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Cinexpress #206 – Kramer contre Kramer (1979)

Le nom de ce film trottait dans ma tête depuis longtemps. Il fait partie de ces films dont on se dit qu’on en a entendu parler, mais qu’on n’a encore jamais vu. Pourtant Kramer contre Kramer a de très bons arguments de vente, en commençant par son casting réunissant Dustin Hoffman et Meryl Streep, puis ses cinq Oscars qui l’ont consacré en 1980. Le film s’est imposé, au fil du temps, comme une référence sur le sujet de la parentalité, et sa diffusion sur ARTE la semaine dernière m’a donné l’opportunité de le découvrir.


Fiche du film

Kramer contre Kramer (1979)
Affiche de Kramer contre Kramer (1979)
  • Genre : Drame
  • Réalisateur : Robert Benton
  • Année de sortie : 1979
  • Casting : Dustin Hoffman, Meryl Streep, Jane Alexander, Justin Henry
  • Synopsis : Joanna quitte son mari Ted et leur fils Billy. Ted parvient à tisser une relation forte avec Billy. Quelques mois plus tard, Joanna est de retour. (senscritique.com)

Critique et Analyse

Kramer contre Kramer (1979)

La séparation est le point de départ de ce film. Une séparation choisie par la mère, qui prend l’option de la fuite, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais Ted est désormais livré à lui-même pour s’occuper du petit Billy, une mission à laquelle il s’était jusqu’ici relativement peu consacrée. Naturellement, cette subite décision de la mère nous fait nous interroger sur ses motivations, et nous sommes directement pris d’empathie pour ce père esseulé. Pourtant, l’objectif de Kramer contre Kramer n’est pas de dresser le portrait d’une mère indigne et d’un père débrouillard, mais bien, à travers un processus d’éducation, à mettre en lumière les facteurs qui ont poussé cette famille à la rupture.

« Le film part du postulat de la vision traditionnelle de la famille, avec le père qui travaille et la mère qui s’occupe du foyer, pour la renverser, la mettre à mal, et souligner les déséquilibres qu’elle engendre. »

Kramer contre Kramer dresse le portrait d’un père absorbé par le travail, d’une femme qui ne parvient à s’accomplir en se soustrayant à son rôle de mère, et d’un enfant qui a besoin d’attention. La figure paternelle, souvent associée à l’autorité et détachée de l’enfant par rapport à la mère, doit ici prendre la place que cette dernière a dû assumer, souvent contre son gré. Il doit découvrir ce rôle, lui faisant voir les choses sous un autre angle. L’éloignement de chacun crée, paradoxalement, une sorte de rapprochement, avec un développement de compromis, de concessions et d’empathie. Il part du postulat de la vision traditionnelle de la famille, avec le père qui travaille et la mère qui s’occupe du foyer, pour la renverser, la mettre à mal, et souligner les déséquilibres qu’elle engendre.

Kramer contre Kramer (1979)
Kramer contre Kramer (1979)

Ce n’est pas dans sa mise en scène que Kramer contre Kramer brille, mais bien dans son scénario très actuel et moderne, et à la relation très authentique qui lie Ted et Billy. L’alchimie entre Dustin Hoffman et Justin Henry est assez impressionnante et donne l’impression qu’ils se connaissent depuis des années. Le dernier tiers du film, mettant en avant le procès, écho aux innombrables démarches associées aux procédures de divorce, vient apporter un contexte plus juridique au film, comme dans une sorte d’affrontement final. C’est une manière d’opposer deux points de vue, qui peut un peu casser la dynamique créée par le reste du film, mais qui vise surtout à exposer les erreurs commises lors de ces années de mariage pour mener à des prises de conscience.

Dans son ensemble, Kramer contre Kramer est un beau film sur la parentalité, qui traite son sujet avec intelligence, et parvient à éveiller la conscience des spectateurs en même temps que celle des personnages. On retiendra notamment la très bonne prestation des acteurs et de belles leçons de vie. Un bon moment de cinéma.


Note et avis

3.5/5

Kramer contre Kramer casse l’image de la famille traditionnelle en éduquant ses personnages et ses spectateurs pour rompre avec le passer et nouer avec une réalité plus moderne. Beaucoup d’authenticité et d’intelligence pour un résultat harmonieux et efficace.


Bande-annonce de Kramer contre Kramer

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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