Années 1970 - 1990Critiques

Los Angeles 2013, John Carpenter, 1996 : Appelez-moi Plissken

Affiche de Los Angeles 2013 (1996)
Affiche de Los Angeles 2013 (1996)

Los Angeles 2013 devait à la base être la suite de New York 1997. Finalement, il s’agit d’un remake opportuniste qui a été lancé dans un contexte favorable à sa diffusion (tremblement de terre et émeutes à LA en 1992, merci Wikipédia), et poussé par Kurt Russell. Dit comme ça, on est en droit de s’attendre à un résultat qui privilégiera l’aspect financier et s’en fichera de ce que pense ceux qui auront vu le film.

Kurt Russell et Steve Buscemi dans Los Angeles 2013 (1996)
Kurt Russell et Steve Buscemi dans Los Angeles 2013 (1996)

J’avais bien aimé New York 1997, mais j’avais été un peu déçu par certains points qui n’étaient à mes yeux pas assez poussés (comment vivaient les gens dans cette prison géante, ou donner plus de profondeur et d’intérêt aux personnages secondaires…), et un Snake, pour moi, pas assez entreprenant et trop traîné par les événements, plus qu’un véritable meneur dominant. Je pensais donc, avec ce Los Angeles 2013, voir une suite, parce que je ne m’étais pas renseigné au préalable. Mais il s’agit bel et bien d’un remake.

Les évènements de 1997 sont très brièvement rappelés dans ce film (le temps de mentionner les exploits passés de Snake), mais nous reprenons exactement le même système que New York 1997. Snake est arrêté, il rejoint la prison géante qu’est devenue LA, séparée du continent après le Big One, et est envoyé par des huiles de l’Etat pour récupérer une boîte noire contenant des informations ultra importantes, apportées sur l’île par avion par la fille du président, manipulée par le chef de la prison, avec lequel elle s’est acoquinée.

Los Angeles 2013 (1996)
Los Angeles 2013 (1996)

Concrètement, ce Los Angeles 2013 m’a fait le même effet que Mad Max 3. Quand j’ai décidé de regarder Mad Max premier du nom, je m’étais fait une idée du héros, et j’avais été surpris par le côté lent du film, très sombre, et surtout le côté pas assez « mad » de Max. C’était mieux passé dans le 2, et dans le 3 j’avais enfin trouvé ce que je cherchais. En regardant Los Angeles 2013, j’ai vu le Snake et l’ambiance que je pensais et voulais voir dans New York 1997. Outre les effets spéciaux kitsch qui témoignent d’une industrie de l’image numérique encore balbutiante (mais finalement pas si dépassée quand on voit certains nanars aujourd’hui, qui en ont fait une vraie marque de fabrique d’ailleurs), j’ai bien apprécié ce film.

Remake de New York 1997, Los Angeles 2013 a un côté plus libéré, relâché. On sent que le réalisateur a tenté de faire quelque chose de neuf avec une idée déjà exploitée. En réalité, il s’agit davantage de s’auto-parodier, de répondre à l’appel des studios cherchant à exploiter l’aura de Snake Plissken et le poussant vers le grotesque. Car Big John ne doit rien aux studios, et il n’a aucun remords. On contraste largement avec le côté très sombre de New York 1997, où les dialogues n’étaient pas légion, et les présences humaines assez rares. Ici, on voit davantage comment la société captive de Los Angeles s’est formée, ses gangs, ses dérives… Et on a un Snake plus badass que jamais , qui a toujours autant de gueule, qui dézingue des méchants et nous sort de bonnes répliques à l’haleine bourrée de testostérone.

Los Angeles 2013 (1996)
Los Angeles 2013 (1996)

Los Angeles 2013 est plus extravagant, peut-être même moins juste que New York 1997, mais ça n’empêche que j’ai pu voir ce que je voulais voir et que j’ai été davantage séduit par cette version de l’histoire, bien qu’au final, les deux films se complètent plutôt bien.

Note : 7,5/10.

Bande-annonce de Los Angeles 2013

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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