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Cinexpress #65 – Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013)

Après Shaun of the Dead (2004) et Hot Fuzz (2007), il est l’heure de boucler la Trilogie Cornetto avec le troisième et dernier volet : Le Dernier Pub avant la fin du monde. Après un film orienté vers l’horreur, et un autre vers l’action et le thriller, Edgar Wright et Simon Pegg décident de terminer sur un opus s’aventurant sur le terrain de la science-fiction.

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Affiche du Dernier pub avant la fin du monde (2013)
Affiche du Dernier Pub avant la fin du monde (2013)
  • Genre : Action, Comédie, Science-Fiction
  • Réalisateur : Edgar Wright
  • Année de sortie : 2013
  • Casting : Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman
  • Synopsis : Cinq amis se réunissent afin de battre leur tournée record de bars d’il y a vingt ans. Mais ils risquent de devenir le seul espoir pour l’humanité.(senscritique.com)

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Le Dernier pub avant la fin du monde (2013)
Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013)

Cette fois, Simon Pegg, à nouveau dans le rôle principal, incarne un quadragénaire exubérant et imbu de lui-même qui décide de revivre la folie de ses années lycée avec ses anciens amis. A l’époque unis comme les cinq doigts de la main, ils avaient vécu une soirée de folie, où ils entreprirent de réaliser un « barathon » mythique constitué de douze bars, jusqu’au fameux « World’s End ». Ils s’arrêtèrent sans véritable raison à dix, et Gary (Simon Pegg) veut cette fois prendre sa revanche. De prime abord, le film nous montre ce personnage sous l’angle de la crise de la quarantaine, avançant en âge, mais voulant à tout prix ne jamais lâcher sa jeunesse passée et rester dans le coup. Son style et son caractère contrastent d’ailleurs fortement avec celui de ses quatre amis, rangés et plus sages.

Cette équipe de losers n’est pas sans rappeler les personnages des précédents films. Le Dernier Pub avant la fin du monde confirme les propos sous-jacents exposés dans Shaun of the Dead et Hot Fuzz, c’est-à-dire une éloge de l’authenticité et de la singularité. Dans le premier film, il s’agissait d’exposer le monde sous la forme d’une société d’individus lobotomisés. Dans le second, le sergent devait faire face à un village voulant à tout prix atteindre l’excellence, quitte à supprimer ceux qui étaient jugés indignes du village. Dans celui-ci, la bande de joyeux lurons est confrontée à un monde où les humains ont été remplacés par des coquilles vides mues par une pensée unique et jugée parfaite. Cette transformation, ici représentée par les « machins » (nommés ainsi, ces machins étant en réalité des sortes de robots-aliens), est d’ailleurs pressentie par l’exposition des personnages principaux qui, hormis Gary, sont tous rangés dans un confort offert par la société et leur travail, mais ne sont guère épanouis dans leur vie.

Simon Pegg dans Le Dernier pub avant la fin du monde (2013)
Simon Pegg dans Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013)

Par le refus du héros de se soumettre, et par le danger représenté par ces mystérieux individus, Edgar Wright tient à nouveau à mettre en garde le spectateur face à la dictature de la pensée unique, à démontrer l’imperfection de la perfection idéalisée à travers le prisme d’une médiocrité attachante et enthousiaste, notamment incarnée par le personnage de Gary. Là où le film prend moins de risques par rapport à ses prédécesseurs, notamment le premier, c’est en choisissant d’exposer de manière très explicite, voire trop insistante, le réel but de ces envahisseurs, et ce que leur mission implique, tout en contextualisant tout cela, bien sûr, dans le cadre d’une parabole à grande échelle.

Un peu lent au démarrage, hésitant sur ses premières gammes, Le Dernier Pub avant la fin du monde parvient toutefois à rapidement reprendre le rythme imposé par les deux précédents volets. Le film est également très référencé, en étant notamment très proche et sûrement très influencé par Invasion Los Angeles de John Carpenter. Le Dernier Pub avant la fin du monde vient donc conclure cette trilogie haute en couleurs, avec trois films ayant chacun leurs partis pris, mais qui s’avèrent très complémentaires sur leur fond et leur forme. Trois beaux coups de gueule empreints de folie et plein de justesse.

Note : 7,5/10.

Bande-annonce du Dernier Pub avant la fin du monde

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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