Alita : Battle Angel (Robert Rodriguez, 2019) ★★ – Critique & Analyse
Elle n’était plus qu’une carcasse inanimée au milieu d’un amoncellement de débris. Dans un futur lointain où le machines se sont humanisées, et où les humains se sont mécanisés, Alita va reprendre vie, et chercher à retrouver le sens de son existence.
Fiche du film
- Genre : Action, Science-Fiction
- Réalisateur : Robert Rodriguez
- Année de sortie : 2019
- Casting : Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali
- Synopsis : Lorsqu’Alita se réveille sans aucun souvenir de qui elle est, dans un futur qu’elle ne reconnaît pas, elle est accueillie par Ido, un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné, se cache une jeune femme au passé extraordinaire. Ce n’est que lorsque les forces dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite qu’Alita découvre la clé de son passé – elle a des capacités de combat uniques, que ceux qui détiennent le pouvoir veulent absolument maîtriser. Si elle réussit à leur échapper, elle pourrait sauver ses amis, sa famille, et le monde qu’elle a appris à aimer. (SensCritique)
Critique et Analyse
Alita : Battle Angel est une adaptation en prises de vues réelles du manga Gunm, créé par Yukito Kishiro. Si, d’après quelques retours que j’ai pu lire, le film de Robert Rodriguez semble bien faire honneur à l’univers du manga et réussir sa mission en termes d’adaptation, ce n’est pas forcément sous cet angle que je choisirai d’orienter cette petite revue. Tout simplement car ma culture en termes de manga et d’anime est à peu près nulle, et car il convient plus de s’intéresser à l’objet filmique en tant que tel. C’est donc dans un univers « cyberpunk » que nous plonge Alita : Battle Angel, dans un mélange de science-fiction, d’aventure, et d’action.
« C’est dans la gestion et la mise en scène des scènes d’action que le film se distingue, avec une réelle lisibilité, permettant au spectateur de rester accroché à l’action sans être déboussolé par de nombreuses coupes utilisées à outrance. »
Commençons par le positif. Là où Alita : Battle Angel réussit à briller, c’est dans sa beauté visuelle, qu’il convient de signaler. Le personnage principal est très bien modélisé, et les décors sont globalement réussis. C’est aussi dans la gestion et la mise en scène des scènes d’action que le film se distingue, avec une réelle lisibilité, permettant au spectateur de rester accroché à l’action sans être déboussolé par de nombreuses coupes utilisées à outrance. Le film se permet plusieurs scènes d’action spectaculaires et jouissives, notamment lors des compétitions de Motorball, le sport-vedette, qui n’est pas sans rappeler le Rollerball de Norman Jewison. Mais, sous cette belle couverture, que cache Alita : Battle Angel ?
C’est là, à mes yeux, que le bât blesse, le film de Robert Rodriguez souffrant d’un effet « Ghost in the Shell« , où la beauté visuelle est présente, permettant au film d’être intéressant sur la forme, mais le fond, lui, l’est beaucoup moins. Car il s’agissait, très probablement, d’initier la transposition cinématographique du manga original et, donc, de suivre son histoire. Mais, une nouvelle fois, sans chercher à s’accrocher au matériau d’origine, le film de Robert Rodriguez s’avère très peu intéressant en termes de scénario et d’originalité. Tous les poncifs du divertissement futuriste sont présents, avec des personnages bien rangés dans leurs cases, laissant donc le spectateur suivre les énormes ficelles qui relient les éléments principaux de l’intrigue. On trouve du Blade Runner dans la modélisation des rues de la ville, du Rollerball dans l’adulation du sport et de la violence, mais les comparaisons restent principalement d’ordre visuelle, Alita : Battle Angel se focalisant sur l’émancipation et la quête d’identité du personnage principal, quelque chose qui nous a déjà été servi maintes fois ces dernières années, comme dans, par exemple, les sagas Hunger Games, Divergente ou Le Labyrinthe.
Alors on se dit que, oui, Alita : Battle Angel est beau, qu’il a le mérite d’être réussi en termes de visuels et de mise en scène. Mais cela n’aurait-il pas mérité un peu plus d’ambition dans l’écriture et dans le scénario ? Car, finalement, le film de Robert Rodriguez semble surtout miser sur son côté spectaculaire et sa capacité à respecter le matériau original, mais même s’il s’agit d’un blockbuster, il ne suffit pas de chercher très loin pour trouver d’autres blockbusters qui racontent presque la même histoire, et qui posent la question de l’utilité d’Alita : Battle Angel en-dehors de celui de voir de beaux effets spéciaux et de belles scènes d’action. Une belle forme, un très bon divertissement, certes, mais un fond très superficiel, qui rend Alita : Battle Angel malheureusement assez anecdotique.
Note et avis
2/5
Alita : Battle Angel s’avère très réussi sur la forme, mais le fond est bien moins convaincant, se contentant de clichés et de redites. On sait qu’on ne peut trop exiger d’un blockbuster, mais celui-ci aurait très probablement pu être plus ambitieux.