Années 1890 - 1920CritiquesPatrimoine / AutresUne année, un film

Sherlock Junior, Buster Keaton, 1924 : La vie rêvée de Buster Keaton

Affiche de Sherlock Junior (1924)
Affiche de Sherlock Junior (1924)

« Une année, un film » : Sherlock Jr., Buster Keaton, 1924.

J’avoue faire une référence très peu subtile à un film bien plus récent en choisissant ce titre… Le point commun entre les deux films est que je les ai adorés, en dépit de 90 années d’écart. Après « Les lois de l’hospitalité », sorti un an avant, Buster Keaton sort un nouveau classique du cinéma muet avec « Sherlock Jr. »

Ce petit film de 45 minutes nous raconte l’histoire d’un projectionniste passionné par les enquêtes et les détectives, mais avant tout fauché. Le pauvre bougre fait de son mieux pour gagner sa croûte et séduire les jeunes femmes, mais sa situation précaire le freine dans son élan. La malchance va continuer à le poursuivre quand il va être injustement accusé d’avoir volé une montre. Il va alors vainement se lancer dans une enquête pour s’innocenter, et finira par retourner bredouille au cinéma où il travaille. C’est là, lors d’une projection, qu’il va s’endormir, et que l’on va se retrouver plongé dans ses rêves où il va incarner un grand détective au talent inestimable.

Bienvenue dans l’esprit génial de Buster Keaton. Même si j’ai gardé l’effet « coup de coeur » pour « Les lois de l’hospitalité », Sherlock Jr. ne m’a pas déçu pour autant (bien au contraire), et m’a conforté dans l’idée que Keaton était vraiment un acteur-réalisteur de génie. C’est un film touchant, drôle, et à la réalisation très poussée. Si l’on croit que tout a été inventé dans les vingt dernières années, c’est qu’on a loupé le coche. On est en 1924 et la petite industrie du cinéma est vite devenue grande, suivant un développement analogue au nombre de moyens techniques et de petites combines. Buster Keaton traverse les écrans, se dédouble… C’est un vrai petit chef d’oeuvre du cinéma muet que nous livre une nouvelle fois Buster Keaton, tant sur la technique que dans l’écriture. Ses films me donnent le sourire et permettent à coup sûr de passer un beau moment de cinéma.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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