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Godzilla II : Roi des monstres (Michael Dougherty, 2019) ★★½ – Critique & Analyse

Le gigantisme, des créatures incroyables, un imaginaire riche, voilà ce que Godzilla II : Roi des monstres promettait d’offrir. Successeur d’un premier opus assez intéressant sorti voici cinq ans, et d’un Kong : Skull Island beaucoup plus (trop ?) décomplexé, il vient alimenter cet univers qui se crée et doit préparer le futur affrontement entre le roi des monstres et King Kong. En attendant, j’attendais beaucoup de ce film, et il est temps de voir ce que ça donne.


Fiche du film

Affiche de Godzilla II : Roi des monstres (2019)
Affiche de Godzilla II : Roi des monstres (2019)
  • Genre : Action, Aventure, Fantastique
  • Réalisateur : Michael Dougherty
  • Année de sortie : 2019
  • Distribution : Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown
  • Synopsis : L’agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d’éclater. Alors qu’elles cherchent toutes à dominer la planète, l’avenir même de l’humanité est en jeu… (SensCritique)

Critique et Analyse

Godzilla II : Roi des monstres (2019)
Godzilla II : Roi des monstres (2019)

Après une première bande-annonce accompagnée d’un très bel arrangement du Clair de Lune de Claude Debussy, ce Godzilla II : Roi des monstres s’annonçait plein de belles promesses, auxquelles j’ai été réceptif. Cette atmosphère apocalyptique, ce côté poétique, ces immenses créatures impressionnantes et fascinantes, ça promettait un film de monstres intéressant, capable de produire du spectacle tout en racontant quelque chose derrière. Ici, on se retrouve donc quelques années après les faits racontés dans le premier film il y a 5 ans, qui faisait revenir sur le devant de la scène le légendaire monstre version américaine.

« Godzilla II : Roi des monstres devient un fouillis, convenu, lisse, bien loin de ce qu’il laissait pourtant pressentir. »

Entre messages sur l’écologie, et l’inquiétude quant à l’avenir de la Terre et de l’humanité, Godzilla II : Roi des monstres reprend les principales thématiques du premier film, à la différence que, cette fois, beaucoup plus de monstres vont s’inviter à la fête. Un bestiaire faisant état de dix-sept « titans », même si seulement quatre d’entre eux vont avoir une réelle place à l’écran, car il faut en laisser aux humains, et c’est bien le problème. Il faut bien que l’humanité ait son mot à dire, le soucis étant que la grande majorité des défauts du film ressortent dans les arcs narratifs liés aux personnages humains. Génériques, pas ou peu intéressants, incapables de générer de l’empathie, parfois énervants, les personnages humains alimentent une intrigue trop prévisible, prenant trop de place dans une histoire où les monstres, bien plus intéressants, manquent. Godzilla II : Roi des monstres devient un fouillis, convenu, lisse, bien loin de ce qu’il laissait pourtant pressentir.

Godzilla II : Roi des monstres (2019)
Godzilla II : Roi des monstres (2019)

Les monstres restent au cœur des enjeux, mais même sur ce point, le film semble à la peine, notamment lors d’affrontements qui manquent souvent de lisibilité, et avec des scènes d’action beaucoup trop coupées, frénétiques, fatigantes. C’est bien là que pêche principalement ce second opus, dans son manque de maîtrise, et sa difficulté à associer tous les éléments à sa disposition pour faire preuve de fluidité et de percussion. Car, pourtant, il n’est pas dépourvu de beaux moments, notamment avec Mothra, qui se trouve au cœur des rares moments de poésie du film, et qui s’est trouvé être à peu près le seul personnage pour lequel j’avais de l’empathie. En face, Ghidorah, Rodan et, bien sûr, Godzilla, offriront des instants où la démesure sera reine, dans des scènes de pur chaos, mais quand le gigantisme vient stimuler la fascination du spectateur, le mal est déjà fait.

On nous vendait à l’origine quelque chose de poétique et apocalyptique mais c’est souvent désordonné et prévisible. Je n’ai pas envie de crier à la catastrophe, je n’ai pas passé un mauvais moment, mais pas un grand moment non plus, hormis quelques passages avec Mothra et des déchaînements de puissance toujours jouissifs. Le résultat s’avère finalement hélas assez anecdotique, et je peux parler, en ce qui me concerne, de déception. Comme j’ai pu le lire sur une autre critique : c’était mieux avec Debussy.


Note et avis

2.5/5

Beaucoup de promesses pour un résultat en demi-teinte, mal maîtrisé, manquant d’âme et de force.

Bande-annonce du film

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

5 réflexions sur “Godzilla II : Roi des monstres (Michael Dougherty, 2019) ★★½ – Critique & Analyse

  • Je suis globalement assez d’accord, même si peut-être pas aussi déçu que ça.
    C’est marrant, mais je m’attendais à vraiment beaucoup moins de mise en avant des personnages humains, avec un Godzilla beaucoup plus centré sur des monstres géants qui se foutent sur la gueule – comme on a déjà pu le voir par le passé dans la franchise.
    Si on met l’explosive bataille finale de côté, je reste quand même un peu sur ma faim pour les monstres. Pas pour les quatre principaux (L’éveil de Rodan est particulièrement incroyable) mais pour les monstres de seconde zone ; les fameux 12 titans qui restent quand on enlève Godzilla, Ghidorah, Mothra, Rodan et Kong. Parce qu’on voit les trois mêmes à chaque fois, le pseudo-Kumonga, le monstre de la montagne et le yéti éléphantesque… Après je comprends que créer les modèles ça coûte cher, mais j’aurais aimé avoir un aperçu des autres, même juste un instant sur un écran ! Et puis aussi plus de références à d’autres monstres classiques, notamment Anguirus qui est quand même l’ennemi originel.
    Au sujet des références justement, il y en a plein et ça c’est cool pour les fans de Godzilla. Le Burning Godzilla de Vs. Destoroyah, le sacrifice final qui rappelle celui de Vs. MechaGodzilla II, la scène post-générique qui va finir sur Mecha-Ghidorah ou Monster X…
    Et cette réactualisation du thème musical classique de Godzilla ! Ça, c’était génial !
    https://youtu.be/cD0FeOrK6rk
    En tant que divertissement sans trop réfléchir, le film est assez sympa, mais ce n’est clairement pas un grand Godzilla.

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    • Voilà, on se rejoint quand même sur ce point. :) Pas assez de monstres, alors que les perspectives étaient tellement nombreuses avec eux ! A la limite dans le premier ils ont joué la carte du mystère, en le faisant apparaître rarement, pour que ça soit vraiment impressionnant, et ça marche. Là, ils sont bloqués entre la culture du mystère et la volonté de faire quelque chose de plus sensationnel. Et à la fin ça se casse un peu la gueule. Encore une fois, en termes de potentiel, ça se posait là, mais ils nous l’ont sûrement trop bien vendu. :)

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  • Le grand mal de notre temps, cet éternel problème des bandes-annonces qui montrent la fin du film, et qui font monter notre attente tout en cassant toute surprise une fois au cinéma. C’est ainsi !

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  • Bonjour !
    Ton analyse m’aide énormément. Je ne savais pas quel film aller voir ce samedi. Grâce à ton article, j’élimine déjà « Godzilla II : Roi des monstres ». Du coup, je pense opter pour « John Wick 3 : Parabellum » qui m’a l’air nettement plus intéressant. Merci et à bientôt !

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    • Bonjour !
      En effet, je conseille bien John Wick à la place de ce Godzilla 2… Choix personnel, mais même avec des critères objectifs, John Wick est bien plus intéressant. Une vraie déception, ce second Godzilla, hélas. Bonne séance (je l’espère !) et à bientôt ! :)

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