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Cinexpress #64 – Hot Fuzz (2007)

Trois ans après Shaun of the Dead, Edgar Wright et Simon Pegg poursuivent leur « Trilogie Cornetto » avec Hot Fuzz. Dans un nouveau registre mais avec (presque) la même fine équipe, nous voici repartis pour un film fou et déjanté.

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Affiche de Hot Fuzz (2007)
Affiche de Hot Fuzz (2007)
  • Genre : Action, Comédie, Policier, Thriller
  • Réalisateur : Edgar Wright
  • Année de sortie : 2007
  • Casting : Simon Pegg, Nick Frost, Timothy Dalton
  • Synopsis : Nicholas est un policier exceptionnel à Londres mais il est muté dans une petite ville anglaise. Il suspecte alors qu’une conspiration y prend place.(senscritique.com)

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Nick Frost et Simon Pegg dans Hot Fuzz (2007)
Nick Frost et Simon Pegg dans Hot Fuzz (2007)

Dans le premier film, Simon Pegg campait le rôle d’un trentenaire introverti, indécis et peureux qui vivait en colocation avec son ami (Nick Frost) oisif et fainéant. Shaun finit par faire face à une invasion inattendue de zombies assoiffés de sang, comme une représentation des problèmes qui accablent son quotidien, et d’une société lobotomisée. Dans Hot Fuzz, le protagoniste est un agent de police exemplaire, ne rechignant jamais sur la rigueur de son travail et faisant la fierté de la police londonienne. Il atteint d’ailleurs un tel niveau de performances que ses collègues et supérieurs décident de l’évincer et le muter en campagne, accusant « Nicholas Angel » (Simon Pegg) de les ridiculiser. A contre-coeur, il s’en va donc dans une petite ville où son sens du devoir va susciter les moqueries mais risque fort de lui sauver la vie.

Shaun of the Dead était une parodie des films d’horreur, violente et sanglante. Hot Fuzz parodie davantage les films d’action et les thriller en mettant en vedette ce héros surprenant. L’aspect comique du film se base d’abord sur le contraste entre la rigueur et la force du caractère du héros, et la mollesse et l’immaturité du système et de ses collègues. Sévère et intraitable, il n’hésite pas à envoyer au poste des mineurs buvant des bières au bar, quand les policiers fautifs reçoivent pour punition d’offrir du gâteau au chocolat pendant une semaine à leurs collègues. La petite ville où se déroule l’intrigue est elle-même une caricature, où les habitants semblent calmes, dociles, voire arriérés. C’est donc tout ce microcosme ridicule qui évolue devant nos yeux, et dans lequel est plongé notre héros.

Simon Pegg et Nick Frost dans Hot Fuzz (2007)
Simon Pegg et Nick Frost dans Hot Fuzz (2007)

Ces jeux de contrastes visent à caricaturer une vision très arriviste du monde rural, mais ont également pour but d’inscrire le film dans un contexte cinématographique particulier en multipliant les références diverses et variées à d’autres films, comme le faisait déjà Shaun of the Dead. Comme dit précédemment, le film vient caricaturer divers films d’action et thriller, mettant le héros face à la réalité de la vie, mais en exagérant également des traits de ces films. De même, Hot Fuzz emprunte aussi aux westerns, transformant Nicholas en un justicier implacable et charismatique, venant sans peur en territoire ennemi, à l’image d’un Clint Eastwood dans L’Homme des Hautes Plaintes. Ces nombreuses références apparaissent ici comme des hommages venant accentuer l’aspect déjà très exagéré du film, tout en se fondant parfaitement dans son contexte pour venir nourrir son rythme et son propos.

Hot Fuzz est une comédie au rythme effréné, qui ne laisse aucun répit, plaçant toujours un petit jeu de mot ou une petite réplique qui fait mouche, ou un rebondissement surprenant. Avec un montage très saccadé et frénétique, le film n’en est pas moins bien réalisé et bien articulé, construisant très bien son récit, se permettant notamment à plusieurs quelques transitions très bien senties entre certaines scènes. Fou et explosif, ce film vient apporter deux heures de folie qui héritent parfaitement de Shaun of the Dead tout en apportant un style plus polyvalent et soigné. Un vrai régal.

Note : 8/10

Bande-annonce de Hot Fuzz

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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