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1 jour, 3 films à découvrir #29

En ces temps troublés, le cinéma n’a jamais autant paru être un exutoire. Alors que, pour la plupart, nous sommes confinés chez nous, en télétravail, voire au chômage forcé, voir des films semble être un choix d’occupation privilégié. Pour tenter de penser un peu à autre chose qu’à l’actualité sinistre, j’ai eu l’idée de vous parler, tous les jours, de trois films, sortis de ma « filmothèque ». Trois films pas forcément connus, pour changer un peu de ce qu’on pourrait voir d’habitude, et sans véritable logique dans les choix, l’objectif de cette petite rubrique étant, surtout, de vous parler de cinéma, et de faire du septième art notre principal allié !

Affiche de Faute d'amour (2017)
Affiche de Faute d’amour (2017)

Faute d’amour (Andreï Zviaguintsev, 2017)

Synopsis : Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif : Boris est en couple avec une jeune femme enceinte et Genia fréquente un homme aisé qui est prêt à l’épouser… Aucun des deux ne semble avoir d’intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans. Jusqu’à ce qu’il disparaisse.

Faute d’amour baigne dans une ambiance glaciale et glaçante. Zviaguintsev impressionne et nous prend aux tripes avec ce tableau d’une société individualiste, pleine de certitudes mais n’ayant plus de repères, broyant l’innocence et l’espoir de sa poigne mécanique.

📺 Disponible sur UniversCiné, MyTF1 VOD, ARTE Boutique, Canal VOD et Orange VOD


Affiche de 1987 : When The Day Comes (2017)
Affiche de 1987 : When The Day Comes (2017)

1987 : When The Day Comes (Jang Joon-Hwan, 2017)

Synopsis : En 1987, l’étudiant et militant pour la démocratie Park Jong-Chul est enlevé et assassiné par la police sud-coréenne. Le gouvernement tente alors d’étouffer l’affaire. C’est compter sans la mobilisation des médias et des étudiants.

1987 : When The Day Comes est un grand drame historique prenant et bouleversant, superbement réalisé et interprété. Il captive le spectateur de bout en bout, dosant parfaitement la tension, appuyant là où ça fait mal, et n’hésitant tout de même pas à, comme toujours, disperser quelques touches d’humour souvent subtiles et bien senties. Jang Joon-hwan livre un travail remarquable qui permet de voir comment tout un pays s’est soulevé pour chasser la dictature et, progressivement, revenir à la démocratie. Un film qui, par ailleurs, rappelle que la dictature n’appartient pas qu’au passé, que sa menace demeure toujours d’actualité, et que ce genre d’oeuvre doit continuer à exister pour nous faire prendre conscience, nous faire remémorer les erreurs du passé pour ne pas de nouveau les commettre.

📺 Indisponible en VOD


Affiche de Sur mes lèvres (2001)
Affiche de Sur mes lèvres (2001)

Sur mes lèvres (Jacques Audiard, 2001)

Synopsis : Carla Bhem, une jeune femme de 35 ans au physique plutôt moyen et qui porte des prothèses auditives, est secrétaire à la Sédim, une agence immobilière, mais elle est payée une misère et souffre d’un manque de considération de la part de ses employeurs. Son existence triste et solitaire va prendre une tournure différente avec l’arrivée dans la société de Paul Angéli, une nouvelle recrue de 25 ans, plutôt beau gosse, mais qui n’a aucune compétence dans la promotion immobilière. Celui-ci cherche à se réinsérer après avoir fait de la prison. Une histoire d’amour improbable, doublée de manipulation réciproque, va naître entre ces deux marginaux.

Audiard nous propose ici un film noir, sombre à souhait, s’aventurant vers le polar et le film de gangsters, sans jamais s’enfermer dans un quelconque schéma et toujours avec une maîtrise qui ne fait aucun doute. On retrouve, toujours et encore, cette pression omniprésente d’une société oppressante, vicieuse, perverse, qui écrase les plus fragiles, tente de les soumettre mais, surtout, réveille leurs démons et, par conséquent, les endurcit irrémédiablement. L’ancien prisonnier, ayant toutes les peines du monde à vivre en société, se mue en un gangster machiavélique, et la petite secrétaire, sourde et malmenée par ses collègues masculins machos et stupides, devient une femme fatale dangereuse et prenant goût au danger. Audiard crée encore des personnages très consistants, parlants, parfaitement interprétés, et les confronte à sa vision très cynique de cette société supposément sophistiquée mais surtout écrasante, étouffante et sauvage. Sur mes lèvres est vraiment une réussite, avec une mise en scène soignée et une BO qui contribue beaucoup à l’ambiance du film. Le tandem Devos/Cassel est parfait.

📺 Disponible sur MyTF1VOD, Canal VOD, FilmoTV, UniversCiné et Orange VOD

Retrouvez la sélection d’hier ici !

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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