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Riddick (David Twohy, 2013) – Critique & Analyse

Le conte de fées n’aura pas duré entre le public et la franchise Riddick. Portant de fabuleuses ambitions, Les Chroniques de Riddick n’a pas su s’imposer comme une des nouvelles références du space opera, malgré la carrure de Vin Diesel qui n’aura pas pu suffisamment jouer des coudes face aux Star Wars et aux Star Trek. Alors, que faire pour se remettre d’un tel coup dur, tout lâcher, ou rester fidèle à ses convictions et s’adapter ?


Fiche du film

Affiche de Riddick (2013)
Affiche de Riddick (2013)
  • Genre : Action, Science-Fiction
  • Réalisateur(s) : David Twohy
  • Distribution : Vin Diesel, Matt Nable, Jordi Molla, Katee Sackhoff, Dave Bautista
  • Année de sortie : 2013
  • Synopsis : Riddick est laissé pour mort sur une planète brûlée qui semble exempte de toute vie. Pourtant, il se retrouve rapidement obligé de lutter pour sa survie. (SensCritique)

Critique et Analyse

Riddick (2013)
Riddick (2013)

Le début de ce Riddick troisième du nom est à l’image de l’après-Chroniques de Riddick. Le guerrier qui avait fait tomber l’incarnation du Mal se retrouve lui-même trahi par ceux qui étaient désormais à son service. Abandonné, laissé pour mort sur une planète hostile, Riddick revient à la case départ et doit opérer une résurrection symbolique pour repartir de zéro. En ces quelques instants, on se débarrasse de l’impasse dans laquelle Les Chroniques de Riddick avait bloqué son personnage à la fin de cette précédente aventure, et on revient à ce qui le caractérise : la solitude, l’instinct animal et, surtout, la persistance d’une légende qui suscite les convoitises et la curiosité.

« Riddick semble chercher un délicat équilibre entre le fait d’essayer de nouvelles choses, et celui de miser sur des formules ayant déjà fonctionné, de façon assez inégale. »

Finis les grands espaces et les voyages à travers les mondes. On retrouve l’unité de lieu de Pitch Black sur cette planète semi-aride qui nous plonge dans une atmosphère de western extra-terrestre, quelque part sur des traces qu’aurait pu laisser Mad Max sur son chemin. La première partie du film offre des amorces d’idées intéressantes, en laissant la part belle à des décors qui témoignent d’une direction artistique de qualité. Ensuite, Riddick semble chercher un délicat équilibre entre le fait d’essayer de nouvelles choses, et celui de miser sur des formules ayant déjà fonctionné, de façon assez inégale.

Riddick (2013)
Riddick (2013)

Car il fallait bien trouver un prétexte pour débloquer la situation, on fait venir des mercenaires, on gonfle les muscles, on continue de faire de Riddick une entité mystérieuse et implacable, et on va chercher à survivre dans ce lieu peu accueillant. Pour ne pas le rendre trop monotone, on met en place un affrontement tripartite, mais quand on veut limiter la recette au strict minimum d’ingrédients, il faut faire preuve d’astuce pour que le résultat final soit à la hauteur. C’est en cela que Riddick a du mal à éviter certaines longueurs et moments de flottement superflus. Recherche de sécurité ou souhait de retrouver l’esprit original de la franchise, Riddick va finalement puiser son inspiration dans Pitch Black et multiplier les clin d’œil plus que visibles à son égard. Après tout, si le grand public n’a pas voulu témoigner suffisamment d’intérêt à cet univers, les fans de la première heure sont toujours là, et ce sont eux qui sauront reconnaître ce Riddick à sa juste valeur.

En ce sens, ce troisième film de la saga Riddick n’est ni décevant, ni particulièrement enthousiasmant. Il témoigne d’un retour aux sources nécessaires pour se reconstruire afin de retrouver pied. En effet, si l’audace n’a pas payé, le choix de la sécurité pourra offrir une meilleure issue. En réalité, au niveau du succès public, pas tant, et Riddick se tourne définitivement vers un public acquis à sa cause, plus restreint mais fidèle. Dès lors, le spectateur qui aura adhéré aux précédentes aventures de l’alter ego de Vin Diesel trouveront leur compte, pendant que les autres pourront passer leur chemin, probablement.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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