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Logan (James Mangold, 2017) – Critique & Analyse

Décidément, 2017 était une année très prometteuse. Après La La Land et Silence, Logan avait aussi beaucoup de pression sur ses épaules. Ton grave, musique de Johnny Cash, Wolverine usé et vieillissant, la bande-annonce du film annonçait la couleur : c’est la fin des X-Men et d’une épopée. Mais le risque et les interrogations demeuraient : Logan sera-t-il à la hauteur du dernier baroud d’honneur qu’il annonce ?

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Affiche de Logan (2017)
Affiche de Logan (2017)

  • Genre : Action, Science-Fiction, Aventure
  • Réalisateur : James Mangold
  • Année de sortie : 2017
  • Casting : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen
  • Synopsis : Dans un futur proche, un Logan épuisé prend soin d’un Professeur X malade dans un recoin de la frontière mexicaine. Mais les tentatives de Logan de se cacher du monde et son héritage sont bouleversés lorsqu’une jeune mutante arrive, poursuivie par les forces du mal. (senscritique.com)

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Dans son ensemble, Logan est bel et bien fidèle à ce qui est annoncé dans sa bande-annonce, une première source de satisfaction. Ayant également décroché de la saga X-Men depuis quelque temps, cela ne m’a pas spécialement pénalisé dans le visionnage du film. Loin des frasques spectaculaires des premiers X-Men, où l’on en prend plein les yeux avec des pouvoirs surnaturels et de gros affrontements, Logan montre les super-héros sous une toute autre forme. Autrefois surpuissants, invincibles, ce sont désormais des cibles, des êtres forts mais fragilisés et défaillants.

Hugh Jackman dans Logan (2017)
Hugh Jackman dans Logan (2017)

Logan emprunte également une imagerie et un synopsis à la Mad Max, par le fait que Logan se déroule dans un futur proche et dans une ambiance désertique, pourchassé par des individus dangereux dans un monde sans foi ni loi. Les adeptes de l’univers du jeu vidéo verront aussi des similitudes entre le duo Logan/Laura de Logan et Joel/Ellie de The Last of Us. D’un côté, Logan incarne la figure paternelle et héroïque, et de l’autre la petite fille est une force insoupçonnée, ici magnifiquement campée par la jeune actrice. Dans l’ensemble, le film génère à la fois une impression de désespoir face au déroulement des événements, et de vaillance de la part des héros.

Extrêmement violent, Logan n’est pas avare en gorges tranchées, mutilations et éviscérations. Rude, le film ne laisse aucun répit à ses héros, sans cesse pourchassés, où cette quête de la survie est ponctuée de combats intenses et violents, bien chorégraphiés et qui ne manqueront pas de vous faire grincer des dents. Très loin des grosses productions super-héroïques aseptisées que l’on peut voir notamment chez Marvel actuellement, Logan apporte une touche de crasse et de sang bienvenue, quelque chose de plus cru et réaliste, ce qu’il parvient à garder tout au long du film, jusqu’aux dernières minutes.

(SPOILER POTENTIEL) Hélas, la fin ne peut s’empêcher de tomber dans le piège d’un pathos assez lourdaud, voire cliché et habituel des films grand public, dénotant avec le reste du film. Si cela ne gâche pas spécialement notre plaisir, c’est une fausse note regrettable, car Logan s’efforce de casser les codes et, au moment de la conclusion, semble devenir plus poussif et imprécis. (FIN DU SPOILER)

Logan (2017)
Logan (2017)

En dépit de ces quelques défauts, Logan ne déçoit pas les attentes, car il sait pleinement satisfaire celles des spectateurs. L’attente générée par le film et ses bandes-annonce très prometteuses pouvaient justifier une crainte légitime quant à sa capacité à tenir son propos sur plus de deux heures de film. Fort heureusement, James Mangold nous gratifie d’un film maîtrisé, fidèle à ce qu’il annonce, plongeant ses héros dans le tourment, créant un univers à la fois terrifiant et fascinant. Très violent, Logan est dans l’action, mais pas dans l’exagération ni dans l’absurde, et c’est là qu’il parvient à se distinguer de bien des films de super-héros, en apportant une touche d’authenticité et de réalisme bienvenus, loin de la superficialité de nombreuses superproductions actuelles.

Bande-annonce de Logan

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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