Années 1970 - 1990Critiques

Cinexpress #60 – L’Inspecteur ne renonce jamais (1976)

Troisième volet de cinq films qui composent la saga L’Inspecteur Harry. Un nouveau réalisateur, James Fargo, est aux commandes. Assistant réalisateur notamment pour Steven Spielberg dans Duel (1971) et pour Clint Eastwood dans L’Homme des Hautes Plaines (1973) et Josey Wales hors-la-loi (1976), il dirige cette fois Clint dans le rôle de l’inspecteur Harry Callahan, dans L’Inspecteur ne renonce jamais.

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Affiche de L'Inspecteur ne renonce jamais (1976)
Affiche de L’Inspecteur ne renonce jamais (1976)

  • Genre : Action, Policier, Thriller
  • Réalisateur : James Fargo
  • Année de sortie : 1976
  • Casting : Clint Eastwood, John Mitchum, Tyne Daly, DeVeren Bookwalter
  • Synopsis : Après avoir neutralisé à sa façon une bande de gangsters, Harry Callahan est réprimandé par son supérieur et muté au service du personnel. Cependant, une bande de malfrats dirigés par Bobby Maxwell, un psychopathe, s’empare d’un stock d’armes et de munitions. Di Georgio, l’assistant d’Harry, y laisse la vie. Réintégré dans ses anciennes fonctions, Harry entreprend de le venger. Il doit faire équipe avec une jeune femme, Kate Moore, collaboration qu’il juge tout à fait absurde. Pourtant, il lui faut faire vite. Au nom de son redoutable groupe intitulé «La Force de frappe du peuple», Maxwell menace les pouvoirs publics d’une série d’attentats s’il ne reçoit pas immédiatement un million de dollars… (senscritique.com)

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Clint Eastwood dans L'Inspecteur ne renonce jamais (1976)
Clint Eastwood dans L’Inspecteur ne renonce jamais (1976)

« On prend les mêmes et on recommence » ? Ce n’est pas tout à fait le leitmotiv le plus approprié pour définir l’évolution de la saga. Comme nous l’avions constaté, Magnum Force contrastait déjà bien avec L’Inspecteur Harry. Moins vengeur, plus policier, un brin moins évident, il revoyait un peu la copie du premier en faisant de la vengeance et de la justice expéditive non plus une arme redoutable face aux criminels et à l’inertie des instances judiciaires, mais un véritable danger pour la société si elles s’avéraient démesurées. Ce troisième opus, cependant, opère un certain retour aux sources, où le personnage de l’inspecteur développe des traits de caractère davantage visibles dans le premier. Rustre, froid et imperturbable, on retrouve l’inspecteur aux méthodes expéditives et peu orthodoxes du premier film.

En le réintégrant malgré lui dans le personnel de recrutement, le film met à nouveau en avant ses larges divergences avec le système très procédurier auquel il appartient. Inspecteur expérimenté qui a dû à plusieurs reprises affronter des missions périlleuses, il voit des candidats sans expériences « sur le terrain » devenir prétendants au grade d’inspecteur, ce qui lui paraît naturellement inconcevable. Cette sensation de malaise atteint son paroxysme lorsqu’il rencontre une des candidates, qui deviendra ensuite son équipière. Dans cet univers très machiste, la place de la femme est sans cesse remise en question, et ce sujet sera l’un des thèmes majeurs de L’Inspecteur ne renonce jamais.

Clint Eastwood dans L'Inspecteur ne renonce jamais (1976)
Clint Eastwood dans L’Inspecteur ne renonce jamais (1976)

Concernant la structure et le ton du film, ceux-ci rejoignent principalement L’Inspecteur Harry. En effet, comme dit précédemment, les traits de caractère du personnage principal ici mis en avant sont plus proches de ceux du premier film, et, par ailleurs, on retrouve à nouveau des antagonistes fanatiques, sanguinaires et presque désorientés. Ceux-ci, très cliché dans leur manière d’être et leurs actions, alimentent de nouveau l’ire du spectateur dans le but d’espérer la victoire finale de l’inspecteur. Cependant, le regret principal au sujet du film vient justement du traitement des méchants, dont les réelles motivations restent très floues et trop peu approfondies. Le chef de file, vétéran du Vietnam et atteint de schizophrénie, est très peu exploité, alors qu’il aurait été intéressant d’utiliser le sujet de la guerre pour alimenter le personnage, créer une confrontation avec l’inspecteur, qui est une sorte de « soldat de la ville » et, éventuellement, développer le sujet de la guerre et de la réinsertion dans la société.

En tout et pour tout, le film reste convenable, modeste sur la forme, peu poussé dans le fond, mais entretient l’esprit de la saga en cherchant à recoller avec l’esprit du premier. Nul doute que les amateurs du genre, dont je fais partie, trouvent aisément leur compte ici, dans un film correct, en attendant le prochain volet !

Note : 6,5/10.

Quentin Coray

Quentin, 29 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Une soif qui rassemble tous les êtres humains." - Andreï Tarkovski

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