Le Chien des Baskerville (Terence Fisher, 1959) – Critique & Analyse
Une vieille histoire de malédiction familiale, une sombre affaire d’héritage, les attaques d’une créature mystérieuse… Voilà un tableau des plus sombres et tortueux qui se dessine, faisant de cette affaire du Chien des Baskerville le parfait objet d’une enquête pour le légendaire Sherlock Holmes !
Fiche du film
- Genre : Policier
- Réalisateur(s) : Terence Fisher
- Distribution : Peter Cushing, Christopher Lee, André Morell
- Année de sortie : 1959
- Synopsis : La légende court dans cette région du Devonshire qu’un énorme chien serait à l’origine de la mort de Sir Charles Baskerville. Un de ses ancêtres, Sir Hugo Baskerville, trouva la mort mystérieusement après avoir commis d’immondes atrocités envers une jeune paysanne. Sherlock Holmes et le docteur Watson enquêtent. Ils doivent protéger Sir Henry, le dernier descendant des Baskerville revenu prestement du Canada, qui lui ne croit pas à toutes ces balivernes. (SensCritique)
Critique et Analyse
Nouvelle incursion dans les nombreuses productions de la Hammer qui poursuit ses travaux d’adaptation pour le grand écran en y portant une nouvelle figure marquante de la littérature britannique : Sherlock Holmes. Après avoir déjà endossé le rôle de Viktor Frankenstein dans Frankenstein s’est échappé (1957), et celui de Van Helsing dans Le Cauchemar de Dracula (1958), Peter Cushing hérite du privilège d’incarner l’un des enquêteurs les plus géniaux de la culture populaire dans Le Chien des Baskerville. De son état, cette enquête de Holmes forme le matériau idéal à la Hammer et à Terence Fisher pour proposer un nouveau film fantastique de qualité.
« Le Chien des Baskerville, comme beaucoup des films de Terence Fisher pour la Hammer, sait nous plonger dans une ambiance particulière, et susciter notre attrait pour l’histoire racontée et les personnages qui interviennent, grâce à ses qualités cinématographiques et à une distribution très plaisante. »
Le Chien des Baskerville commence par l’origine du mal, avec les abus de Hugo de Baskerville, aristocrate peu scrupuleux, qui le conduisirent à sa perte. Grand château dans lequel les voix résonnent, nuit orageuse, musique très présente, Le Chien des Baskerville débute sur les chapeaux de roue en immergeant d’emblée le spectateur dans un climat très particulier, et le plongeant directement dans le vif du sujet. Il va sans dire que Le Chien des Baskerville, comme beaucoup des films de Terence Fisher pour la Hammer, sait nous plonger dans une ambiance particulière, et susciter notre attrait pour l’histoire racontée et les personnages qui interviennent, grâce à ses qualités cinématographiques et à une distribution très plaisante.
Certes plus verbeux que d’autres films similaires, Le Chien des Baskerville ne manque pas de rythme. Le film ne manque pas de souffle et parvient à maintenir chez le spectateur une attente constante, toujours plus sollicitée quand survient un nouveau rebondissement, et quand de nouvelles questions se posent. Cette exploration de la frontière entre la réalité et de ce qui tient du surnaturel fait tout le charme de ces films, et Le Chien des Baskerville en est l’un des exemples les plus éloquents, avec cette enquête menant à la recherche d’une créature mystérieuse et dangereuse, dont on voudrait sans cesse remettre en cause l’existence, mais dont les événements qui se produisent ne font finalement que corroborer celle-ci.
Le choix de Christopher Lee pour le rôle de Sir Henry Baskerville confère au personnage une dimension particulière, lui donnant un côté magnétique, charmeur mais ténébreux, laissant planer le doute sur lui jusqu’au bout. En face de lui, Peter Cushing, grand habitué des rôles du genre, s’en donne à cœur joie en tant que Sherlock Holmes, mais sans jamais en faire trop. Il parvient parfaitement à restituer le côté prétentieux de Holmes, qui ne doute jamais de sa propre intelligence, tout en le rendant attachant et passionnant à suivre dans son enquête. En définitive, Le Chien des Baskerville offre un divertissement généreux, très bien mis en scène et très bien raconté, avec une distribution de grande qualité, à la lisière du policier et du fantastique.
Note et avis
En résumé
Nouveau mélange des genres réussi de la part de la Hammer, Le Chien des Baskerville offre une des meilleures adaptations des aventures de Sherlock Holmes au cinéma.