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Gentleman Jim (Raoul Walsh, 1942)

Raconter l’histoire de personnes ayant réellement existé a, depuis longtemps, été un moyen pour divers cinéastes de se pencher sur certains sujets. En 1942, les biopics ne sont pas forcément monnaie courante, même si le monde venait, avec Citizen Kane (1941), de découvrir l’un des plus illustres représentants du genre. Un an plus tard, c’est Raoul Walsh, cinéaste émérite, qui nous propose le sien, Gentleman Jim.


Fiche du film

Affiche de Gentleman Jim (1942)
Affiche de Gentleman Jim (1942)
  • Genre : Biopic
  • Réalisateur(s) : Raoul Walsh
  • Distribution : Errol Flynn, Alexis Smith, Jack Carson
  • Année de sortie : 1942
  • Synopsis : À San Francisco, James J. Corbett n’est qu’un modeste employé de banque passionné par la boxe et désireux de s’élever au-dessus de sa condition. Cet arrivisme agace les membres du Club Olympique ainsi que la jolie Victoria Ware, dont la tentative de faire corriger l’ambitieux Jim lance au contraire sa carrière… (SensCritique)

Critique et Analyse

Gentleman Jim (1942)
Gentleman Jim (1942)

Gentleman Jim, c’est l’histoire extraordinaire de James J. Corbett, l’un des premiers grands champions internationaux de boxe, qui connut son heure de gloire dans les dernières années du XIXe siècle. Issu d’une famille modeste, il travaille dans une banque. Il mène une vie relativement normale, mais ce qu’il désire plus que tout, c’est réussir. Enthousiaste, dynamique, incapable de tenir sur place, il ne veut surtout pas se satisfaire de sa condition actuelle, et devenir un citoyen modèle et respecté. Mais, pour ce faire, sa simple détermination n’est pas suffisante. Il lui faut quelque chose en plus, quelque chose qui lui permette de prouver son talent, et de gravir les échelons. Et c’est la boxe qui va lui donner cette chance.

« Le parcours de James « Jim » Corbett est aussi clair que son culot est affirmé, où les jalousies et les a priori sont balayés par son aplomb, faisant de Gentleman Jim un film plein d’entrain, où l’on se sent invincible, où tout nous réussit. »

Assister à l’ascension d’un homme grâce à la boxe fait forcément penser à un certain Rocky, un autre anonyme, fictif cette fois, qui réussit et obtint le respect du peuple grâce à sa pugnacité et à son talent de boxeur, bravant les obstacles et les épreuves qui se dressent sur son chemin. Un chemin parsemé d’écueils, qui contraste grandement avec celui suivi par James Corbett dans Gentleman Jim. Pas de sermons, pas de coups de poing dans des carcasses, pas de footing à l’aube. L’ascension de Corbett en tant que boxeur doit se coupler à une ascension sociale, à l’intégration dans une société mondaine qui lui permet d’exercer ses talents, lesquels talents lui permettent également d’avoir sa place dans cette société. Le parcours de James « Jim » Corbett est aussi clair que son culot est affirmé, où les jalousies et les a priori sont balayés par son aplomb, faisant de Gentleman Jim un film plein d’entrain, où l’on se sent invincible, où tout nous réussit.

Gentleman Jim (1942)
Gentleman Jim (1942)

James agace, car il est sûr de lui, il ne doute de rien, et cherche à s’imposer dans un milieu qui n’aime pas trop les agitateurs. Le choix d’Errol Flynn, déjà flamboyant en tant que Robin des Bois dans Les Aventures de Robin des Bois (1938), pour endosser le rôle, semble somme toute aussi logique que judicieux, tant il contribue à apporter l’énergie qui se dégage de ce personnage. Un personnage dont les défauts parviennent à se muer en qualités, car l’aventure, et la réussite, sont humaines avant tout. La boxe vient offrir une parabole sportive à cette lutte permanente, au dépassement, à l’enchaînement des victoires qui permet d’obtenir le respect et la réussite, poussant le dynamisme du métrage à son paroxysme à coups de jeux de jambes rapides et de crochets dévastateurs qui, grâce à une caméra toujours bien placé, font systématiquement mouche.

Dans ce tableau lumineux où un anonyme trouve la réussite sociale, Walsh nous fait penser à Capra. Le cinéaste nous emporte dans ce film plein d’enthousiasme et d’entrain, où tout paraît possible. La magie opère, tout fonctionne, et on a envie, nous aussi, de croire en nos rêves.

En résumé

Note et avis

La folle histoire d’un caissier de banque culotté qui va devenir un boxeur émérite. Gentleman Jim offre un moment d’allégresse alors que l’on suit le parcours d’un homme au crochet aussi redoutable que son phrasé. Walsh nous fait penser à Capra, et Errol Flynn rayonne.

Note globale
8/10
8/10

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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