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A la redécouverte de… Jurassic Park (1993)

Je suis né en 1993. Pour certains, c’est l’année du sacre de l’Olympique de Marseille face au Milan AC. Pour d’autres, c’est une année riche en grands films, tels que La Liste de Schindler, True Romance, La Leçon de Piano, L’Impasse, Last Action Hero ou encore… Jurassic Park. Spielberg est une sorte de magicien, qui depuis bientôt 50 ans a fait rêver plusieurs générations de cinéphiles. Pour la mienne, c’est sans conteste avec Jurassic Park que la magie a opéré. Vu de nombreuses fois à la télé et en VHS (eh oui je ne suis pas bien vieux mais j’ai connu les VHS), j’ai enfin pu le voir sur grand écran au Forum des Images grâce à Panic ! Cinéma et me rendre compte que l’émerveillement demeure intact.


Fiche du film

Affiche de Jurassic Park (1993)
Affiche de Jurassic Park (1993)
  • Genre : Aventure, Science-Fiction
  • Réalisateur : Steven Spielberg
  • Année de sortie : 1993
  • Casting : Sam Neill, Laura Dern, Jeff Goldblum, Richard Attenborough
  • Synopsis : Hammond a créé un paradis perdu : une île où les dinosaures sont revenus de l’extinction, mais ces créatures finissent par s’échapper semer le chaos. (senscritique.com)

Critique et Analyse

Jurassic Park (1993)
Jurassic Park (1993)

Mon objectif n’est pas spécialement de décortiquer le film, de partir dans une analyse poussée ni de refaire son histoire. A peu près tout le monde la connaît et, surtout, beaucoup l’ont déjà fait par le passé avec passion et pertinence. Mais il était important de revenir sur Jurassic Park, un des films majeurs de Steven Spielberg, mais qui a aussi su faire date dans l’histoire du cinéma. Alors que l’on venait de quitter les années 1980 pleines de nostalgie et de bons souvenirs, on entame une décennie qui s’annonce sous le signe de révolutions technologiques, notamment avec l’informatique qui envahit encore plus les entreprises et les foyers. Ce bouleversement s’est aussi vu dans le cinéma de l’époque, notamment avec Jurassic Park, qui fut un des premiers films à exploiter les premières techniques d’animation en image de synthèse pour modéliser les dinosaures.

« Son parti-pris au niveau des effets visuels, couplé à son appropriation de l’œuvre de Crichton, sont parmi les clés majeures qui constituent le succès qu’est Jurassic Park. »

C’est là que la magie du film commence à opérer. Car il fallait oser, à l’époque, se lancer dans ces nouveaux procédés technologiques. Mais impossible n’est pas Spielberg. Et son parti-pris au niveau des effets visuels, couplé à son appropriation de l’œuvre de Crichton, sont parmi les clés majeures qui constituent le succès qu’est Jurassic Park. Le grand risque avec les images de synthèse, par rapport aux animatronics, c’est leur vieillissement rapide. En effet, si les animatronics ont un côté daté qui leur donne cependant beaucoup de charme, le côté artificiel des images de synthèse se distingue plus facilement, et les films qui les utilisent à grande échelle ont tendance à rapidement vieillir. Sauf Jurassic Park.

Jurassic Park (1993)
Jurassic Park (1993)

C’est impressionnant de constater que, un quart de siècle plus tard, les effets spéciaux du film n’ont quasiment pas vieilli. Des yeux aguerris verront forcément la différence et les détails qui clochent, mais ce bon vieux T-Rex n’a pas perdu une ride ni une once de son charisme. Comme avec E.T. dix ans avant, Spielberg donne naissance à un nouveau personnage emblématique et à toute une race d’animaux disparus depuis des millions d’années, dont la grandeur et la variété nous font difficilement imaginer que de telles créatures aient pu fouler notre sol. Les dinosaures fascinent, et, grâce au cinéma, cet art aux immenses ressources et encore plein de chemins à explorer, ils peuvent prendre vie devant nos yeux. On est un peu comme ce public de 1895 du Grand Café du boulevard des Capucines qui voyait ce train s’animer devant leurs yeux. On se prend à avoir ce même regard innocent et enfantin qui nous fait vivre un rêve éveillé. Evidemment, ce ne sont pas les premiers dinosaures que l’on voit au cinéma, mais pour beaucoup, ce fut la première rencontre avec eux.

« Il adapte le livre de Crichton, mais il choisit de le faire à sa manière pour faire de Jurassic Park un mélange d’introspection et d’autobiographie, en se projetant notamment dans le film à travers le personnage de John Hammond. »

Par ailleurs, il ne s’agit pas que de réaliser un beau divertissement avec de gros lézards qui font peur. Spielberg crée un véritable tour de magie dont lui seul a le secret, mais Jurassic Park, c’est aussi l’histoire de sa vie. Il adapte le livre de Crichton, mais il choisit de le faire à sa manière pour faire de Jurassic Park un mélange d’introspection et d’autobiographie, en se projetant notamment dans le film à travers le personnage de John Hammond. Il est cet homme aujourd’hui riche et reconnu, mais plein de rêves en tête, parti d’un spectacle modeste pour, aujourd’hui, grâce à ses moyens, créer quelque chose de jamais vu, d’inédit, et d’émerveiller le public, chose qui semble aujourd’hui impossible. Il faut, quand même, en arriver à recréer des dinosaures pour développer une source d’émerveillement. Le côté improbable de la chose permet de comprendre la difficulté à surprendre un public toujours friand de choses plus sensationnelles.

Jurassic Park (1993)
Jurassic Park (1993)

C’est probablement cela qui nous manque régulièrement au cinéma, cet émerveillement enfantin et innocent, souvent entravé par un rationalisme qui a tendance à nous rendre plus blasés et moins impressionnables. Spielberg y parvient, en réussissant à nous faire lâcher prise pour rentrer dans son univers, ce qu’il faisait encore tout récemment dans Ready Player One. Jurassic Park est un de ses films les plus personnels, les plus audacieux et les plus complets. Son histoire, son équipe d’acteurs au diapason, ses répliques mémorables, ses dinosaures impressionnants et sa musique en font un divertissement total et remarquable, créant un véritable jalon dans l’histoire du cinéma. Ce dernier visionnage la semaine dernière m’a montré que l’émerveillement demeurait intact, preuve que ce film n’est pas impacté par le temps, et qu’il continuera à me suivre toute ma vie.


Note et avis

5/5

Spielberg marque l’histoire du cinéma avec Jurassic Park, un film qui a révolutionné les techniques en termes d’effets spéciaux, mais en créant aussi un magnifique divertissement doublé d’une belle introspection.


Bande-annonce de Jurassic Park

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

2 réflexions sur “A la redécouverte de… Jurassic Park (1993)

  • Ce film et cet univers <3 Il aura marqué toute mon enfance, mon adolescence, et maintenant que j'ai atteint l'âge adulte, il continue comme toi à me suivre ;-) Il faut que je le revisionne aussi et que je relise le livre pour une chronique comparée !

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