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A la rencontre de… Antigang (2015)

Affiche de Antigang (2015)
Affiche de Antigang (2015)

Par les temps qui courent, le cinéma français fait surtout la part belle aux comédies légères, semblant vouloir rendre hommage au style « bonne franquette », ou, a contrario, cherche à traiter sur grand écran de faits divers, comme les récents La French, L’Affaire SK-1 ou encore L’Enquête. Oui mais voilà, quid du cinéma « paillettes », des bons films d’actions qui déménagent ? Antigang est venu avec cette promesse, et il la tient bien.

Antigang (2015)
Antigang (2015) (c) SND Distributions

Le film nous fait suivre le quotidien d’une petite équipe de flics menée par Serge Buren (Jean Reno), un vieux de la vieille expérimenté et direct. Peu adeptes de la paperasse, ils privilégient la manière forte pour interpeller des petits braqueurs, en partant la nuit à la chasse de ces petits gangs qui sèment le crime sur leur chemin. Leur route va finalement les mener vers un criminel renommé, que Serge Buren connaît bien, et que ce dernier va vouloir à tout prix arrêter.

Dès le départ, le spectateur est jeté dans le feu de l’action, en suivant une opération menée par l’équipe. Directement, ça castagne, une musique rock se lance, avec un générique dynamique, presque cartoonesque. En quelques minutes, le ton est donné, et je dois dire que ça fait du bien !

Antigang (2015)
Antigang (2015) (c) SND Distributions

Antigang est un film très divertissant, dont on sent une inspiration issue des films d’action américains des années 80-90 comme les Arme Fatale ou les Die Hard. Chasse aux criminels, scènes d’action, humour, tous les éléments sont présents pour proposer au spectateur le divertissement qu’il est venu voir. Cependant, le film ne reste pas sans surprise, comme on serait en droit de le penser en allant voir un Die Hard. Ici, même si chaque personnage a son intérêt et apporte sa touche à l’équipe, on sent que l’équilibre peut être brisé à tout instant.

Le film ne tombe jamais dans les gros clichés. Bien sûr, il s’en sert, mais il s’approprie les codes du film d’action et parvient à les suivre avec une justesse surprenante et des plus agréables. Le rythme est bien dosé, l’esthétique soignée, au fil du visionnage on sent que le film a de l’ambition, mais n’est jamais prétentieux.

Alban Lenoir dans Antigang (2015)
Alban Lenoir dans Antigang (2015) (c) SND Distributions

Benjamin Rocher a choisi Jean Reno dans le rôle-titre, pour son charisme, son allure et sa prestance. Valeur sûre du cinéma français, il apporte cette stabilité au film et à l’équipe, et, on en conviendra, il fait partie des différentes raisons qui peuvent pousser les spectateurs à aller voir Antigang. Néanmoins, je garde ma mention spéciale pour un autre membre de l’équipe.

Le personnage qui m’a le plus plu reste celui incarné par Alban Lenoir. En effet, c’est lui, à mes yeux, qui apporte le petit grain de folie qu’il faut au film. Flic déterminé, loyal et très résistant, il ne rechigne jamais à sortir une petite boutade en plein affrontement, et détend parfaitement l’atmosphère. Attachant et rayonnant, c’est un personnage qui ajoute une touche décalée au film, et il reste pour moi la plus belle surprise d’Antigang. J’espère, d’ailleurs, que sa prestation sera remarquée par certains réalisateurs qui seraient tentés de le faire jouer dans d’autres films du genre à l’avenir !

Jean Reno dans Antigang (2015)
Jean Reno dans Antigang (2015) (c) SND Distributions

Dans tous les cas, ce film m’a fait très plaisir à voir. Tout d’abord car il s’inscrit dans un style qui me plaisait déjà à la base, mais qu’il insuffle aussi un vent de fraîcheur dans le cinéma français, très avare en films d’action ces derniers temps. Antigang parvient à s’inspirer des références américaines du genre, tout en ajoutant une french touch bienvenue, sans faire de fausse note. En écho aux films des années 60-70 avec Belmondo, Antigang me fait espérer une recrudescence des films d’action 100 % français, car il montre parfaitement qu’il n’y a pas qu’à Hollywood qu’on peut faire des films divertissants, qui castagnent, et de qualité.

Note : 7,5/10.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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