entre la logique très « mathématique » de Nolan et les mécanismes de la conscience, beaucoup plus variables et instables. Cette confrontation est cependant justifiée par le péril encouru par les « extracteurs », notamment celui de la chute dans les limbes. La complexité d’Inception est une complexité de forme, avec ce jeu d’étages et l’élaboration de cette sorte de labyrinthe mental, quand le fond se concentre sur des choses essentielles comme le deuil et les croyances. Car Inception n’est finalement pas un film si compliqué que cela, cependant, les thématiques abordées peuvent difficilement être traitées de manière frontale et évidente.

Inception (2010)
Inception (2010)

Ce qui est intéressant, et ce qui peut aussi rebuter, c’est l’aspect « grand spectacle » du film, avec de nombreux effets et une musique forte et appuyée. Mais c’est ce qui fait aussi d’Inception une curiosité, dans le sens où il emploie les grands moyens pour suggérer l’intime, traitant de sujets peu communs pour un film à gros budget. Le succès de The Dark Knight, qui a laissé carte blanche à Nolan, a sans aucun doute permis l’élaboration de ce projet. Et c’est ce qui a fait d’Inception une pierre angulaire de la filmographie du cinéaste, concentrant toutes les composantes de son cinéma. C’est l’association presque ultime entre ce goût pour les scénarios complexes et cette propension à produire un spectacle de grande envergure. C’est, probablement, là où Nolan gagne le cœur de ses plus grands admirateurs, mais, aussi, qu’il s’attire les foudres de ses détracteurs.

Inception n’est peut-être pas mon Nolan favori, et même en ayant apprécié cette découverte, il est difficile de statuer clairement à son sujet. La conscience et les rêves sont des sujets qui m’intéressent, mais cette façon de les traiter n’est-elle pas trop victime de ses excès ? D’un autre côté, l’aspect grand spectacle est suffisamment prenant et impressionnant pour se laisser embarquer dans cette sorte de labyrinthe mental. A mon avis, l’appréciation du film est principalement conditionnée par nos propres préférences concernant la manière dont ces sujets peuvent être traités. Dans tous les cas, Inception a pour principal mérite de s’aventurer sur des chemins peu empruntés dans les blockbusters modernes, pour trouver un certain équilibre entre divertissement et réflexion.


Note et avis

3.5/5

Inception condense ce qui fait le cinéma de Nolan, associant divertissement et réflexion à travers une intrigue complexe sur des sujets peu traités dans les blockbusters modernes.

Bande-annonce du film

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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