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Les Chroniques de Riddick (David Twohy, 2004) – Critique & Analyse

Revenir à un film qui a bercé sa propre enfance, resté dans cette époque faute d’avoir ravivé son souvenir, n’est jamais chose aisée. Car il y a toujours le risque que notre regard d’aujourd’hui change considérablement notre rapport au dit film. Les Chroniques de Riddick aurait pu en être un très bon exemple, mais pourtant, il semblerait qu’aimer ce film un jour mène à une saine relation sur le long terme.


Fiche du film

Affiche des Chroniques de Riddick (2004)
Affiche des Chroniques de Riddick (2004)
  • Genre : Science-Fiction
  • Réalisateur(s) : David Twohy
  • Distribution : Vin Diesel, Colm Feore, Thandiwe Newton, Karl Urban, Judi Dench
  • Année de sortie : 2004
  • Synopsis : Planète après planète, les Necromongers étendent leur empire, ne laissant aux populations qu’un choix : se convertir ou mourir. (SensCritique)

Critique et Analyse

Les Chroniques de Riddick (2004)
Les Chroniques de Riddick (2004)

Les Chroniques de Riddick avait tout du film « casse-gueule ». Pari fou et démesuré devant capitaliser sur le succès de Pitch Black, ce second film devait propulser le personnage de Riddick sur le devant de la scène face au monde entier. Les ambitions sont ici tout à fait différentes, exposées aux yeux du spectateur dès cette première séquence introduisant les Necromongers, avec cet immense vaisseau, ces visages figés dans le métal, ce masque à plusieurs visages, ce thème musical reconnaissable, et la voix de Judi Dench qui décrit le danger qui se matérialise devant nous. Le petit film d’horreur a cédé sa place à un space opera qui se veut grand et mémorable. C’est désormais tout un univers qui se crée, où Riddick n’est plus qu’un petit électron libre, qui a quand même de quoi bien provoquer du remue-ménage.

« Le murmure devient petit à petit une légende, et Les Chroniques de Riddick offre à son personnage principal la grande épopée qui doit le mener à la célébrité universelle. »

Riddick est toujours un paria, même isolé loin de tout, il est toujours chassé. Pourtant certain d’avoir effacé ses traces à l’issue de ses mésaventures dans Pitch Black, sa tête est mise à prix. Mais plutôt qu’une volonté de l’éliminer, c’est un appel à l’aide qui lui parvient. Car le statut de Riddick a changé. Déjà présenté comme un personnage énigmatique et dangereux dans le précédent film, ici sa stature a évolué. Le murmure devient petit à petit une légende, et Les Chroniques de Riddick offre à son personnage principal la grande épopée qui doit le mener à la célébrité universelle. Il doit désormais affronter une puissance qui paraît implacable et se retrouve mêlé aux grandes luttes pour la suprématie sur l’univers.

Les Chroniques de Riddick (2004)
Les Chroniques de Riddick (2004)

Les Chroniques de Riddick se montre ainsi particulièrement spectaculaire, nous faisant voyager dans divers mondes, recelant autant de dangers. Le spectateur se rappellera notamment du passage sur Crematoria, cette fameuse planète où la face cachée est baignée dans un froid absolu, quand la face exposée voit sa surface brûler dans un embrasement destructeur et infernal. C’est ce qui donnera lieu, notamment, à une course-poursuite mémorable contre le lever du soleil, un des points culminants du film. On y retrouve toutes les composantes d’une superproduction à la sauce space opera, entre les voyages sur des mondes variés, des complots, une prophétie, une quête, des individus de provenances diverses… En dépit des défauts que nous pourrions relever dans le film, Les Chroniques de Riddick bénéficie d’une direction artistique très intéressante et marquante, bien identifiable.

Dans son déroulé, Les Chroniques de Riddick a tout d’un film très classique, visant un public large. Pourtant, et malheureusement, le succès ne sera pas au rendez-vous, que ce soit d’un point de vue critique que d’un point de vue recettes. Est-ce que le public ne s’est pas intéressé à ce nouvel univers ? Les Star Wars et Star Trek étaient des références trop difficiles à éviter ? Est-ce que David Twohy et son équipe se sont vus trop beaux et grands après le succès de Pitch Black ? Toujours est-il que Les Chroniques de Riddick s’est mué en étoile filante dans le monde du cinéma, disparaissant aux yeux du grand public, tout en laissant une empreinte indélébile dans la mémoire d’un public plus restreint, mais fidèle, qui feront que le film sera érigé, pour certains du moins, au rang de film culte. Des regrets, forcément, qui ne condamnèrent pas Riddick à la nuit, le personnage étant à nouveau mené à apparaître dans les salles obscures par la suite.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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