Chroniques

6 films fondateurs à découvrir

Même s’il ne faut pas prendre ce qualificatif à la légère, le films qualifiés de « classiques » sont tout de même assez nombreux. De toutes époques et de tous genres, force est de constater que c’est souvent dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures. Nous pourrions écrire des romans sur les Ben Hur, Apocalypse Now, Autant en emporte le vent, 12 hommes en colère, Taxi Driver, Matrix, Le Bon, la Brute et le Truand ou encore 2001 : L’Odyssée de l’Espace. Comme vous pouvez le voir, les noms ne manquent pas, et, objectivement, on ne peut renier ce qu’ils ont apporté au septième art, ceux-ci, tout comme bien d’autres films. Ceux-ci feront peut-être l’objet de futurs articles, mais pas de celui-ci. Ici, j’ai choisi de retenir 6 (très) vieux films faisant office de films fondateurs dans leur genre, qui ont été les premiers dans leur domaine, et qui sont encore des références absolues aujourd’hui. Ce ne sont pas les seuls, mais je vous garantis que c’est du solide.

1 – Le Voyage dans la Lune

Le Voyage dans la lune, Georges Méliès (1902)
Le Voyage dans la Lune (1902)

  • Genre : Science-fiction / Fantastique
  • Réalisateur : Georges Méliès
  • Année de sortie : 1902

Vous avez très probablement déjà vu cette image au moins une fois dans votre vie. Avec Le Voyage dans la Lune, on a un véritable monument du septième art. C’est ici tout le génie d’un père fondateur du cinéma qui explose dans ce petit film de 12 minutes. Quand les frères Lumière ont présenté le cinématographe au grand public en 1895, il ne s’agissait pour eux que d’une invention sans avenir. Georges Méliès, magicien de métier, a vu en ce nouvel outil un moyen de faire rêver les gens et de transformer l’art de la prestidigitation en le transposant sur grand écran. A la fin des années 1890 et au début des années 1900, il réalisa nombre de courts-métrages rivalisant d’ingéniosité et montrant tout le génie du réalisateur qui tira profit de toutes les astuces du tout nouveau septième art pour raconter plein d’histoires empreintes de magie. En 1902, la maestria du magicien atteint son paroxysme avec Le Voyage dans la Lune,  un condensé de tout ce qui fait le charme des histoires de Méliès : un savant fou, une histoire fantastique, des décors fastueux, et surtout un lot d’innovations impressionnant pour l’époque. Pas de doute, ce film restera à jamais un essentiel du septième art.

2 – Cabiria

Cabiria (1914)
Cabiria (1914)

  • Genre : Peplum
  • Réalisateur : Giovanni Pastrone
  • Année de sortie : 1914

1914 est une date très importante dans l’histoire du septième art. Depuis quelques années déjà, les cinémas français et italien prédominent, le premier grâce aux feuilletons de Louis Feuillade (Fantômas, Les Vampires, Judex), et le second grâce à l’arrivée d’une vague de peplums fastueux tels que Quo Vadis ?, Les derniers jours de Pompéi, et Cabiria. Là où ce dernier ce distingue, c’est surtout par son aspect démesuré pour un film de l’époque. Alors que les films excédaient rarement l’heure, la version originale de Cabiria durait trois heures. Véritable blockbuster avant l’heure, il popularise l’incontournable travelling, il réunit des milliers de figurants, fait exploser un volcan, met en scène des batailles spectaculaires, etc. Si aujourd’hui c’est le lot de bien des superproductions, c’était quelque chose de tout nouveau à l’époque, et cela fait de lui le premier blockbuster de l’histoire. Avec Cabiria, Giovanni Pastrone inspira notamment David Wark Griffith, premier grand réalisateur hollywoodien, qui répliqua avec La naissance d’une nation et Intolerance, en 1915 et en 1916. Mais dans tous les cas, c’est bien avec Cabiria que les blockbusters trouvent leur origine.

Pour en savoir plus :

Critique de Cabiria 

Critique de La naissance d’une nation

Critique d’Intolerance

3 – Le Cabinet du Docteur Caligari

Le Cabinet du Docteur Caligari (1920)
Le Cabinet du Docteur Caligari (1920)

  • Genre : Epouvante / Thriller
  • Réalisateur : Richard Wiene
  • Année de sortie : 1920

A l’aube d’une nouvelle décennie, le cinéma allemand s’intègre directement dans la révolution artistique post-Première Guerre Mondiale qui touche le pays. Un nouveau mouvement fait son apparition : l’expressionnisme. Le Cabinet du Docteur Caligari est la représentation la plus radicale du genre au cinéma. Abstractions, formes géométriques, Richard Wiene plonge le spectateur dans une ambiance des plus particulières grâce à son histoire torturée et à des décors ostensiblement artificiels et fantaisistes. Plein de suspense, de rebondissements et friand de flash-backs, c’est un film techniquement très en avance et qui a servi d’inspiration pour bien de films à travers l’histoire.

Pour en savoir plus :

Critique du Cabinet du Docteur Caligari

4 – Nosferatu

Nosferatu (1922)
Nosferatu (1922)

  • Genre : Horreur
  • Réalisateur : Friedrich Wilhelm Murnau
  • Année de sortie : 1922

Le cinéma d’horreur est très ancré dans la culture populaire, mais n’a pas forcément été à l’origine de nombreux classiques. Il y a eu L’Exorciste, les sagas sur Freddy Krueger, Vendredi 13, Scream, etc., témoignant d’un engouement pour le genre à partir des années 1970. Pourtant, il existe des films d’horreur bien plus anciens. Pour citer un pionnier indétrônable du genre : Nosferatu, de Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1922. En plein essor de l’expressionnisme allemand (à l’instar du Cabinet du Docteur Caligari), le réalisateur allemand adapte à l’écran l’histoire du Comte Dracula dans ce qui est le premier grand film d’horreur de l’histoire. Sombre, sinistre, inquiétant, tout y est.

5 – Le Mécano de la General

Le Mécano de la General (1927)
Le Mécano de la General (1927)

  • Genre : Comédie
  • Réalisateur : Buster Keaton et Clyde Bruckman
  • Année de sortie : 1927

Il y a eu Max Linder, Roscoe « Fatty » Arbuckle, Charlie Chaplin, mais aussi Buster Keaton. Si tous sont des références absolues du cinéma burlesque, c’est à mes yeux ce dernier qui a livré l’un des films les plus parfaits. Perfectionniste, esprit génial, Buster Keaton est l’un des réalisateurs et acteurs majeurs de toute l’histoire du cinéma. Tous ses films sont à voir, mais c’est probablement celui-ci qui reste le plus connu et qui représente mieux tout le talent de Buster Keaton. Avec un rythme effréné, du suspense, des gags justes et spectaculaires, Le Mecano de la General est une référence parmi les comédies, grâce à son dosage parfait, et à son humour intemporel qui n’a absolument pas perdu de son charme.

Pour en savoir plus : 

Critique du Mécano de la General

Biographie de Buster Keaton

6 – Metropolis

Metropolis (1927)
Metropolis (1927)

  • Genre : Science-fiction
  • Réalisateur : Fritz Lang
  • Année de sortie : 1927

Difficile de finir cette liste sans citer l’un de mes films préférés : Metropolis. Parmi les derniers représentants du cinéma muet, c’est aussi l’un des plus monumentaux. C’est l’un des tous premiers films dystopiques, présentant la vision d’un futur mêlant rêve et cauchemar, où les apparences pleines de faste et de grandiloquence cachent un monde torturé et meurtri. Engagé et puissant, Metropolis a également sa propre bande originale, signée Gottfried Huppertz, qui participe grandement à l’effet spectaculaire que propose le film. C’est grâce à ce long-métrage que Fritz Lang rejoindra le panthéon des réalisateurs les plus influents et emblématiques de l’histoire du cinéma. Classique incontestable du septième art, c’est le premier film à avoir été inscrit sur le Registre de la Mémoire du Monde de l’UNESCO. Autant dire que c’est une référence.

Pour en savoir plus : 

Critique de Metropolis

Epilogue

Au-delà de ces six films, le cinéma regorge de pépites insoupçonnées. Les références sont multiples, et chacun a ses propres repères en ce qui concerne le cinéma. Si les six films ici proposés ne sont pas les seuls à être de véritables références, ils restent néanmoins des piliers et sont très importants afin de bien comprendre l’histoire du cinéma, et d’avoir des repères solides.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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