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L’Impossible Monsieur Bébé (Howard Hawks, 1938) ★★★½ : L’absurdité des sentiments

Howard Hawks est un cinéaste majeur de l’histoire du cinéma américain. Il a su réaliser de grandes œuvres dans des genres très différents, qu’il s’agisse de westerns avec La Rivière Rouge (1948) ou Rio Bravo (1959), le film noir avec Le Port de l’Angoisse (1944) ou Le Grand Sommeil (1946), ou encore la comédie romantique, avec le film qui nous intéresse aujourd’hui : L’Impossible Monsieur Bébé (1938).


Fiche du film

Affiche de L'Impossible Monsieur Bébé (1938)
Affiche de L’Impossible Monsieur Bébé (1938)
  • Genre : Comédie romantique
  • Réalisateur : Howard Hawks
  • Année de sortie : 1938
  • Distribution : Katharine Hepburn, Cary Grant, Charles Ruggles
  • Synopsis : La rencontre d’une jeune femme du monde, d’un léopard apprivoisé et d’un paléontologue à la recherche d’un os de dinosaure. (SensCritique)

Critique et Analyse

Katharine Hepburn et Cary Grant dans L'Impossible Monsieur Bébé (1938)
Katharine Hepburn et Cary Grant dans L’Impossible Monsieur Bébé (1938)

A quoi pourrait-on s’attendre sinon à un classique avec un couple tel que celui formé par Cary Grant et Katharine Hepburn pour se partager la tête d’affiche ? A l’époque, Grant en est encore à ses premières (et très prolifiques) années, et Katharine Hepburn est déjà une actrice à succès, auréolée de son premier Oscar sur les quatre qu’elle obtiendra, et bénéficiera d’ailleurs du succès de L’Impossible Monsieur Bébé pour se relancer. Les deux acteurs s’étaient déjà retrouvés devant la caméra de George Cukor dans Sylvia Scarlett, mais c’est bien chez Howard Hawks qu’ils vont trouver la postérité, avec une des comédies romantiques les plus emblématiques et les plus réussies du genre.

« L’Impossible Monsieur Bébé, c’est une éternelle surenchère dans l’absurde, toujours savamment orchestrée et construite, pour nourrir cette romance d’apparence impossible, mais pourtant évidente. »

D’un côté, nous avons un paléontologue qui cherche et reconstitue des fossiles de dinosaures, suivant une vie peu excitante, dont la folie est proportionnelle à la vie qui habite (ou non) les créatures qu’il étudie. De l’autre, nous avons une jeune femme enjouée, un brin maladroite et surtout très têtue et qui n’en fait qu’à sa tête. Forcément, devant la caméra de Hawks, les destins de ces deux personnages que tout oppose vont se croiser, pour le plus grand plaisir du spectateur qui va pouvoir assister à un spectacle des plus atypique et haut en couleur. Car L’Impossible Monsieur Bébé, c’est une éternelle surenchère dans l’absurde, toujours savamment orchestrée et construite, pour nourrir cette romance d’apparence impossible, mais pourtant évidente. L’excès est omniprésent dans ce qui est devenu un modèle de ce que l’on appelle outre-atlantique une screwball comedy, sans jamais susciter l’indigestion chez le spectateur.

Cary Grant et Katharine Hepburn dans L'Impossible Monsieur Bébé (1938)
Cary Grant et Katharine Hepburn dans L’Impossible Monsieur Bébé (1938)

Tout, dans L’Impossible Monsieur Bébé, est une question de rythme et de timing. Les gags et les situations s’enchaînent avec une fluidité et une rapidité effarantes, en commençant avec la scène du golf, puis en passant par celle du restaurant, ou encore, évidemment, celle du dîner et de la folle quête du léopard perdu. Hawks amorce, désamorce et réamorce pour toujours un peu plus enliser ses personnages dans le pétrin et, surtout, cultiver le terrain propice à la naissance de cette romance. Huxley, le paléontologue (Cary Grant), destiné à une relation peu passionnée avec une autre jeune femme, entrevoit la perspective d’une histoire plus décomplexée et libérée avec Susan, qui lui apporte ce grain de folie qui lui manquait. Chacun, surtout malgré eux, va apporter quelque chose à l’autre et, surtout, se révéler à travers des péripéties rocambolesques, centrées autour de la recherche d’un os de dinosaure et d’un léopard en liberté. Des péripéties invraisemblables, comme pour illustrer la joyeuse absurdité de l’amour.

L’Impossible Monsieur Bébé est une savoureuse comédie romantique au rythme effréné, terrain de jeu parfait pour deux acteurs qui s’entendent à merveille à l’écran, invoquant de nombreux gags pour mieux souligner la complémentarité dans ce couple improbable. Un grain de folie rafraîchissant et très bien pensé. 


Note et avis

3.5/5

Délicieusement absurde, enjoué et au rythme effréné, L’Impossible Monsieur Bébé s’impose comme un classique de la comédie romantique.

Bande-annonce du film

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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