Souvenirs de Marnie, Hiromasa Yonebayashi, 2015 : Alter Ego
C’est mercredi dernier qu’est sorti en salles le dernier-né du studio Ghibli, co-fondé par le maître du dessin animé japonais, j’ai nommé Hayao Miyazaki. C’est à travers une très jolie bande-annonce que j’ai découvert Souvenirs de Marnie et, n’ayant encore vu aucun dessin animé du studio Ghibli, c’était la bonne occasion pour embrasser cet univers.
Dans cette histoire, nous suivons Anna dans sa solitude et son mal-être. Élevée par des parents adoptifs, elle n’a pas connu ses parents biologiques, morts dans un accident alors qu’elle était toute petite. Asthmatique, elle supporte mal l’air pollué de la grande ville où elle vit. Suite à une violente crise, ses parents décident de l’envoyer chez une famille en campagne, à Hokkaïdo, où l’air est bien plus pur. En se promenant, elle s’approche d’une vieille demeure inhabitée, nommée la « Maison des Marais ». Elle va y faire la rencontre de Marnie, avec qui elle va rapidement tisser des liens. Mais l’énigmatique jeune fille va subitement disparaître, ce qui va provoquer la curiosité d’Anna. Qui est Marnie ?
Comme mentionné précédemment, je n’avais encore jamais vu de dessin animé du studio Ghibli, je n’avais donc pas de réelle référence, que ce soit sur le plan de la réalisation que sur la qualité globale. Ce dessin animé traite avant tout du mal-être qui touche bien des enfants à l’orée de l’adolescence, et, bien sûr, a pour sujet principal l’amitié qui lie les deux jeunes filles. Enfin, l’inconnu est la dernière clé de l’histoire. Entre la découverte, la peur de l’inconnu et la curiosité qui pousse à l’appréhender. Avec Anna, nous découvrons un nouveau monde, plein de belles couleurs, et surtout, plein de mystères.
Empreint de mélancolie, ce dessin animé joue énormément sur les émotions. Avec des couleurs magnifiques et belles images, nos yeux sont choyés et nous sommes bercés à travers cette jolie histoire. Tout est beau dans ce décor : la verdure, la belle maison de la famille d’accueil, les couchers de soleil sur le lac… On est aisément rassurés par cette ambiance douce et chaleureuse. D’un autre côté, nous sommes également inquiétés par les moments de panique où Anna s’aventure vers des lieux inconnus, et lorsque l’orage éclate et la pluie tombe. La relation entre les deux héroïnes, très forte, nous entraîne avec elles et le torrent d’émotions qu’elles traversent à travers leurs aventures.
Il est difficile de deviner la résolution finale avant la fin, et même si vous finissez par y arriver, vous vous laisserez forcément emporter par vos émotions. Du moins, cela a été mon cas. Il est difficile de faire une analyse poussée de ce dessin animé sans en dévoiler l’intrigue, alors je préfère rester dans la suggestion. Je me permettrai tout de même d’accorder un paragraphe au message que transmet ce dessin animé, si vous ne voulez donc pas vous faire gâcher la surprise, n’allez pas plus loin que ce paragraphe ! Ce que je peux vous dire avec assurance, c’est que c’est une très jolie histoire, certes relativement lente par moments, mais qui ne peut pas laisser indifférent et devrait vous donner la larme à l’œil à n’en pas douter !
Bande-annonce de Souvenirs de Marnie :
Vous vous aventurez dans la zone spoilers !
Si vous êtes toujours là, ce que vous l’avez déjà vu, ou que de savoir la résolution finale ne vous dérange pas. Je vous aurai prévenu ! Nous découvrons donc à la fin que Marnie est… la grand-mère d’Anna ! Cette rencontre ne se présente donc plus comme la naissance d’une amitié entre Anna et un personnage imaginaire, mais bien comme un véritable héritage qu’offre Marnie à sa petite-fille. On finit par se rendre compte que Marnie est bien un personnage du passé, mais la révélation nous fait comprendre qu’elle voulait dire au revoir à Anna une dernière fois, et lui montrer qu’elle saura surmonter les obstacles qui se montreront à elle, de la même manière qu’elle a su surmonter ceux qui se sont dressés sur son chemin. Ainsi, si la narration connaît un creux vers la moitié du dessin animé, la fin est vraiment bouleversante et permet de lui donner toute sa puissance. En tout cas, j’ai trouvé cela plein de poésie et de tristesse, mais je ne me suis pas senti peiné pour autant, juste ému et bouleversé.