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Sucker Punch, Zack Snyder, 2011 : Fantasmes

Affiche de Sucker Punch (2011)
Affiche de Sucker Punch (2011)

Sucker Punch, c’est l’archétype du film « tout ou rien ». Soit on adhère, soit on déteste, mais difficile de faire la part des choses sur un film aussi couillu. Zack Snyder est un vrai baroque : on mise à fond sur l’esthétisme, jusqu’à l’exagération, peu importe, il faut que ça claque ! Mais évidemment, il faut qu’il y ait de la substance pour que la peinture tienne sur la toile.

Ce film n’est pas une œuvre d’art majeure, mais pour tous les mangeurs insatiables d’effets spéciaux comme moi, qui aiment les décors colorés, et les effets qui en jettent, voici un mets des plus délicieux. Sucker Punch raconte donc l’histoire d’une jeune fille (hum, 20 ans, mon âge donc, mais disons que son physique lui fait paraître moins) qui perd sa mère et se retrouve sous l’empire de son beau-père, vil serpent qui ne cherchait que l’héritage, alors accordé à notre héroïne et à sa sœur. Le vil homme va alors tenter de tuer notre héroïne, en vain, et va jeter son dévolu sur la petite sœur. Mais il se fera surprendre par notre blonde fatale qui, armée d’un pistolet escamoté au beau-père, désarçonnera le vilain, mais tuera sa sœur par accident. « Babydoll » va alors être envoyée dans un asile pour jeunes filles, et va chercher sa voie vers la liberté, accompagnée d’autres filles.

Sucker Punch (2011)
Sucker Punch (2011)

Là où ça devient marrant, c’est qu’on pourrait se contenter d’un film où le petit groupe va élaborer un plan d’évasion, dont nous verrons le déroulement, jusqu’à, on l’espère, l’évasion finale. En fait, Snyder nous propose ça, mais comme c’était trop simple, il va nous plonger dans l’imaginaire de Babydoll et c’est là que ça devient intéressant. Car pour parvenir à ses fins, Babydoll va devoir mettre à contribution ses talents cachés de danseuse, qu’elle va réussir à faire éclater au grand jour en se plongeant dans son imaginaire. Et nous y arrivons donc : plus de limites, rien, on peut tout se permettre, et notre réalisateur, évidemment, s’en donne à cœur joie. Des samouraï-zombies, des orques, des dragons, des soldats allemands, des zeppelins, des robots, la totale ! Pour combattre des vilains méchants, cinq jeunes femmes toutes en tenues plus aguicheuses les unes que les autres. On y ajoute des ralentis de partout, des contre-plongés, des explosions, et nous y sommes ! C’est le fantasme à l’état pur.

Pas très malin sera celui qui attend de Sucker Punch un film au premier degré. Bien sûr, il y a un message derrière, et un vrai drame. Mais le traitement proposé par Snyder permet justement de suffisamment nous évader, pour revenir subitement à la dure réalité. Chacun perçoit le film à sa manière, mais de mon côté, ça passe vraiment bien !

Note : 7,5/10.

Bande-annonce de Sucker Punch

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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