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Jason Bourne : L’Héritage (Tony Gilroy, 2012) – Critique & Analyse

Après les suites, le spin-off. Jason Bourne ne devient plus qu’un nom, auquel se retrouve intimement lié le nouveau héros que l’on découvre ici sous les traits de Jeremy Renner. Jason Bourne : L’Héritage se revendique comme tel, mais en est-il vraiment digne ?


Fiche du film

Affiche de Jason Bourne : L'Héritage (2012)
Affiche de Jason Bourne : L’Héritage (2012)
  • Genre : Action, Espionnage, Thriller
  • Réalisateur(s) : Tony Gilroy
  • Distribution : Jeremy Renner, Rachel Weisz, Edward Norton
  • Année de sortie : 2012
  • Synopsis : On croyait tout connaître de l’histoire de Jason Bourne et de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel restait à découvrir. Le programme Treadstone dont Jason était le cobaye n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets… (SensCritique)

Critique et Analyse

Jeremy Renner dans Jason Bourne : L'Héritage (2012)
Jeremy Renner dans Jason Bourne : L’Héritage (2012)

Ce nouveau film semble démarrer sur la même base que les précédents, avec une cellule secrète qui opère à distance pour colmater les brèches ouvertes par les précédentes, qui sont toujours plus nombreuses. Jason Bourne : L’Héritage réutilise des images de La Vengeance dans la peau pour raccrocher les wagons et relier le destin d’Aaron Cross (Jeremy Renner) à celui de Jason Bourne. Celui-ci est en entraînement en Alaska lorsqu’est décidée la dissolution du programme Outcome, cousin du programme Treadstone qui concernait Jason Bourne, et donc l’annihilation de tous les agents qui y étaient mêlés, dont Cross. Grâce à la chance et à la ruse, celui-ci va échapper à la purge et va, à son tour, tenter de s’échapper et de lever le voile sur ces manigances.

« C’est ce qui fait que Jason Bourne : L’Héritage nous mène en terrain connu, dans une volonté de voir plus loin et d’explorer de nouvelles pistes, au risque de trop s’éloigner de ce qu’est Jason Bourne, justement. « 

Comme son nom l’indique, Jason Bourne : L’Héritage se veut successeur des précédents films sans en être une véritable suite. C’est pour cela que nous retrouvons le même univers, mais aussi une volonté de se raccrocher aux autres films sur la forme. La tâche de réaliser le film a été confiée à Tony Gilroy, scénariste sur les trois premiers films, qui connaît donc son sujet, a priori. On voit dans les mouvements de caméra et dans la gestion du rythme une volonté de reprendre les codes du cinéma de Paul Greengrass, qui était parvenu à bien associer sa vision du cinéma et l’essence de la saga. C’est ce qui fait que Jason Bourne : L’Héritage nous mène en terrain connu, dans une volonté de voir plus loin et d’explorer de nouvelles pistes, au risque de trop s’éloigner de ce qu’est Jason Bourne, justement.

Jeremy Renner et Rachel Weisz dans Jason Bourne : L'Héritage (2012)
Jeremy Renner et Rachel Weisz dans Jason Bourne : L’Héritage (2012)

A coups de cachets et de virus qui accroissent les capacités du corps humain pour engendrer des « super-agents », Jason Bourne : L’Héritage vient justement rompre avec le côté terre-à-terre qu’avaient les films précédents, et notamment le premier. Venant invoquer un nouveau programme encore plus poussé et inhumain afin de ne pas simplement reprendre celui qui avait enrôlé Jason Bourne, ce film invoque une certaine culture de l’excès que les films de la saga parvenaient justement à esquiver jusqu’ici. C’est ce qui fait que Jason Bourne : L’Héritage semble mentionner des références pour élaborer un scénario, sans jamais parvenir à maintenir une cohérence globale ou en complexifiant les choses de manière artificielle. Et pour ce qui est de la forme, Tony Gilroy n’est pas Paul Greengrass, malheureusement.

Jason Bourne : L’Héritage pourrait être un film d’action plutôt correct, s’il ne venait pas justement s’inscrire dans cette continuité en la trahissant trop souvent. Le film enchaîne les situations et les scènes d’action pour tenter de nous faire avancer avec les personnages, mais les différents rebondissements ne semblent, à force, plus qu’être des prétextes, jusqu’à un dénouement expédié qui nous fait nous demander si tout cela méritait autant d’efforts et de temps. Sans véritable suspense, prisonnier de l’héritage dont il se proclame porteur, Jason Bourne : L’Héritage manque le coche et se montre tout à fait dispensable.

Note et avis

En résumé

En plus de peiner à être à la hauteur de l’héritage qu’il veut porter, ce spin-off va presque jusqu’à le trahir en s’éloignant grandement de ce qui faisait l’essence de la saga, dans un film à l’histoire très sommaire et peu intéressante.

Note globale
4/10
4/10

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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