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Cold In July, Jim Mickle, 2014 : Règlements de comptes

En cette toute fin d’année, il me fallait conclure sur une bonne note la belle année 2014 qui s’achève. Arrivé au cinéma, je vis que tout le monde s’était amassé pour aller voir Une Heure de Tranquillité, et j’avoue que j’avais également fait ce choix histoire de finir sur une touche d’humour, l’esprit léger. Mais la capacité insuffisante de la salle a modifié mes plans à la dernière minute, fichtre ! Je ne savais que choisir, il y a bien d’autres films mais je préférais les garder pour après… Tiens, « Cold In July », qu’est-ce donc ? Après avoir rapidement lu le synopsis, je décidai d’aller le voir, après tout il m’avait l’air intéressant.

Les fans de Dexter auront le plaisir de retrouver Michael C. Hall, affublé d’une magnifique nuque longue du meilleur goût en cette année 1989. Texan à la vie paisible, sa vie va prendre un tournant quand un voleur va entrer par effraction dans sa maison, et que Dane (notre héros) va faire feu sur le voleur, et le descendre. La police retiendra la légitime défense, et Dane ne sera, a priori, pas embêté. Sauf, bien sûr, si, par hasard, le père du voleur, en liberté conditionnelle, décidait de venir le terroriser. Évidemment, c’est plus compliqué que ça, mais inutile de pousser le résumé plus loin, autant tout vous raconter !

Je ne sais pas ce qui m’a autant fait aimer ce film. Peut-être est-ce l’intrigue menée tambour battant, créant une ambiance oppressante et stressante, un malaise permanent nous faisant endurer les peurs du héros ? Peut-être est-ce le trio de protagonistes aux styles différents, entre Dane, a priori un homme sans histoire qui va devoir passer à l’action, ou Russel l’endurci taciturne, ou bien encore le texan pur et dur Jim Bod ? Ou alors est-ce encore la BO qui mélange avec harmonie musique « traditionnelle » et électro ?

A mon avis, c’est un peu de tout cela. La justesse de ce film s’évalue à l’équilibre qu’il incarne. En effet, on est tantôt inquiets et apeurés par le sort du héros, tantôt rassurés par l’intervention des policiers, tantôt intrigués par le mystérieux Russel, tantôt distraits par le détachement de Jim… Les éléments s’associent et s’équilibrent parfaitement en dépit de leurs différences évidentes. J’accorderai ma mention spéciale à Don Johnson, que j’ai été heureux de revoir, quelques années en plus mais fringant et revigoré. Son personnage apporte une touche de couleur plus que bienvenue dans ce tableau sombre du Texas reculé de la fin des années 80. Michael C. Hall a également franchi avec brio le pont entre le monde des séries et celui du cinéma, nous livrant une prestation impeccable, avec un naturel déconcertant.

Le résultat nous offre un film à la fois qualifiable de thriller et de vigilante movie, autant dire deux de mes genres préférés. C’est sombre mais pas désespéré, vengeur mais pas convenu, c’est millimétré, très efficace, badass… Bref, je vais m’arrêter là ! Il est fort possible que ce film ne fasse pas un carton au box-office, mais il est tombé à point nommé pour clore cette belle année 2014. Il s’agit typiquement du genre de film que je n’aurais pas spécialement eu l’idée d’aller voir et qui, pourtant, m’a enthousiasmé et m’a fait directement accrocher. Je le conseille vivement !

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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