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1 jour, 3 films à découvrir #11

En ces temps troublés, le cinéma n’a jamais autant paru être un exutoire. Alors que, pour la plupart, nous sommes confinés chez nous, en télétravail, voire au chômage forcé, voir des films semble être un choix d’occupation privilégié. Pour tenter de penser un peu à autre chose qu’à l’actualité sinistre, j’ai eu l’idée de vous parler, tous les jours, de trois films, sortis de ma « filmothèque ». Trois films pas forcément connus, pour changer un peu de ce qu’on pourrait voir d’habitude, et sans véritable logique dans les choix, l’objectif de cette petite rubrique étant, surtout, de vous parler de cinéma, et de faire du septième art notre principal allié !

Affiche de Le Président (1961)
Affiche de Le Président (1961)

Le Président (Henri Verneuil, 1961)

Synopsis : Agé de 73 ans, l’ex président français Emile Beaufort joue toujours un rôle central dans la vie politique du pays. La rédaction de ses mémoires lui permet de revenir sur son parcours et d’évoquer ses relations avec Philippe Chamalont, sur le point de devenir président du conseil.

Verneuil aux commandes, avec Gabin dans le rôle principal, déclamant les textes de Michel Audiard. Avec cela, nous ne pouvons avoir, au moins, qu’un bon film, si on rajoute la présence de seconds rôles tenus par des acteurs tels que Bernard Blier, afin de rendre tout cela encore plus attrayant. Verneuil propose, ici, une passionnante plongée dans les coulisses du pouvoir, confrontant les époques mais, surtout, mettant en lumière une éternelle problématique du monde politique : l’équilibre entre les intérêts personnels et les intérêts communs. Ici, personne n’est parfait, chacun use de ses petites combines et défend son territoire. Verneuil dénonce une sorte d’oligarchie qu’Emile Beaufort, ici incarné par un immense Jean Gabin, vient rappeler à l’ordre avec de superbes phrases qui restent en mémoire.

📺 Disponible sur MyTF1 VOD et UniversCiné


Affiche de Prologues (1933)
Affiche de Prologues (1933)

Prologues (Lloyd Bacon, 1933)

Synopsis : Chester Kent est un producteur de Broadway, forcé par le succès du cinéma à se lancer dans la création de courts métrages musicaux.

L’arrivée du cinéma parlant a été un véritable bouleversement, dont il est parfois difficile de cerner l’ampleur et les effets. Prologues nous ramène à cette époque, où ce nouveau venu était autant une superbe source d’opportunités qu’une véritable menace pour les artistes de scènes et les producteurs de spectacles de music-hall, dont fait partie le héros du film. Il ne s’agit cependant pas, pour Lloyd Bacon, de dire « c’était mieux avant » ou « ça sera mieux maintenant ». Le film vient opérer, devant nos yeux, la transition vers un nouvel art, où les nouveautés se mêlent aux traditions pour tirer le meilleur de chacune des parties. James Cagney déborde d’énergie, fait vivre son personnage, danse et chante… Un artiste complet portant un film pétillant, dansant, chantant, car parler n’était déjà pas suffisant à l’époque.


Affiche de Millennium Actress (2002)
Affiche de Millennium Actress (2002)

Millennium Actress (Satoshi Kon, 2002)

Synopsis : Un journaliste et un cadreur vont interviewer Chiyoko Fujiwara, célèbre actrice. Elle reçoit du journaliste un présent : une petite clef.

Aussi courte fut-elle, malheureusement, la carrière de Satoshi Kon fut constituée de films mémorables. On connaît Perfect Blue et Paprika, mais Millennium Actress est peut-être son plus beau film. Le cinéaste donne ici vie aux souvenirs, il nous y intègre, nous faisant parcourir l’histoire du Japon, et ce, notamment, à travers le cinéma. Millennium Actress est un véritable hommage au cinéma, cet art qui nous touche au plus profond de nous et qui est capable de nous faire vivre des choses extraordinaires. C’est un art qui agit comme un fournisseur de témoignages vivants d’une culture, d’une époque, d’hommes et de femmes qui ont fait l’histoire. La vie est comme un film, et le cinéma est comme la vie. La poursuite d’un idéal, d’une vision, de nos rêves. C’est un film d’une densité folle. L’histoire du cinéma japonais, notre rapport au cinéma, un mélange entre fiction et réalité, passé et présent, l’amour, la quête de quelque chose… Satoshi Kon donne ici vie à un récit bouleversant et au montage impressionnant.

Retrouvez la sélection d’hier ici !

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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