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Le Septième Fils, Sergey Bodrov, 2014 : Coquille Vide

Le Septième Fils se présente comme le dernier gros divertissement fantastique familial de l’année, pris en sandwich entre l’inévitable Hobbit, et l’adaptation hollywoodienne et blockbusteresque de l’histoire de Moïse qui me donne déjà l’eau à la bouche rien qu’à imaginer un nouveau héros de l’Ancien Testament se transformer en Expendable (rien d’ironique !).

Brièvement, l’histoire est relativement classique. Un jour, une sorcière maléfique est enfermée dans un trou perdu par un preux chevalier, dans l’espoir qu’elle ne refasse jamais surface. Bien sûr, elle va s’échapper et jurer de prendre sa revanche et de régner en maîtresse incontestée sur les terres qu’elle réclame. Maître Gregory, celui qui a enfermé la sorcière, est un épouvanteur, c’est à dire un chasseur de monstres et de sorcières, dont le rôle est de faire fuir les forces du mal. Il prend sous son aile de jeunes hommes qu’il forme dans le but de rétablir l’ordre des épouvanteurs. Un jour la sorcière tue son disciple, et Maître Gregory va se mettre en quête d’un nouvel élève, Tom Ward. Avec lui, il va devoir se mettre en route pour vaincre la sorcière Malkin avant la pleine lune de sang, sans quoi elle deviendra invincible.

Il était difficile d’attendre de ce film autre chose qu’un divertissement sympathique et rien de plus. Je ne suis jamais trop dur dans mes critiques, et je ne ferai pas exception ici, bien que bien nombreux sont ceux qui ne se gênent pas pour fustiger ce film. Il faut avouer qu’on a déjà vu cent fois ce type de film, et que bien malheureusement celui-ci n’apporte pas beaucoup de nouveauté au genre. Tout d’abord, il s’intitule le Septième Fils. C’est une chose, mais jamais il n’est mentionné ni expliqué pourquoi le Septième Fils est choisi, d’autant plus qu’on parle du « Septième Fils du Septième Fils », alors qui est ce second Septième Fils ? Un prédécesseur ? Car jamais le père du héros n’intervient de manière concrète dans l’histoire. Au-delà de ce détail d’ordre technique, le film expédie beaucoup d’éléments pour nous servir une série de clichés, entre l’histoire d’amour impossible classique, la vilaine sorcière aux ambitions habituelles, le vieux maître désabusé… J’aime bien Jeff Bridges, lequel semble d’ailleurs se rallier à la cause des jeunes héros en devenir (référence à The Giver, sorti un peu plus tôt cette année), malheureusement les personnages ici choisis manquent cruellement de saveur et sont très convenus, notamment le héros, qui manque de naturel et a un look bien trop moderne pour avoir l’étoffe d’un bon héros d’univers médiéval.

J’ai lu dans une critique une analogie avec l’échec qu’a été Eragon (lequel m’a d’ailleurs beaucoup affecté car j’avais des attentes très hautes après avoir adoré les livres), et je dois avouer que l’on retrouve ici les mêmes éléments qui ont causé l’échec de ce film. Une adaptation trop peu fidèle des livres d’origine (ça aussi je l’ai lu à plusieurs reprises), beaucoup de clichés, des personnages très stéréotypés et un univers trop peu exploité. Le Septième Fils ne risquera pas de faire de ravages au box-office mais c’est ainsi, on ne peut pas gagner à tous les coups !

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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