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Manhattan (Woody Allen, 1979) ★★★½ : Les rues du cœur

Autorisons-nous, aujourd’hui, une escapade dans la Grande Pomme, sur la route des sentiments, que Woody Allen sillonne depuis plus de quarante ans maintenant, avec un rythme impressionnant. Si beaucoup de connaisseurs semblent aujourd’hui déplorer l’évolution suivie par la filmographie du cinéaste, beaucoup s’accordent sur le statut que Manhattan tient au sein de celle-ci, celui d’un incontournable.


Fiche du film

Affiche de Manhattan (1979)
Affiche de Manhattan (1979)
  • Genre : Comédie romantique
  • Réalisateur : Woody Allen
  • Année de sortie : 1979
  • Distribution : Woody Allen, Diane Keaton, Michael Murphy, Mariel Hemingway, Meryl Streep
  • Synopsis : Isaac Davis est un auteur de sketches comiques new-yorkais de 42 ans que son épouse Jil vient de quitter. Celle-ci vit maintenant avec une autre femme, Connie, et écrit un livre sur son ancienne vie conjugale. Isaac, quant à lui, entretient avec une collégienne de 17 ans, Tracy, une liaison dont il lui rappelle le caractère éphémère. Il l’abandonne bientôt pour se mettre en ménage avec Mary Wilke, la maîtresse de Yale Pollack, son meilleur ami. (SensCritique)

Critique et Analyse

Manhattan (1979)
Manhattan (1979)

Devant nos yeux, New York commence à s’animer. Dans un noir et blanc un brin nostalgique, nous (re)découvrons la ville, alors que la voix de Woody Allen accompagne les images. Chapitre un. Tentant autant que faire se peut, il entame et recommence sans cesse à écrire ce premier chapitre, toujours pour une bonne raison. Il ne faut pas plus de quelques plans et de quelques lignes de dialogue pour comprendre que nous sommes bien chez Woody Allen. Alors que le décor est installé, les intrigues et sous-intrigues basées sur diverses histoires de cœur vont occuper notre attention pendant le reste du métrage, pour permettre au cinéaste d’offrir une nouvelle réflexion sur les sentiments et les rapports humains.

« Dans Manhattan, les sentiments sont inconstants, irrationnels, impulsifs, entrant sans cesse en collision avec les conventions sociales. »

Ici, les histoires d’amour naissent et meurent, on parle de ruptures, d’expériences passées, d’espoirs et de déceptions, on s’enflamme et on se torture. Dans Manhattan, les sentiments sont inconstants, irrationnels, impulsifs, entrant sans cesse en collision avec les conventions sociales. Un homme de 42 ans ne peut raisonnablement pas sortir avec une fille de 17 ans, une rencontre donne lieu à une relation extra-conjugale qui provoque remords et doutes… Chacun est confronté à ses propres pulsions et sentiments, tour en devant se contraindre à agir selon les conventions. Mais dans ce monde d’apparences, c’est bien la nature profonde de chacun qui prend le cas. Et c’est ainsi que Woody Allen décrit le quotidien de Manhattan.

Diane Keaton et Woody Allen dans Manhattan (1979)
Diane Keaton et Woody Allen dans Manhattan (1979)

Ici, Woody Allen décrit plusieurs histoires d’amour, chacune ayant ses spécificités, permettant d’exploiter des situations différentes en ce genre. Le but du cinéaste est de mettre en lumière les différentes facettes des sentiments, selon les situations, n’hésitant pas à malmener ses personnages, mais ne cherchant jamais à porter de jugement sur eux. L’utilisation du noir et blanc, si elle peut évoquer une atmosphère passée et nostalgique, permet aussi de donner à Manhattan un côté intemporel. Et nul doute que c’est l’un des aspects les plus réussis du film, avec une très belle photographie, apportant de la poésie au film, et donnant lieu à de très beaux plans.

Manhattan est un bien beau film, dont on comprend aisément pourquoi il a un tel statut dans la filmographie de Woody Allen. Douceur et poésie règnent dans cette atmosphère éthérée et mélancolique, où la maladresse du personnage de Woody Allen, souvent caractéristique des personnages qu’il joue dans ses propres films, apporte cette touche de comique, de charme et d’authenticité qui se diffuse dans tout le métrage. Une belle escapade hors du temps.


Note et avis

3.5/5

Manhattan propose une escapade sur les sentiers du cœur, racontée avec douceur et romantisme, toujours avec ce grain de folie et de maladresse caractéristique chez Woody Allen. Beau, drôle, touchant.

Bande-annonce du film

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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